"Ou le dernier coquelicot" de Florence Herrlemann

 

Ou le dernier coquelicot
Auteur : Florence Herrlemann
Éditions : M + éditions (28 septembre 2023)
ISBN : 978-2382111741
226 pages

Quatrième de couverture

Après avoir fait le bilan d'une vie désastreuse, Léonor, la quarantaine, décide avec froideur et détachement, d'en finir. Elle veut commettre l'acte loin de Paris. Au volant de sa voiture, elle laisse faire le hasard qui la conduit sur un petit chemin de terre au bout duquel elle découvre une étrange maison. Sur le seuil, un chien immobile semble attendre quelque chose. Ou quelqu'un.

Mon avis

Léonor a une quarantaine d’années. Sa vie ne lui convient pas, rien ne l’accroche, elle n’a plus d’envie pour quoi que ce soit. Alors, elle se décide. Totalement détachée de tout, elle part loin de son lieu d’habitation (Paris), pour en finir. Elle monte dans sa voiture, roule, s’éloigne du tumulte, du mouvement, de la vie ….  C’est comme ça qu’elle se retrouve au milieu de nulle part et se pose un moment. Une maison abandonnée, un chien devant la porte, un panneau « à vendre ». Finalement, la mort peut attendre, non ? C’est Léonor qui choisit …

Un coup de fil à l’agent immobilier, une signature au bas d’une liasse de papiers et la voilà propriétaire de cette étrange habitation où certaines choses semblent avoir été figées par le temps. S’ensuit un récit à trois voix.
Celle de Léonor et de son quotidien. Ses questions, son mal être parfois, ses observations face à certains événements qu’elle trouve bizarres.
Celle de Robert, le commercial. Il est tombé sous le charme, l’aide et s’imagine aller plus loin….
Celle que je nommerai : la « voix de l’ombre ». Qui est-ce ? Un fantôme ? Quelqu’un qui existe ?
Pour chacune, l’auteur a adapté le vocabulaire, le phrasé pour bien coller à chaque protagoniste, à son caractère et sa personnalité.

Une atmosphère particulière se dégage de cette histoire, une aura de mystère. On sent bien que la bâtisse est presque un personnage à part entière. Qu’a-t-elle vu ? Cache-t-elle quelque chose ? Est-ce que Robert a dit tout ce qui concerne ces murs à Léonor ? Au début, on dirait qu’il y a comme de la brume. On se demande où l’auteur va nous emmener avec ces différents intervenants et cette espèce de huis-clos quelque fois oppressant.  La tension monte au fil des pages, certains sont déstabilisés, d’autres plus sûrs d’eux … On observe, de l’extérieur, les réactions des uns et des autres, les liens qui se nouent ou se dénouent … Le cheminement de cette femme qui, prête à se suicider, découvre un lieu où elle s’arrête afin de réfléchir. Cela s’éclaircit un peu, on relie les morceaux du puzzle….

L’écriture de l’auteur, sans dialogues, est singulière, c’est une grande force de ce roman car, à elle seule, elle crée l’ambiance qui règne dans ce recueil. Le rythme suit le fil des jours, des faits qui se succèdent, avec éventuellement quelques points de vue sur le passé. Il ne se passe pas énormément de choses mais c’est suffisant pour maintenir notre intérêt et nous entraîner dans ce contexte atypique, captivant, original.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, elle a un petit côté surprenant, presque décalée. Il n’est pas évident de deviner ce qu’il va se passer, d’anticiper. L’auteur a su mettre en place un décor, un « climat » qui détonnent avec ce qu’on voit habituellement.

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