"Vent de glace" de Patricia Cornwell (The Bone Bed)

 

Vent de glace (The Bone Bed)
Une enquête de Kay Scarpetta
Auteur : Patricia Cornwell
Traduit de l’anglais par Andrea-H Japp
Éditions : Des deux Terres (20 Mars 2013)
ISBN : 978-2848931357
416 pages

Quatrième de couverture

Une éminente paléontologue disparaît d’un site de fouilles renfermant des ossements de dinosaures au fin fond du Canada. Un message macabre parvient à Kay Scarpetta, lui laissant la détestable impression qu’il pourrait correspondre à cette disparition. Quand elle est appelée peu après à repêcher dans le port de Boston un cadavre de femme, les événements s’enchaînent. Kay Scarpetta se retrouve face à un tueur en série fort intelligent et n’ayant aucune crainte d’être arrêté. Comme les indices semblent établir un lien avec d’autres affaires non résolues, les sciences médico-légales les plus pointues sont sollicitées. La chasse du coupable commence dans la ville de Boston prise sous un vent de glace.

Mon avis

Retrouver Kay Scarpetta, c’est un peu retrouver une vieille copine.

J’ai l’impression et qu’elle et moi vieillissons au même rythme avec nos hauts et nos bas. Parfois, elle m’agace un peu car elle en fait trop, elle dilue un tantinet ce qu’elle me raconte et j’ai envie de lui dire d’aller à l’essentiel ; à d’autres moments, je suis scotchée à ses écrits dès les premiers mots….

Il faut bien l’avouer, je m’intéresse plus à Kay qu’à son auteur Patricia (même si je suis consciente qu’elle met beaucoup d’elle dans ses personnages).

Kay, c’est une femme comme je les apprécie : consciencieuse dans son boulot, volontaire dans ce qu’elle veut réussir à comprendre, appliquée dans les tâches précises, attentionnée avec sa nièce, fidèle auprès de ses amis, intuitive, dynamique, réactive ; amoureuse d’un homme qui a de grands bras pour la protéger…Et pour ne rien gâcher, Kay a un cerveau ;-) et de temps à autre, elle a besoin de solitude….

C’est donc Kay qui raconte, se raconte, explique, dissèque (au sens propre et figuré)…

Malheureusement, elle a un défaut, bien féminin, lorsqu’elle s’exprime …. par exemple :

« Elle verse le breuvage corsé et sucré, sur lequel s’enroule une légère couche de mousse brun clair, l’expresso cubain qu’elle a pris l’habitude de préparer il y a des années de cela…. »

Un homme écrirait : « Elle se sert un bon expresso cubain comme à son habitude… »

Et que dire des descriptions vestimentaires lorsque Kay précise qu’elle remonte la fermeture éclair gauche puis la droite de sa combinaison jaune (ou bleue mais qu’importe !) avant d’enfiler ses chaussures, ses gants…. Elle simplifierait en disant qu’elle s’habille… Bien sûr le livre serait plus court mais ses détracteurs auraient moins à lui reprocher (moi, je lui pardonne parce que c’est une vieille copine…)

Si on fait fi de ses digressions, c’est une histoire qui se tient (quoique, elle a fait mieux) et comme le rythme s’accélère sur la fin, on en viendrait presque à oublier le début poussif (c’est comme les enfants en colonie de vacances à qui on sert des frites, du chocolat, des glaces le dernier jour pour qu’ils ne se souviennent que de ça…. (Ah bon, moi aussi je rajoute des inutilités ?))

Les relations entre les personnages sont creusées ainsi que ses propres ressentis mais là aussi, comme elle vit constamment avec les mêmes personnes, ce sont toujours les rapports complexes qu’elles entretiennent avec elle et entre elles qui sont évoquées. Ce qui est dommage car cela fait passer l’analyse de la personnalité du tueur et ses motivations au second plan.

Dans le dernier tiers tout s’accélère et devient plus intéressant et on retrouve à ce moment-là, l’écriture alerte et pointue de l’auteur.

Tout au long de l’opus, les apports scientifiques et les techniques de pointe sont décrits avec précision (mais là, c’est vraiment intéressant…) et on constate que Patricia Cornwell a de très bonnes connaissances ou une excellente documentation.

Globalement ce roman n’est pas une catastrophe mais les premiers me semblaient meilleurs (ou alors je deviens difficile en vieillissant). De plus, si le lecteur ne s’est pas attaché à Benton, Marino et Lucy dans les récits précédents, je ne suis pas certaine qu’il les trouve follement captivants ni qu’il soit intéressé par certains pans de leur passé que Kay se rappelle et dont « elle parle »….

Je suis donc restée sur ma faim, un peu déçue car je sais que l’auteur a la possibilité de faire mieux. Ses premiers opus étaient beaucoup plus aboutis … Mais un peu comme dans un feuilleton, j’ai envie de savoir ce que deviennent ses personnages donc je la lirai encore….

NB: les mœurs de la tortue luth, voilà quelque chose qui change!!!

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