L’intendresse
Carnet d’itinérance
Auteur : Valentin Deudon
Éditions : du Volcan (10 Février 2022)
ISBN : 979-1097339425
126 pages
Quatrième de couverture
Il est des voyages qui décident à votre place, qui ne vous
laissent guère le choix. Alors, il faut simplement partir. Au printemps, Valentin Deudon a enfourché son vieux vélo orange, lesté de deux sacoches noires remplies
d’affaires sales, de chambres à air de rechange et de livres de poésie. Il a
longé la mer ou le fleuve, seul, sans but précis, en itinérance, visitant
autant d’hôtes chaleureux que de démons inhospitaliers, tentant de diluer la
nostalgie d’un amour perdu tout en observant les innombrables beautés autour.
Des semaines roulantes, pesantes, pensantes, propices à l’écriture.
Mon avis
Le voyage mobile n’est rien d’autre qu’un condensé d’éphémère.
Et un jour, les jambes ont fourmillé et il a fallu partir. Peu
importe la ou les raisons, le vélo orange était prêt, le cycliste pas tout à
fait mais ils ont fait corps tous les deux et ils ont pris la route. Non pas
pour fuir comme certains pourraient le penser mais pour se retrouver, prendre le
temps de l’itinérance, des rencontres, des pauses…
Printemps 2021, Valentin Deudon part, le long des côtes ou
de la Loire, avec toujours l’eau à portée de main, comme une fidèle compagne.
Il a pédalé pendant trois mois. Écrivant quelques lignes ou les enregistrant
chaque soir, il en a fait ce recueil empli de poésie au phrasé délicat et
porteur de sens.
Poèmes, articles, références, petits paragraphes de
souvenirs, observations ou réflexions personnelles sont posées çà et là. Quelques
photos, en noir et blanc, paysages où surgissent rarement quelques silhouettes
humaines assez floues, accompagnent le propos. Comme pour nous dire que l’homme
n’était pas toujours seul. Se déplaçant constamment, l’auteur a affiné son sens
du rapport à l’autre, sans contrepartie, simplement pour le plaisir du partage.
Il s’est sans doute reconstruit, lui qui était « en morceaux ».
« Sur une carte ou vu d’en haut, mon trajet ne
formera ni une belle boucle ni une grande ligne. Non, lui comme moi nous sommes
en morceaux. »
Valentin Deudon manie les mots à merveille, il les choisit
avec soin, n’en fait pas trop, comme si le fait d’être seul, l’avait incité à
économiser ce qu’il dit pour revenir à l’essentiel, ce qui (se) vit, ce qui
vibre. En quelques lignes, il nous transmet des émotions, des ressentis, en
toute simplicité, sans se cacher, il se confie. C’est beau, c’est émouvant.
Ce livre est un petit bijou. Intendre c’est tendre vers,
avoir quelque chose pour but. L’intendresse, c’et un carnet d’itinérance qui
nous rejoint pour notre plus grand plaisir et qui peut devenir un compagnon de
route ou de chevet.
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