"Dans la forêt" de Jean Hegland (Into the Forest)

 

Dans la forêt (Into the Forest)
Auteur : Jean Hegland
Traduit de l’américain par Josette Chicheportiche
Éditions : Gallmeister (3 Janvier 2017)
ISBN : 978-2351781425
318 pages

Quatrième de couverture

Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre.

Mon avis

Écrit en 1996, ce roman a été porté à l’écran en 2015. Il est réédité en 2017 par Gallmeister car son contenu est toujours d’actualité. Que faire, comment réagir, s’organiser si tout s’effondre (plus de moyens de communication, plus de travail, plus de quoi manger, se soigner…)

Nell et Eva, deux adolescentes vivent dans une maison, près de la forêt à plusieurs kilomètres de la ville. C’est un choix de la famille, comme faire l’école à domicile. La mère a dû renoncer à une carrière de danseuse professionnelle et le père est professeur.

La forêt, près de la demeure familiale, est un lieu qu’elles explorent au fil du livre et qui devient de plus en plus important. Il faut l’apprivoiser, la connaître pour appréhender tout son potentiel. C’est un lieu qui les fait grandir, témoin de leurs premières expériences.

Ce qui intéressant dans ce récit, c’est la finesse de l’écriture qui suggère plus qu’elle n’impose. L’auteur ne développe pas les problèmes qui ont mis le monde dans le triste état évoqué (d’ailleurs, on ignore si tous les pays sont touchés). Tout est centré sur ces deux sœurs et leurs liens à la famille, entre elles, à la nature, avec les autres et les choix qui en découlent pour survivre.

L’écriture (merci à la traductrice) est poétique, à petites touches. Un fait mineur peut devenir un instant magique de par les circonstances. Ce n’est pas un huis clos mais on n’en est pas loin et tout est concentré dans chacun des instants présents qui se succèdent.

De nombreuses émotions m’ont traversée, des thèmes variés sont abordés et tout est fait avec doigté et intelligence.

Une très belle lecture !


"Le grand méchant loup pue des pieds" de William Augel & Swann Meralli

Le grand méchant loup pue des pieds
Auteurs : William Augel (Illustrations), Swann Meralli (Rédacteur)
Éditions : Jarjille (1 er Mai 2024)
ISBN : 978-2918658740
52 pages

Quatrième de couverture

Une forêt sombre et profonde, une malicieuse enfant habillée de rouge, un grand méchant loup cruel et mesquin... Vous pensiez connaître l'histoire ? Que nenni !

Mon avis

« Même pas peur ! »

Un loup qui n’effraie personne, ce n’est pas normal… Tout le monde le sait, dans les contes, les bandes dessinées, il est là, c’est la terreur aux grandes dents…

Et bien celui-ci, il pue des pieds et les petits animaux qui le croisent le trouvent repoussant à cause de l’odeur mais ils ne sont pas effrayés. Lui, il essaie de parlementer, d’expliquer que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne…. Mais face à lui, personne ne se laisse impressionner. Il croise des animaux : l’ours de l’histoire de Boucle d’Or qui se plaint d’une petite peste, des humains : le petit chaperon rouge qui donne des conseils et se comporte en effrontée etc.

J’ai beaucoup aimé les situations et les personnages, tous sont connus, détournés, dépoussiérés. C’est drôle, bien pensé et si on le propose à la lecture à des jeunes d’une dizaine d’années, ils auront du plaisir à chercher les clins d’œil.

Les textes sont emplis d’humour, de finesse, de dérision, avec des sous-entendus, des allusions qui sont très amusantes : les galettes sans gluten, les bains aux algues vertes …

Les dessins sont expressifs, un tantinet caricaturaux (dans le bon sens) et bien colorés.

À travers cette BD, des sujets graves sont évoqués et peuvent permettre d’enchaîner sur des discussions avec les jeunes lecteurs : la moquerie, la maltraitance, les êtres sans famille, le harcèlement …

Je verrai bien ce livre étudié en CM1 CM2 car les élèves pourraient chercher les contes « cachés » dans le scénario, travailler le sens figuré, retrouver les textes d’origine, et débattre des thèmes sérieux abordés. Et tout ça sans se prendre la tête avec un support qui lui, ne se prend pas au sérieux.

Pour moi tout est bien dosé et cet album est une belle réussite !




 

"Une femme debout" de Catherine Bardon

 

Une femme debout
Auteur : Catherine Bardon
Éditions : Les Escales (4 Janvier 2024)
ISBN : 978-2365698313
290 pages

Quatrième de couverture

République dominicaine, 1963. Sonia Pierre voit le jour à Lechería, dans un batey, un campement de coupeurs de canne à sucre. Consciente du traitement inhumain réservé à ces travailleurs, elle organise, à treize ans seulement, une grève pour faire valoir leurs droits. Une des rares habitantes du batey à suivre des études, elle devient avocate et consacrera sa vie tout entière à combattre l'injustice jusqu'à sa mort tragique.

Mon avis

Avec la saga familiale « Les Déracinés », Catherine Bardon nous a ouvert les yeux sur une partie des habitants de la République Dominicaine, des exilés qui ont dû se battre pour se faire une place.

Dans cette biographie romancée, elle nous présente Sonia Pierre ( 4 juin 1963 - 4 décembre 2011 ). Quand j’ai tourné la dernière page, vu les photos avec Michelle Obama et Hillary Clinton, je me suis demandée comment j’avais pu passer à côté de cette femme exceptionnelle dont la vie a été un combat pour les autres, allant jusqu’à s’oublier.

Ses parents ont quitté Haïti pour des promesses de travail et de meilleures conditions de vie en République Dominicaine. En fait, ils se sont retrouvés avec d’autres célibataires ou couples dans un batey, un lieu misérable où les coupeurs de canne à sucre étaient « parqués ». Ils étaient exploités, ne gagnaient pas grand-chose. Pas de nourriture, pas de soins, pas d’école pour les enfants (et pas de contraception…)

En 1976, à treize ans, Sonia encourage les travailleurs à se rebeller pour revendiquer sur les salaires, les logements etc… Remarquée par un missionnaire qui enseignait dans le batey, elle ira à l’école en ville, et fera tout pour réaliser son rêve : avocate pour défendre les droits de l'homme et du citoyen haïtien ayant vécu en République dominicaine. Reconnaissance de leur identité, de leur appartenance à ce pays où ils sont nés, où ils ont travaillé. Possibilité de recevoir un enseignement pour les enfants etc.

Elle a créé le MUDHA (Movimiento de Mujeres Dominico-Haitianas), mouvement pour les femmes afin de les aider dans leur vie quotidienne, elles et leurs familles.

Catherine Bardon a vécu dans ce pays, elle le connaît bien et en parle avec passion dans ses écrits.

À travers une riche trame historique, grâce à des photos, des documents, elle fait le portrait d’une femme forte, engagée, qui a refusé ce que son origine lui réservait, pour prendre la vie à bras le corps, s’investissant pour tous ceux qu’elle avait vus galérer.  Elle regrette de ne pas avoir pu la rencontrer.

Grâce à Sonia et tout ce qu’elle a mis en place, les Dominicains d’ascendance haïtienne sont passés du statut d’invisibles à visibles.

J’aime lire Catherine Bardon, parce que j’apprends avec elle dans des récits où elle met tout son amour pour la République Dominicaine et ses habitants. Son texte n’est jamais lourd, elle n’en fait pas trop, elle reste humble dans les connaissances qu’elle nous transmet. Bravo et merci à elle !


"Oméga - Tome 2 : Pierres" de Jane Tallipram

 

Oméga - Tome 2 : Pierres
Auteur : Jane Tallipram
Éditions : Nombre7 (10 Mai 2024)
ISBN : 979-1042701772
224 pages

Quatrième de couverture

À la suite d'une innovation prodigieuse restée clandestine et nommée Oméga, Hector, un jeune paysan colombien, est devenu le seul être humain immunisé contre les mécanismes du cancer. Ciblé entre autres, par d'obscures organisations, Hector devra se taire sur son état. Une nouvelle mission attend l'ancien paysan : le contenu ultra secret du colis qu'il devait déposer jadis en Asie et qu'il lui faut récupérer coûte que coûte.

Mon avis

Entre anticipation (parfaitement dosée et pas du tout trop présente ni envahissante) et thriller, ce roman offre de belles réflexions en toile de fond sur les choix des hommes, notamment de ceux qui pensent avoir tout le pouvoir. Qu’en est-il de la possibilité des progrès médicaux extrêmes si cela doit déséquilibrer l’économie mondiale parce que certains les utiliseront mal en abusant des possibilités ainsi offertes ?

Je n’ai pas lu le tome 1 mais cela n’a en rien gêné ma lecture. La quatrième de couverture était assez explicite. Hector, jeune paysan colombien est immunisé contre le cancer donc il y a des envieux. D’où le fait qu’il se fasse discret, essayant de se faire oublier afin de vivre en paix. Il est maintenant plus âgé et a un fils bien placé dans la haute finance sur qui il peut compter. Peut-être pourra-t-il l’aider en cas de coup dur ? Bien entendu, ça ne fait pas tout mais avoir du soutien, c’est toujours bon à prendre, n’est-ce pas ?

Alors qu’il pensait vivre tranquille, voilà qu’on lui demande de récupérer un colis qu’il a normalement déposé, il y a bien longtemps, en Asie. Il n’a pas à dire oui ou non, c’est une exigence. Va-t-il pouvoir s’acquitter facilement de cette mission ? Rien n’est évident car forcément tout finit par se savoir et personne n’a l’intention de lui faciliter la tâche. Il va lui être nécessaire de ruser, de réfléchir en amont afin d’agir pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Pas simple du tout, surtout quand ceux qu’on imagine honnêtes ne le sont pas vraiment, jouant sur plusieurs tableaux. À qui se fier, qui manipule qui ? À qui faire confiance ? Hector et ses alliés vont bien galérer.

Le lecteur suit les péripéties de plusieurs personnages en espérant que tout va s’arranger. De nombreux rebondissements maintiennent notre intérêt. Les dialogues sont rédigés avec quelques pointes d’humour et de second degré. J’ai trouvé qu’il y en avait presque trop parfois au détriment de l’action qui passait alors au second plan. Mais ça ne coupe pas trop le rythme donc ça va. Les phrases assez courtes sont percutantes. L’écriture de Jane Tallipram est vive, sans temps mort.

Elle maîtrise son intrigue, elle sait où elle veut nous emmener (une des révélations, à propos du colis, dans les dernières pages est non seulement bien pensée mais également très originale) et elle distille les indices petit à petit. Il faut être très attentif pour mettre bout à bout ce qu’on découvre. J’ai eu un petit regret, j’aurais aimé que les caractères et les profils psychologiques des principaux protagonistes soient un peu plus développés.

Mis à part ce petit bémol, ce récit est très plaisant à lire.

NB; la couverture est magnifique !

"Le réseau Jane" de Heather Marshall (Looking for Jane)

Le réseau Jane (Looking for Jane)
Auteur : Heather Marshall
Traduit de l’anglais (Canada) par Laurent Dury
Éditions : Charleston (14 Mars 2023)
ISBN : 978-2368129579
466 pages

Quatrième de couverture

« Si vous ou une de vos amies tombe enceinte alors qu’elle ne le souhaite pas, vous devez appeler un médecin et demander Jane. » Jeune étudiante à l’université de Toronto, Nancy Mitchell se raccroche désespérément à ces mots lorsqu’elle découvre sa grossesse en 1980. Elle sait que se rendre au cabinet de Seaton Street pourrait l’envoyer en prison. Pourtant, quelques années plus tard, elle rejoint le réseau Jane, en dépit du danger, pour venir en aide aux jeunes femmes dont elle partage le déchirement. Nancy trouve rapidement sa place dans cette famille de coeur et comprend que chacune a ses propres raisons et secrets pour prendre au quotidien ces risques insensés.

Mon avis

Inspiré de fait réels, ce roman offre de magnifiques portraits de femmes battantes que l’on suit, à tour de rôle, sur trois époques différentes. Elles sont toutes reliées par une même thématique : la grossesse désirée ou non et le droit à choisir.

« Que chaque enfant soit un enfant désiré, que chaque mère soit mère parce qu’elle l’a voulu. »

Les faits se déroulent au Canada, en 1960, 1979, 2017. On découvre ces « foyers » tenus par des religieuses, où de jeunes filles sont envoyées pour accoucher « en toute discrétion ». Les conditions sont terribles, révoltantes et elles ne peuvent pas se rebeller. L’auteur retrace le parcours de ces adolescentes enceintes parce que violées ou autres dures conditions. Que deviennent leurs bébés ? Que savent-ils de leur histoire ?

Comment peut-on agir ainsi ? Refuser de leur offrir un espace de parole, le droit de s‘exprimer et de donner leur ressenti. Ce sont des êtres humains pas des ventres ! On ne dispose pas de leur vie. J’étais en colère de lire ça. Et quand on sait que ça a existé … brrr…Que dire de celles qui doivent avorter clandestinement et sans suivi médical, parfois avec une « opération » qui met leur vie en danger ?

Alors « le réseau Jane » s’est mis en place en secret, pour aider toutes celles qui souffraient en silence afin de leur proposer des interruptions de grossesse en toute dignité. Mais quand on agit dans l’illégalité, on prend des risques même si ce qu’on fait est juste et justifié. Alors on assiste à la lutte de toutes celles qui, chacune à leur niveau, ont décidé de se battre, pour qu’en 1988 le droit à l’avortement soit voté au Canada (1975 en France).

Ce récit aborde également d’autres thèmes : la liberté de parole dans les couples, le droit à la maternité pour les unions de même sexe, l’adoption, les non-dits dans les familles, l’amitié, le qu’en dira-t-on face aux conventions sociales etc.

J’ai trouvé l’intrigue bien pensée et construite de façon intelligente, la lettre qui fait le lien est une excellente idée !

L’écriture de Heather Marshall est prenante (merci au traducteur), empreinte d’empathie et de respect. Le propos émouvant, poignant, vous prend aux tripes. Un peu de passion, avec des histoires d’amour délicates, finit de « ferrer » le lecteur ou la lectrice. On veut savoir, on espère une fin pleine d’espoir… Il y a quelques lueurs pour ne pas baisser les bras tout au long du livre et ça fait du bien !

La note de l’autrice en fin d’ouvrage est intéressante et complète la lecture. Elle explique ses recherches historiques, son cheminement vers l’écriture.

Quand on voit ce qu’il se passe dans certains pays, avec des retours en arrière sur les lois existantes, le sujet reste pertinent et d’actualité malheureusement ….

 

"Amour, sexe et terre promise" de Salomé Parent-Rachdi et Deloupy

 

Amour, sexe et terre promise
Reportage en Israël et Palestine
Auteurs : Salomé Parent-Rachdi (scénario) et Deloupy (dessin
Éditions : Les Arènes (4 Avril 2024)
ISBN : 979-1037511720
164 pages

Quatrième de couverture

Raconter le conflit depuis la chambre à coucher.

Entamée en 2018, cette enquête intime donne la parole à seize témoins, hommes et femmes, palestiniens et israéliens, arabes et juifs, qui racontent comment la guerre et la religion s'insinuent dans leur vie amoureuse et sexuelle. Une vie codifiée, contrainte, blessée : l'amour sous le joug de la géopolitique.

Mon avis

Cette bande dessinée a été conçue avant les événements du 7 Octobre 2023 (depuis cette date, une guerre dévastatrice a éclaté entre Israël et le Hamas, faisant des milliers de victimes entre morts et blessés). Les deux auteurs ont choisi qu’elle soit publiée malgré tout et ils s’en expliquent sur trois pages (en BD) avant de rentrer dans le vif du sujet. À la fin, les témoins qui le souhaitent disent en quelques lignes leur ressenti depuis Octobre 2023.

Journaliste indépendante, Salomé a été correspondante en Israël et Palestine de 2017 à 2020, elle connaît les lieux, a des contacts. Avec Deloupy, ils ont choisi de « prendre de la hauteur », de voir le conflit sous un autre angle, celui de l’amour et du sexe.
Salomé a eu des entretiens avec seize personnes, à Tel-Aviv, Gaza, Jérusalem, Ramallah. Des hommes, des femmes, qui ont accepté de se mettre à nu, de parler de leur religion, de leur vie intime, de coparentalité, d’amour, de sexe, le tout sans tabou, en toute simplicité.

On découvre le poids des traditions, la pression mise sur les femmes, le harcèlement de rue, les difficultés rencontrées par les LGBT (minorités sexuelles et de genre), les couples mixtes (le poids du regard des familles, des amis….), ce qui pose problème à cause du travail (notamment l’armée), de l’aspect physique ou autre …

« L’occupation s’immisce jusque dans la vie privée des gens. »

J’ai été très touchée par le témoignage de Yasmeen, qui crée des vêtements au dos desquels est brodé « Not your Habibti » (je ne suis pas ta chérie). Elle avait d’abord peint ce slogan sur sa veste avant d’en faire une « marque ». C’est sa façon à elle de se battre, de rendre leur liberté aux femmes….

A découvrir ici

« Je sais bien qu’un simple vêtement ne va pas arrêter le harcèlement…mais c’est un rappel que vous faites partie de quelque chose de plus grand qui veut redonner du pouvoir aux femmes, que vous n’êtes plus seule. »

C’est stupéfiant de constater que, selon les origines, l’approche de la sexualité n’est pas la même. Il y a ceux à qui on n’explique rien (un jeune couple qui ne savait pas faire l’amour), les gays qu’on veut rééduquer, soigner, la masturbation qui est interdite etc ….



"Kay Scarpetta - Tome 27 : Morts suspectes" de Patricia Cornwell (Unnatural Death)

 

Kay Scarpetta - Tome 27 : Morts suspectes (Unnatural Death)
Auteur : Patricia Cornwell
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Dominique Defert
Éditions : Jean-Claude Lattès (15 Mai 2024)
ISBN : 9782709673921
418 pages

Quatrième de couverture

Le lendemain de la nuit d’Halloween la plus sanglante qu’ait connue la Virginie, Kay Scarpetta, la cheffe de l’institut médico-légal, doit abandonner ses autopsies pour enquêter sur des meurtres particulièrement violents. Elle débarque dans une région sauvage et découvre un cadavre flottant à la surface d’un lac et un autre au fond d’un puits de mine abandonné — les deux corps sont méconnaissables. Le couple allait être arrêté pour leurs activités cybercriminelles et leur mort ne peut être une coïncidence. De toute sa carrière, Scarpetta n’a jamais eu affaire à une telle barbarie.

Mon avis

C’est la vingt-septième aventure de Kay Scarpetta, que je suis depuis ses débuts. Chaque histoire peut se lire de façon indépendante (si besoin, il y a quelques rappels glissés discrètement). Certaines sont plus captivantes que d’autres, l’auteur ayant connu un coup de mou ces dernières années.

Cette fois-ci, on est en plein hiver (cela rajoutera quelques péripéties) et Kay, cheffe de l’institut médico-légal, doit aller avec sa nièce Lucy (HPI, employée des services secrets) récupérer deux corps dans un endroit difficile d’accès. Il s’agit, a priori, de personnes sous surveillance depuis quelque temps pour leurs activités cybercriminelles. Ce qui interroge, ce n’est pas forcément leur mort, mais plutôt la manière dont ça s’est fait. Marino, son enquêteur de terrain, est déjà sur place et a remarqué plusieurs choses troublantes. Les investigations ne seront pas aisées !

Scarpetta se sent épiée en permanence, elle n’est jamais tranquille, elle a peur pour ceux qu’elle aime. Elle vit avec Benton, son mari, profileur au FBI. Ce n’est pas toujours facile entre eux car leurs boulots se télescopent. Ils sont parfois obligés de mentir, par omission, afin de se protéger l’un l’autre.

En parallèle, elle mène une autre enquête. C’est une femme efficace, intelligente, capable de déductions fines. Ses raisonnements apportent un plus au texte car on a envie de savoir comment elle pense. De plus, Lucy très douée, bénéficie d’outils très performants et partage avec sa tante.

Ce récit est plus épuré et contient moins de digressions que les derniers. On retrouve l’écriture (merci au traducteur, Dominique Defert) sèche et incisive de l’auteur. Elle décrit à la perfection tout le côté « médecine légale », autopsies, observations diverses… Ces explications intéressantes prennent malgré tout de la place et de ce fait donnent le sentiment d’un rythme assez lent. C’est un peu frustrant car j’aurais souhaité plus de rebondissements. Heureusement, ça s’accélère sur la fin et ça laisse présager une suite ....

J’ai été contente de retrouver tous ces protagonistes auxquels je me suis attachée au fil du temps mais pour moi ce n’est pas le tome le plus réussi de Patricia Cornwell, même s’il est assez bon.


"Autoportrait au radiateur" de Christian Bobin

 

Autoportrait au radiateur
Auteur : Christian Bobin
Éditions : Galimard (3 Octobre 1997)
ISBN : 978-2070749782
180 pages

Quatrième de couverture

"Ce n'est pas un journal que je tiens, c'est un feu que j'allume dans le noir. Ce n'est pas un feu que j'allume dans le noir, c'est un animal que je nourris. Ce n'est pas un animal que je nourris, c'est le sang que j'écoute à mes tempes, comme il bat - un volet ensauvagé contre le mur d'une petite maison."

Mon avis

Écrit du 6 avril 1996 au 21 mars 1997, après la mort de son épouse, ce court roman (Bobin tient à ce qu’on dise roman), retrace des réflexions intimes que l’auteur partage avec nous.

« La vérité, ce n’est pas un trou dans la terre. La vérité, c’est l’infini d’amour parfois reçu dans cette vie quand noud n’avions vraiment plus rien. »

On pourrait penser qu’il va se plaindre, se souvenir et nous faire pleurer suite au décès de celle qu’il a aimée. Bien au contraire, il célèbre la vie, et surtout l’Amour avec une majuscule.

« Il peut sembler étrange de faire entrer, chaque semaine, deux bouquets de fleurs dans un endroit où l’on vit seul. »

Les fleurs comme thérapie, comme moyen de faire rentrer la vie chez lui, de « nourrir les invisibles », comme il l’écrit. Elles le maintiennent vivant, il s’en occupe, il les choisit avec soin, les contemple. Il en a besoin parce que, parfois, la mort s’impose, lui fait de l’œil, il irait presque jusqu’à avoir envie de quitter la vie….

Alors, il cherche dès le réveil, un rien de gaieté, « du minuscule et de l’imprévisible. Un petit marteau de lumière heurtant le bronze du réel. »

Ce recueil est doux et délicat, raffiné comme une dentelle. On aimerait se souvenir de tout, noter les phrases. Mais il suffit d’acheter ce petit livre, de se l’offrir ou de l’offrir et de le feuilleter pour retrouver, intact, le plaisir d’une parenthèse enchantée…

« Finalement, je n’aime pas la sagesse. Elle imite trop la mort. Je préfère la folie - pas celle que l’on subit, mais celle avec laquelle on danse. »


"Le bomian" de Page Comann

 

Le bomian
Auteur : Page Comann
Éditions : M + (4 Juillet 2024)
ISBN : 978-2382112564
314 pages

Quatrième de couverture

Été 1955, Alpes-De-Haute-Provence.
Le village du Mazet-sur-Rourle se prépare à fêter le 14 juillet. Un feu d’artifice sera tiré en apothéose au-dessus de la garrigue. Au coeur de cet été de canicule, l’arrivée d’un étranger, d’un bomian comme on dit au pays, fera exploser bien autre chose que des fusées.
Les secrets, les non-dits, les mensonges. Tout ce que les habitants cachent depuis trop longtemps derrière leurs jalousies.
Pour beaucoup, c’est l’heure des comptes.

Mon avis

Le bomian c’est un homme venu de nulle part, affichant des tatouages et un regard acéré. Un étranger au village provençal où il débarque en ce jour de Juillet, en 1955, descendant du car qui passe par là. Il est blond, parle peu, mais on sait qu’il est d’origine arménienne et qu’il vient de Marseille. Il cherche un petit boulot, le gîte et le couvert. Grâce au curé, il trouve de quoi s’occuper.

Ce sont les grandes vacances, Lisou l’institutrice est belle, le directeur de l’école la regarde avec envie. Le bomian jette un œil sur ses formes, son sourire mais il sait bien qu’il doit rester à sa place. Il ne peut rester ici que parce que les gens du bourg le veulent alors…. Autant ne pas chercher d’embrouilles. Il est accepté, avec réticence par certains. Il ne faudrait pas qu’il plaise trop aux femmes, qu’il montre qu’il sait se battre quand les gitans viennent faire des histoires pour des impayés, et comme tout le monde prépare le 14 Juillet, il ne faudrait pas, en plus, qu’il sache danser !

Au Mazet-sur-Rourle, tout le monde se connaît. Personne ne se moque du Pabeu, un jeune homme, un peu simple. Lui, il parle au bomian, il lui propose même d’aller chasser... Quelques-uns savent les infidélités des autres. Les femmes observent mais n’ont pas toujours droit à la parole. Le curé a entendu tant de choses à confesse qu’il n’ignore rien des secrets et des non-dits mais il se tait….

Peu d’habitants mais tous s’interrogent. Combien de temps cet étranger va-t-il rester ? Pourquoi est-il venu là ? Que cache-t-il ? Parce que, forcément, il n’a pas tout dit et il doit être là pour une raison précise, non ?

Page Comann, ce sont deux auteurs, Ian Manook et Gérard Coquet. Quand ils écrivent à quatre mains, on ne sent pas de différence d’écriture, c’est harmonieux, fluide. La dernière fois, avec « Souviens-toi de Sarah », ils m’avaient emmenée en Angleterre à l’époque contemporaine, en lien avec une enquête dans le passé. Un style totalement différent. Et j’avoue que cette fois-ci, ils m’ont encore bluffée. Ce n’est jamais simple de changer de registre alors quand on écrit à quatre mains, la difficulté doit être doublée. Ils sont très forts !

Le rendu de la bourgade, de l’époque (1955 et un été chaud), de la Provence, l’ambiance, les relations entre les personnages, tout est parfaitement exprimé. Je suis admirative de la force et de la variété du phrasé, bien ciblé en fonction de qui parle. Rien n’est laissé au hasard, les « décors », la vie quotidienne, le vocabulaire employé, tout est en phase avec l’histoire (même les chansons du bal). Au fur et à mesure, les langues se délient mais comment démêler le vrai du faux ? C’est un vrai roman d’atmosphère. Tout a de l’importance, les individus décrits à la perfection, les paysages qui ont un vrai rôle à jouer, les dialogues …

J’ai eu énormément de plaisir à découvrir ce nouvel opus. Je l’ai trouvé plaisant à lire, avec une part de mystère bien dosée, et juste ce qu’il faut d’actions. La façon dont sont liés les différents destins des protagonistes est intéressante, voire captivante. Une belle réussite et je pense ne pas être au bout de mes surprises avec Page Comann !

"Crassiers" de Ribos

 

Crassiers
Auteur : Ribos
Éditions : Jarjille (15 Mai 2024)
ISBN : 978-2-493649-19-5
66 pages

Quatrième de couverture

Les crassiers sont un des symboles de Saint-Étienne, héritages du passé industriel minier. Ils font partie du paysage. Un jour, j’ai eu envie de monter dessus…

Mon avis

Au Nord, c’étaient les corons ...

À Saint-Etienne, ce sont les crassiers …. Ils ont commencé à exister en 1938 et aujourd’hui, en 2024, ils sont toujours là. Bien sûr, ils ont refroidi mais leur terre est toujours meuble, alors des arbres ont été plantés et se sont enracinés.

Ils font partie du patrimoine, du paysage, on rêve de grimper au sommet bien que ce soit interdit, on s’en sert de support d’expression, de lieu de rendez-vous secret …

Ribos est né en 1973, le mois où le puits Couriot (puits de mine stéphanois) a été fermé, un signe diront certains … Il n’est pas dessinateur à temps plein, il a d’autres casquettes. De chez lui, il voit les crassiers. Pas tous, mais deux, c’est suffisant pour s’évader en pensée et avoir le souhait de monter dessus…

Il raconte en bande dessinée, ce que ce projet a provoqué en lui, une vague de souvenirs, l’enfance, l’adolescence et puis après, son quotidien de maintenant…

Des planches avec des dessins en trois couleurs qui racontent la vie, l’envie, la place que tiennent les terrils, non les crassiers car chez nous, à Sainté, on ne les appelle pas autrement, la place qu’ils tiennent partout dans les cœurs, les têtes, les esprits ….

Le trait est vif, les dialogues ciblés, il y a du rythme dans tout ça.

Lavilliers chante : on n’est pas d’un pays mais on est d’une ville. Les crassiers, c’est tout à fait ça et Ribos a bien fait de leur rendre hommage !

NB: en fin de livre, des annexes très intéressantes complètent la lecture !


"Le disparu du Jules Verne" de Guillaume Lefebvre

Le disparu de Jules Verne
Auteur : Guillaume Lefebvre
Éditions : Aubane (6 Mai 2024)
ISBN : 9782487020252
324 pages

Quatrième de couverture

Le 25 février 1997, Antoine Bart, marin à bord du Jules Verne, disparaît mystérieusement au large de
Boulogne-sur-Mer. Les conclusions de l’enquête reposent sur des faits indéniables, mais vingt-cinq ans plus tard, sa fille entreprend des démarches pour faire rouvrir le dossier. L’enquête s’annonce difficile. Avec l’aide d’Armand Verrotier, un ancien officier du navire, la fille de Bart plonge dans les abysses de la marine, un univers impitoyable des gens de mer où l’omerta règne.

Mon avis

Guillaume Lefebvre a été capitaine de navire, c’est dire s’il sait de quoi il parle en situant ses intrigues dans le milieu maritime. Ce que vit son héros récurrent : Armand Verrotier doit être inspiré de ce qu’il a vu pendant les années où il a navigué.

Armand est retraité, aime pêcher et écouter de la musique classique. Il apprécie les jolies femmes mais vit seul dans une petite maison à Cayeux sur Mer, en baie de Somme, lieu que connaît très bien l’auteur. D’ailleurs, il donne envie à ses lecteurs -trices d’aller sur place tant ses descriptions font défiler de belles images sous nos yeux.

Cette fois-ci, l’histoire se déroule en 2022. La fille d’un ancien marin, Antoine Bart, commissaire de bord sur le bateau où travaillait Armand, vient le trouver pour lui demander de faire des recherches sur son père, décédé en 1997. D’après les écrits du responsable de la traversée, ce monsieur était dépressif et se serait probablement suicidé. Le corps a été rejeté par la mer dans un sale état quelque temps après avoir constaté sa disparition.

Même s’il n’avait pas de contacts réguliers avec cet homme, Armand se souvient de lui. De plus, sa fille est plutôt mignonne et il se laisse attendrir. Il fera quelques investigations et lui rendra compte de ses avancées. Elle est d’accord. Mais remonter le temps, vingt-cinq ans en arrière n’est pas simple. À l’époque pas de téléphone portable, les archives n’étaient pas informatisées et la police n’a pas cherché plus loin vu qu’Antoine a mis fin à ses jours.

Armand essaie de rencontrer ceux qui étaient présents, parmi le personnel, sur le Jules Verne au moment des faits. Certaines personnes sont introuvables, d’autres ont tout oublié et pour les dernières, celles qu’il peut rencontrer, elles se taisent ou ne disent que des bribes. Il comprend rapidement qu’une espèce d’omerta s’est installée sur les événements de cette nuit-là et sur certains trafics qui se déroulaient à bord ou à quai. Magouilles qu’il n’avait pas remarquées et qu’il ignorait. De plus, il réalise que ses questions dérangent et que certaines révélations sont mensongères. Pourquoi lui cache-t-on certains éléments ? Rien n’est simple dans ce milieu où les hommes se serrent les coudes, surtout s’ils sont du même côté au niveau syndical. Tout se sait ou presque mais rien ne transpire. En protégeant les autres, sans dévoiler les combines d’achat/revente de certains produits pour se faire un peu d’argent facile, on s’assure une certaine forme de tranquillité. Alors Armand qui ressort tout ça plus de deux décennies après … forcément, c’est un gêneur !

De nombreux thèmes sont abordés dans ce récit. La difficulté de vivre en mer par rapport à la famille (épouse, enfants), et les tentations qui en découlent pour chacun. Les non-dits dans la vie professionnelle ou personnelle, la vieillesse, la solitude…. Le tout intégré dans une enquête bien menée. La construction des chapitres avec des retours en arrière permet d’éviter toute lassitude et éclaire, petit à petit, sur les enjeux du présent. J’apprécié de me retrouver dans cette région, que je connais maintenant. Des informations sont glissées çà et là, on apprend plein de choses, comme le fait que la Chapelle de Saint Valéry (ou Chapelle des Marins) soit surmontée d’une girouette avec, non pas un coq, mais un goéland !

L’écriture et le style sont fluides, on ne se perd pas, on repère bien les différents personnages. Aucun n’est vraiment parfait, comme dans la vraie vie. Leurs caractères sont bien définis, avec des forces et des faiblesses.

J’ai vraiment apprécié cette lecture, non seulement pour son contexte mais également pour toutes les réflexions qu’elle peut engendrer et surtout parce que j’aime bien suivre les raisonnements d’Armand Verrotier !

 

"Filles d’Irlande -Tome 1 : Le secret des Deverill" de Santa Montefiore (Songs of Love and War)

 

Filles d’Irlande -Tome 1 : Le secret des Deverill (Songs of Love and War)
Auteur : Santa Montefiore
Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Dominique Haas et Stéphane Leigniel
Éditions : Verso (5 Juillet 2024)
ISBN : 978-2386430008
530 pages

Quatrième de couverture

Irlande, 1900. L’année marque le début d’un nouveau siècle et la naissance de deux jeunes femmes bien différentes : Kitty Deverill, une noble anglo-irlandaise intrépide aux flamboyants cheveux roux, et Bridie Doyle, la timide fille de la cuisinière qui aspire à une vie meilleure. Mais elles ont grandi ensemble au château de Deverill et une profonde amitié les lie. Bientôt, leur vie paisible dans ce bastion de la suprématie britannique est menacée par la lutte du pays pour son indépendance.

Mon avis

L’Irlande, un château, des conflits (la première guerre mondiale et la guerre d’indépendance du pays), des familles avec leurs secrets et leurs non-dits, une atmosphère mystérieuse, des personnages intéressants qu’on suit de 1910 à 1925. Tout est réuni pour avoir une agréable lecture sous les yeux.

Une famille noble, anglo-irlandaise (les Deverill), est installée dans un château bâti par leur ancêtre, Barton, sur des terres appartenant aux O'leary. Ces derniers, en colère, ont alors jeté une malédiction sur tous les héritiers mâles du clan jusqu’à ce tort soit réparé.

1910, un couple avec quatre enfants, un garçon et trois filles, habite ce lieu, il y a même les grands-parents. Ils ont de l’argent et vivent entourés de domestiques. La petite dernière, Kitty, neuf ans, est pleine de vie, imprévisible, espiègle, et sa mère n’arrive pas à s’attacher à elle. Elle est rousse, a un regard parfois impertinent, n’a pas la langue dans sa poche. Sa gouvernante essaie de la faire rentrer dans « le rang » mais Kitty aime courir la campagne avec Birdie, la fille de la cuisinière, Jack, et sa cousine Celia quand elle est là.

Elle porte un regard acéré sur tout ce qu’elle observe, tant dans sa famille qu’à l’extérieur. Elle est profondément liée à son pays. Révoltée face à la pauvreté, elle se sent prête à se battre pour garder ses racines, ses amis malgré les différences de niveaux de vie, de religions etc …. Elle s’intéresse aux caractères des individus, à ce qu’ils sont vraiment. Elle est pétillante et sa vivacité rejaillit dans tout le livre. C’est un vrai plaisir de l’accompagner, et quand elle doit faire des choix douloureux, on est peiné pour elle.

Santa Montefiore prend le temps de décrire le contexte et les protagonistes. On s’imprègne des paysages, de l’ambiance, des conditions de vie et des occupations de chacun. On comprend les liens établis entre les uns et les autres. On est au cœur du Comté de Cork, on visualise tout.

Puis viennent les événements, les rebondissements, ce qui était tu ou caché que certains découvrent et les bouleversements qui en découlent. Et là, on est dans l’action, on s’interroge, que va-t-il se passer ?

L’auteur présente à la perfection la vie quotidienne à l’époque, le rôle de chacun, les « codes » (on ne devient pas amie avec une domestique, pourtant c’est le cas de Kitty et Bridie qui de ce fait, ne doivent pas montrer leur affection réciproque), il faut toujours rester dans le « politiquement correct » et on voit combien c’est difficile pour quelques-uns.

J’ai trouvé le fond historique bien documenté et intégré au texte sans que ce soit lourd à lire. L’écriture est d’ailleurs très fluide, plaisante (merci aux traducteurs), le style vif nous maintient en permanence dans le récit.

J’ai été conquise par ce roman (dire qu’il faut attendre décembre pour lire la suite…), il est bien dosé entre les nombreux thèmes abordés, malgré quelques aspects un peu clichés. Il est captivant, pas de temps mort, du mouvement en permanence. On ne s’ennuie pas une seconde. La relation entre Kitty et sa mamie m’a rappelé les conversations que j’avais avec la mienne à qui je me confiais beaucoup.

Bien sûr, j’attends les tomes deux et trois avec impatience puisque certaines questions restent en suspens …