Autoportrait au radiateur
Auteur : Christian Bobin
Éditions : Galimard (3 Octobre 1997)
ISBN : 978-2070749782
180 pages
Quatrième de couverture
"Ce n'est pas un journal que je tiens, c'est un feu que
j'allume dans le noir. Ce n'est pas un feu que j'allume dans le noir, c'est un
animal que je nourris. Ce n'est pas un animal que je nourris, c'est le sang que
j'écoute à mes tempes, comme il bat - un volet ensauvagé contre le mur d'une
petite maison."
Mon avis
Écrit du 6 avril 1996 au 21 mars 1997, après la mort de son
épouse, ce court roman (Bobin tient à ce qu’on dise roman), retrace des
réflexions intimes que l’auteur partage avec nous.
« La vérité, ce n’est pas un trou dans la terre. La
vérité, c’est l’infini d’amour parfois reçu dans cette vie quand noud n’avions
vraiment plus rien. »
On pourrait penser qu’il va se plaindre, se souvenir et nous
faire pleurer suite au décès de celle qu’il a aimée. Bien au contraire, il
célèbre la vie, et surtout l’Amour avec une majuscule.
« Il peut sembler étrange de faire entrer, chaque
semaine, deux bouquets de fleurs dans un endroit où l’on vit seul. »
Les fleurs comme thérapie, comme moyen de faire rentrer la
vie chez lui, de « nourrir les invisibles », comme il l’écrit.
Elles le maintiennent vivant, il s’en occupe, il les choisit avec soin, les
contemple. Il en a besoin parce que, parfois, la mort s’impose, lui fait de l’œil,
il irait presque jusqu’à avoir envie de quitter la vie….
Alors, il cherche dès le réveil, un rien de gaieté, « du
minuscule et de l’imprévisible. Un petit marteau de lumière heurtant le bronze
du réel. »
Ce recueil est doux et délicat, raffiné comme une dentelle.
On aimerait se souvenir de tout, noter les phrases. Mais il suffit d’acheter ce
petit livre, de se l’offrir ou de l’offrir et de le feuilleter pour retrouver,
intact, le plaisir d’une parenthèse enchantée…
« Finalement, je n’aime pas la sagesse. Elle imite
trop la mort. Je préfère la folie - pas celle que l’on subit, mais celle avec
laquelle on danse. »
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