Les amants du Mont-Blanc
Auteur : Christophe Ferré
Éditions : L’Archipel (13 Octobre 2022)
ISBN : 978-2809844160
385 pages
Quatrième de couverture
Au pied du Mont-Blanc, à la veille d'un confinement pour
cause de pandémie, deux couples qui ne se connaissaient pas sont abattus. Qui
était visé ? Et pourquoi ? Un massacre en forme d'énigme... Trois ans plus
tard, Léa, journaliste spécialiste de cold cases, se rend à Chamonix pour
élucider l'affaire.
Mon avis
Léa est une jeune femme journaliste qui écrit des livres sur
des cold case, des affaires non résolues. Cette fois-ci, elle a décidé de mener
l’enquête dans la région de Chamonix, vers le Mont-Blanc où trois ans
auparavant, deux couples ont été assassinés sur un parking.
Inspiré par l’histoire de la tuerie de Chevaline, l’auteur a
librement revisité les faits, les théories et hypothèses pour construire son
roman. Christophe Ferré aimé faire voyager ses lecteurs dans différents coins
de France. Après la Bretagne, nous voici en montagne et d’après les descriptions,
on sent que l’auteur a dû s’y promener.
Léa part s’installer dans un hôtel avec un ami photographe.
Son compagnon ne l’a pas suivie, leur relation bat de l’aile depuis le
confinement, comme si trop de temps passé ensemble et trop de proximité les
avaient usés. Nous sommes trois ans après ce passage terrible où tout le monde
est resté entre ses quatre murs. La vie a repris tout doucement, et dans le
livre les allusions sont nombreuses, le tourisme redémarre, les activités
également mais pour les commerçants c’est encore difficile.
Contrairement aux policiers, Léa n’a pas de plan pour ses
investigations, elle compte sur son intuition, ses déductions, ses observations
et sur sa bonne tête sympathique pour attirer quelques confidences. C’est
d’ailleurs le cas, mais souvent les gens lui parlent parce qu’elle insiste,
elle ne lâche rien, lançant des pistes pour faire croire qu’elle est au
courant, afin d’obtenir des informations supplémentaires. Une chose est sûre,
lorsqu’elle parle de son livre, personne ne veut être cité. On dirait que tous
les gens du coin n’ont qu’une envie : ne rien dire, se faire oublier et
qu’on n’évoque plus de ces morts pour éviter « une mauvais
publicité ».
Entre les fakes news, les rumeurs, les non-dits, les gens
qui savent mais ne veulent rien dire, ceux qui inventent, ceux qui imaginent
que …. Léa a beaucoup de travail pour cerner la vérité et faire le tri. C’est
sans doute le plus délicat pour elle, vérifier la fiabilité de chaque petit
détail découvert ou reçu.
Les chapitres sont courts, les dialogues nombreux et tout
cela donne du rythme au récit. Les personnages sont troubles, on ne sait pas à
qui se fier. J’ai trouvé Léa parfois un peu trop sûre d’elle. J’avais envie de
lui dire de moins se précipiter, de réfléchir, de ne pas faire confiance trop
vite, la faute à sa jeunesse ? Le texte est écrit à la troisième personne
mais il est accompagné de quelques pages du journal intime de Léa. Il est
peut-être dommage que cet aspect n’ait pas été plus développé avec les
ressentis de la journaliste. Les lieux sont importants et j’avais presque la
« photo » de ce qui était présenté sous les yeux. Non pas que les
scènes soient trop détaillées au détriment des investigations mais l’auteur
sait, en quelques mots, nous situer et nous transmettre les éléments nécessaires
pour imaginer sans problème où se déroulent les événements.
L’écriture est plaisante, fluide. Il y a du suspense et si
certaines situations sont moins crédibles, ce n’est pas gênant. J’ai aimé que
certains protagonistes soient ambivalents et que Léa s’interroge sur les
motivations du tueur. Au-delà de l’enquête, l’auteur a mené une réflexion sur l’impact
du virus sur la vie de tous et cela apporte un plus dans son roman.
Un très grand merci pour votre alléchante chronique. Bien amicalement. Christophe Ferré
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