BFF
Scénaristes : Thomas Cadène, Joseph Safieddine
Illustrateur : Clément C. Fabre
Coloriste : Clément C. Fabre
Éditions : Delcourt (8 Juin 2022)
ISBN : 9782413045908
260 pages
Quatrième de couverture
Gro est un artiste, du genre qui galère et vit dans un
studio miteux. C'est ce que croient ses potes... En réalité, il est un pianiste
classique à succès. Dans son groupe d'amis, c'est le raté sympa dont l'échec
rassure, ils l'aiment comme ça et il ne veut pas que ça change. Mais tous ont
des secrets... Et la préparation du mariage d'Oscar et Claire va faire vaciller
cet édifice de mensonges.
Mon avis
BFF : Best Friends Forever, ce sont des amis. La
trentaine, en couple ou pas, prêts à se marier ou encore un peu volage. On suit
particulièrement Olivier Gro, pianiste réputé qui n’a pas sur dire (à moins qu’il
n’ait pas été écouté ?) à ses potes qu’il s’était fait un nom dans la
musique. Alors pour eux, il est intermittent du spectacle et vit dans un studio
pas terrible alors qu’il possède un bel appartement dans le même immeuble. Il
demande à ne jamais jouer en France pour ne pas être reconnu. Peu importe que
la base de ce scénario soit crédible ou pas. Ce qui est intéressant dans cet
album est ailleurs.
Les scénaristes ont analysé avec finesse les comportements
de ces jeunes adultes prêts à basculer dans une vie plus rangée, de « loin »,
de préférence quand il s’agit des copains, car eux ils ont encore envie de
s’amuser. Il y a les enterrements de vie de jeune fille (EDVF) ou EDVG s’il s
‘agit d’un garçon, plutôt à Barcelone, comme le veut la tradition, avec alcool
et même un peu de débauche, les soirées, les secrets échangés et les
inévitables critiques sur l’un ou l’autre quand il / elle est absent-e…
La galerie de personnages présente des hommes et des femmes
qui sont parfois un peu caricaturés mais c’est nécessaire de forcer un peu les
traits de la personnalité pour qu’on repère chacun et surtout les relations
qu’ils entretiennent entre eux. Et c’est comme dans la vraie vie, plusieurs se
cachent derrière un masque pour faire comme si. Est-ce que c’est plus facile de
jouer un rôle que d’être soi ? Est-ce que chacun réagit ainsi pour moins
souffrir ? Parce que finalement quand on est un autre, un
« faux », il ne peut rien nous arriver, comme si c’était virtuel…
Découpée en vingt-quatre (comme les vingt-quatre heures
d’une journée ?) « chapitres » ou tranches de vie, cette bande
dessinée nous fait partager le quotidien de ces amis. Mais le sont-ils parce
que cela a toujours été ainsi, chacun faisant partie de l’univers des autres ?
Ou sont-ils réellement prêts à aider,
accompagner en cas de problèmes ? La tendance est plutôt à demander un
coup de main sans se préoccuper de ce que ressent l’autre. Lorsque tout tourne
à peu prés les rapports sont plus simples mais dès qu’il y a des difficultés, c’est
autre chose. Et effectivement les préparatifs du mariage d’Oscar et Claire risquent
de déstabiliser cet équilibre de « surface »…. Et chacun se retrouve
parfois seul face à ses tourments.
Cette lecture a été une belle découverte. Les dessins sont
épurés sans détails superflus mais ils « campent » bien le décor où
se déroulent les événements. Ils ont parfois un "thème de couleurs sur plusieurs pages et c'est assez original. Les visages sont suffisamment expressifs, même si
ça reste plus dans une impression globale. Les dialogues sont bien dans d’actualité
(même si je ne connaissais pas certains mots d’argot). J’ai apprécié de découvrir
les différents protagonistes, de voir comment ils évoluent ou réagissent face à
des événements qu’ils ne maîtrisent pas. C’était un bon moment de détente et je
n’en demandais pas plus !
Petit bémol : la police de caractères m’a un peu gênée
notamment pour les V et les RR qui se confondent facilement, de plus certaines
bulles étant sur fond foncé, c’était plus difficile de lire (oui, j’ai des
lunettes 😉
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