Là où chantent les écrevisses (Where The Crawdads Sing)
Auteur : Delia Owens
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marc Amfreville
Éditions : Seuil (2 Janvier 2020)
ISBN : 978-2021412864
480 pages
Quatrième de couverture
Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru
sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du
Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous
imaginent et craignent.
Mon avis
Mêlant habilement récit initiatique, romance, suspense, et
vie du marais en Caroline du Nord, ce roman se lit très facilement malgré
quelques invraisemblances qui ne m’ont pas dérangée tant je m’étais attachée à
Kya.
La grande force de ce récit est d’avoir mis en parallèle
deux personnages forts : Le Marais et Kya. Oui, j’ai bien parlé du Marais
avec une majuscule comme d’un protagoniste. Il tient de la place, il est vivant
avec tous les animaux et les plantes qui le peuplent. D’ailleurs Kya dit qu’il devient
sa mère, qu’il la nourrit, qu’il la berce et pendant longtemps, il est sa seule
famille…. Mais pourquoi ?
En 1956, elle a dix ans et elle vit seule dans une cabane au
milieu du marais. Sa mère, ses frères et sœurs sont partis. Elle est d’abord
restée avec son père puis il a disparu lui aussi. Tous fuyant plus ou moins une
vie de misère sur fond d’alcoolisme et de pauvreté. Alors, elle se cache des
services sociaux, ne va pas à l’école. Un vieux couple puis un jeune garçon de
son âge l’aident. Elle se débrouille,
elle vit au plus près des goélands, des hérons, des oies sauvages. Elle observe,
engrange une expérience unique sur la nature et ce lieu qu’il faut protéger des
investisseurs. Le lecteur est sous le charme des descriptions, des explications
rédigées dans une langue poétique. Kya connaît mieux la nature que les humains.
Avec les êtres de chair comme elle, elle n’a pas les codes….
« La nature l’avait nourrie, instruite et protégée
quand personne n’était là pour le faire. »
Et puis, viendra le temps des rencontres et il y aura alors
plus d’action et moins de biodiversité dans le texte. Alternant passé et présent,
ce recueil nous entraîne dans le quotidien de cette petite fille que nous
voyons grandir au fil des pages. Surnommée « La fille des marais »,
elle est rejetée, moquée, voire attaquée violemment en mots et en actes. Mais elle
se relève et continue d’avancer dans la vie qui est la sienne et qu’elle
apprécie profondément.
Kya ne s’oublie pas, elle est simple et forte. L’écriture de
l’auteur (merci au traducteur) a su d’une part magnifier la nature et également
nous faire aimer une petite sauvageonne devenue une femme exceptionnelle.
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