"J'ai amarré mon vélo à une étoile" de Loïc Jubin

 

J’ai amarré mon vélo à une étoile
J'ai amarré mon vélo à une étoile
Auteur : Loïc Jubin
Éditions : Les deux encres (20 Novembre 2013)
ISBN :978-2-35168-625-6
308 pages

Quatrième de couverture

Aller de Nantes à Jérusalem à vélo, de surcroît à soixante-deux ans, oui, c’est possible ! Cet exploit, Loïc Jubin l’a réalisé : 5000 Kilomètres parcourus par tous les temps et sur tous les chemins durant deux mois, onze pays traversés avec vingt-cinq kilos de bagage... et tous les aléas d’un voyage en solitaire effectué par un Occidental ! “J’ai amarré mon vélo à une étoile“ nous livre le récit complet de son périple : la préparation technique et corporelle, les incroyables et merveilleuses aventures qu’il a vécues, côtoyant l’extraordinaire et l’ordinaire, vivant parfois l’ubuesque et la démesure... Que de chemin parcouru pour arriver au Mur des Lamentations, mais le plus important n’est-il pas finalement celui à l’intérieur de soi ? Loïc Jubin nous offre à travers son expérience et son regard sur le voyage une belle leçon de vie et d’ouverture.

Mon avis


« Un homme, une chambre, un vélo »

Loïc Jubin est parti avec son vélo pour rallier Nantes à Jérusalem, comme d'autres « font » le chemin de Saint-Jacques ou la tournée des capitales en stop. Différence majeure, lui, il avait soixante-deux ans lorsqu'il s'est fixé (en accord avec son épouse, c'est important de le dire) ce challenge.

Son récit de voyage est accompagné de photographies, de dessins ou d'aquarelles qu'il a réalisés et qui sont regroupés dans un cahier au centre du recueil. C'est un texte vif, au style fluide, intéressant à lire. Il y a de temps en temps, quelques mots du vélo, qui lui aussi s'exprime sur le voyage ou plutôt sur le voyageur.

Le temps de trois cents pages et même plus encore, tant on reste imprégnés du récit, Loïc Jubin sait parfaitement et avec brio, partager ce qu'il a vécu. Au delà du contenu linéaire, il y a une réelle approche de l'histoire de l'homme à la rencontre des autres et de …. lui-même, L'auteur le souligne très justement : on revient différent de ce genre d'épopée mais en quoi ? Le chemin façonne l'individu, lui donne une substance différente. Le cycliste découvre la solitude sous une autre forme et il revient à l'essentiel : avancer, manger, trouver où dormir. Tout ceci en restant ouvert et prêt à la rencontre, celles d'un jour, d'une heure, d'un sourire mais aussi celles plus longues qui déboucheront sur de longues conversations, des échanges profonds.
Le barrage de la langue est parfois gênant mais certains gestes deviennent vite universels et la magie de la compréhension s'installe. Dans le cas d'un marcheur, d'un cycliste, on est beaucoup plus vite au contact de la population et les échanges sont de vraies richesses.

Bien entendu, tout n'est pas toujours aisé, facile à vivre, simple.
Il y a les conditions climatiques, la pluie qui s'invite parfois longuement, les routes inconfortables qui mettent le corps à mal, le stress et le découragement, les soucis avec les douanes, les responsables qui ne comprennent rien mais, tout cela, sans qu'on l'oublie vraiment, s'estompe et on oublie les galères lorsque les contacts sont positifs ou tout simplement lorsque l'étape est validée et que les kilomètres s'ajoutent aux kilomètres....

Il y a également, le stress de ceux qui restent, qui « portent » l'inquiétude car ils ne sont pas sur place, au quotidien, pour aider en cas de problèmes.... Mais avec la magie des moyens modernes : une balise pour suivre la route, un téléphone portable, un blog, le contact peut être régulier et faire du bien des deux côtés. Car notre voyageur le reconnaît : les textos, les coups de téléphone avec son épouse, sa famille, ses amis, étaient un carburant et un soutien moral énormes.

Loïc Jubin était déterminé. Il souhaitait réussir et il s'est préparé en ce sens, avec un entraînement simple et progressif. L'exploit peut donc être à la portée de tous, pour peu que l'on s'en donne les moyens et qu'on ait la force de caractère nécessaire.

Si la force physique était dans les mollets (bien mal en point certains jours malgré tout), la force morale venait aussi, sans aucun doute, de tous ceux qui ont cru en lui et qui, à distance, l'accompagnaient dans son aventure.

Chapeau bas Monsieur !!


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