L’amour était presque parfait
Auteur : Jean-Michel Thénard
Éditions : Seuil (7 Avril 2023)
ISBN : 9782021463538
256 pages
Quatrième de couverture
Juin 1945. Ingrid Bergman débarque à Paris et tombe aussitôt
sous le charme de Robert Capa, qu’elle croise au Ritz. Le « plus grand
photographe de guerre du monde » et la star d’Hollywood vont vivre deux années
de passion. À Paris, Berlin, New York et Los Angeles, une folle aventure
joyeuse et tendre, qui demeurera secrète mais fera de l’actrice une femme libre
à jamais.
Mon avis
C’est l’histoire vraie, inspirée de faits réels mais
librement interprétés, de la rencontre entre l’actrice suédoise Ingrid Bergman
et le photographe (de guerre et de mode) Robert Capa. Ils sont restés ensemble pendant
deux ans. Deux années d’une relation semi-cachée, tumultueuse, avec des hauts
et des bas mais surtout passionnée.
Lorsqu’on regarde la photo de couverture, on voit combien l’actrice
pouvait être rayonnante. Ce cliché est de 1945, j’aime l’idée de penser que c’est
après qu’elle a fait connaissance de Bob, ce qui expliquerait cette espèce de
lumière intérieure qu’elle dégage. Elle le dit, elle le clame, il l’a délivrée.
Elle trompait son mari de l’époque, Petter Aron Lindström, un médecin. Elle ne
voulait pas qu’il souffre alors elle se cachait mais parfois l’amour la
transcendait, elle souhaitait le vivre au grand jour.
Tiraillée entre le cœur et la raison ? Pas vraiment.
Ingrid est une femme de passion. Elle ne peut pas vivre les choses à moitié.
Ses sentiments, ses émotions sont à leur apogée. Elle aime et souhaiterait partager
cette « folie » avec la terre entière. Elle est mariée, ne renie pas
son mari mais l’aventure avec Robert Capa la « révèle » à elle-même.
Avant, elle était sous emprise, sous tutelle, c’est ainsi qu’elle ressentait la
situation. Petter s’occupait de tout, gérait à l’extrême, lui laissant peu de
marge de manœuvre. Capable de la rejoindre quand elle était en déplacement,
pour mieux la surveiller ? Pour avoir « la main sur elle » ?
Avec le recul, lorsqu’elle est avec Bob, Ingrid analyse l’attitude de son mari
et réalise tout cela. Un époux prévenant, attentif, empressé mais c’est trop,
vraiment trop car elle n’a pas de marge de manœuvre, elle étouffe…..
Sa relation avec Robert Capa va lui donner l’occasion de s’affranchir
de ce carcan, de vivre comme elle l’entend, d’exister comme elle l’entend sans
poids sur les épaules. Aime-t-elle plus qu’elle n’est aimée ? On peut se
poser la question au vu de ce qu’on découvre dans ce roman-biographie. Peu
importe, elle a choisi le bonheur à fond même si c’est sur une courte période.
David Seymour, dit « Chim », photojournaliste, a noté
dans un cahier, une longue conversation qu’il avait eu avec l’actrice. C’est en
se basant sur cet écrit et de nombreuses recherches que Jean-Michel Thénard a
rédigé son livre. Il s’est mis « dans la peau » d’Ingrid Bergman et
écrit à la première personne. Il utilise une écriture enthousiaste, dynamique,
vive. Il plante le décor, décrit les doutes, les quasi certitudes, les envies,
les peurs, les petites joies du quotidien. L’amant de la comédienne lui apporte
la liberté, certes, mais également la fantaisie, une pointe de folie, de la vie
qui pétille et étincelle. Mais parfois elle se questionne sur ce qu’il ressent
et sur façon d’appréhender leur lien.
J’ai beaucoup aimé ce récit. J’ai apprécié d’avoir une autre
approche de ces célébrités sans pour autant tomber dans le voyeurisme. Cela m’a
permis de mieux connaître cette femme, de comprendre certains de ses choix et
de voir que, même riche et célèbre, ce n’est pas toujours facile d’être soi….
Biographie, roman ? À chacun de choisir et finalement qu’importe ? L’essentiel est dans le plaisir de la lecture.
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