Le prix de la peur (The Executioner)
Auteur : Chris Carter
Traduit de l’anglais par Bernard Clément
Éditions Les Escales (8 Mars 2012)
ISBN : 978-2365690164
441 pages
Quatrième de couverture
Quelques jours avant Noël, clans une église de Los Angeles, le cadavre d'un
prêtre est retrouvé sur les marches de l'autel. Sa tête a été remplacée par
celle d'un chien. En charge de l'enquête, le détective Rob Hunter découvre
qu'un cauchemar récurrent hantait le religieux : qu'on le décapite... Bientôt,
les cadavres s'accumulent. Noyée ou brûlée vive, chaque victime meurt de la
façon qu'elle redoutait le plus. Comment le tueur pouvait-il connaître leur
pire angoisse ? Quel lien unit ses proies ? De qui le serial killer
cherche-t-il à se venger ? Pour Rob, c'est le début d'une traque infernale au
cœur de la jungle urbaine de la Cité des Anges, à la poursuite d'un tueur
déterminé à faire payer le prix fort à ses victimes, le prix de la peur.
Biographie de l'auteur
Né au Brésil, d'origine italienne, Chris Carter a travaillé au bureau du
procureur du Michigan comme psychologue criminologue. C'est là qu'il a pu
étudier de nombreux serial killers. Il vit aujourd'hui à Londres, où il se
consacre à l'écriture. Après La Marque du tueur, Le Prix de la peur est
son deuxième roman publié en France.
Mon avis
Peur : nom commun, féminin … La peur est-elle si « commune »
?
« Tout le monde a peur de quelque chose.
Pas forcément une peur panique, mais si on creuse assez
profond on découvre que chacun de nous redoute viscéralement quelque chose…. »
Vous, c’est quoi ?
Rien ? Pas grand chose ? Bien sûr, il est plus aisé de faire « comme si… »,
comme si rien ne nous touchait, comme si rien ne pouvait nous briser, nous
anéantir par la peur ….
On a tous, tapies au fond de soi, une peur, des peurs, des angoisses … On
s’applique à les oublier, à les éviter, à les dominer, à les esquiver pour que
jamais elles ne nous rattrapent …
Le tueur de l’ombre, dans ce roman, a décidé, de faire vivre à chacune de ses
victimes, leur peur jusqu’au bout. Repoussant les limites du
supportable, tant pour les personnes qu’il prend pour cibles que pour nous,
pauvres lecteurs, les poils hérissés de tant d’horreur et résignés à tourner
les pages de plus en plus vite, ventre noué, en espérant un mieux …. En
souhaitant que les policiers comprennent au plus vite le mécanisme particulier
de l’esprit tourmenté de celui qui ne tue pas au hasard, qui semble connaître
parfaitement ses proies, choisies avec soin ….
Je ne sais pas si c’est lorsqu’il a travaillé au bureau du procureur du
Michigan comme psychologue criminologue, que Chris Carter est allé chercher
l’inspiration, mais son intrigue est diablement bien ficelée. Les terreurs des
souffre douleurs sont exploitées sous différentes formes et vous entraînent au
plus profond de la souffrance. Il a eu l’intelligence de ne pas tomber dans le
« gore » pour les différentes scènes de crime. Les faits, horribles, terribles,
sont là et la description au scalpel suffit à vous donner la chair de poule. Et
cela rajoute à la force du roman, car l’imaginaire prend le relais, fait le
reste et tout cela vous hante.
Les livres, qui continuent à vivre en vous lorsque vous les posez, sont rares.
Celui-ci en est un. Comme Hunter et Garcia, les policiers menant l’enquête,
j’ai gardé chaque détail, chaque indice en mémoire, cherchant, avec eux, à
exploiter chaque piste, ne voulant rien abandonner sans aller jusqu’au bout.
Ces deux hommes, n’obéissent pas toujours aux codes dictés par leurs
supérieurs. Parfois, ils laissent leur instinct, leur intuition, prendre le
dessus mais aussi, ils réfléchissent, auscultent minutieusement chaque
indication, en se disant que, peut-être, quelque chose va surgir, les menant
sur une voie à laquelle ils n’ont pas pensé.
La traduction de Bernard Clément est de très bonne qualité, on pourrait sans
peine croire que le français est la langue dans laquelle a été écrite ce polar.
Félicitations à lui car l’exercice ne doit pas être facile.
L’écriture est fluide, pesée avec sobriété, je dis bien « pesée », en ce sens
où chaque mot est à sa place, sobrement, mais tout à fait percutant pour le
lecteur.
Au-delà de l’analyse des faits, des actes que les enquêteurs dissèquent, il y a
la recherche des raisons profondes qui peuvent pousser un homme à agir ainsi, à
chercher le mal pour le mal, comme s’il n’avait plus rien à perdre.
L’auteur nous emmène habilement de ci delà, à la suite des uns ou des autres.
Monica/ Mollie, qui va se retrouver, bien malgré elle, mêlée à tout cela, est «
un plus » dans une histoire qui aurait pu sembler « linéaire ». Elle apporte
une touche de surnaturel assez légère et permet de faire évoluer la situation
l’air de rien.
Hunter, un des hommes qui mène l’enquête, a un caractère intéressant, son
personnage pourra être creusé un peu plus au fil des romans s’il devient
récurrent.
Quant aux autres protagonistes, ils sont tous très bien décrits mais cela je
vous le laisse découvrir !
NB : Amateurs de bons romans policiers, foncez !!!
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