"Liberté" de Paul Eluard

 

Liberté
Auteur : Paul Éluard
Illustrateurs : Cécile Gambini, Martin Jarrie, Noushin Sadeghian et quinze autres
Éditions : Rue du monde (31 mai 2024)
ISBN : 978-2355047664
54 pages

Quatrième de couverture

Ce poème, écrit et édité clandestinement en pleine Seconde Guerre mondiale, est un chant puissant contre la barbarie nazie, mais il est surtout un hymne universel à notre soif de liberté. Comme dans un miroir, chacun peut y lire ses propres rêves, à la manière des 15 illustrateurs qui nous offrent les leurs dans cet album. Avec un dossier documentaire sur Paul Éluard et son poème, illustré par de nombreuses photographies.

Mon avis

Un poème et dix-huit illustrateurs pour un album magnifique, unique ! Vendu dans le cadre de livre de l'opération l'Été des bouquins solidaires, en collaboration avec le Secours populaire.

« Liberté » de Paul Éluard est LE poème qui m’a fait aimer la poésie, j’ai les œuvres complètes de cet auteur. Ses textes me parlent, me plaisent, m’interpellent.

Quand ce recueil a croisé ma route, il était inimaginable qu’il ne finisse pas dans ma bibliothèque.

Sur chaque double page, un, deux ou trois paragraphes du poème illustré à chaque fois par un artiste différent. Cela peut être du collage, de l’aquarelle, des fusains, de l’acrylique, de l’encre, de la peinture au pinceau, au couteau, etc … En fin d’ouvrage chacun des participants est présenté en quelques lignes, c’est vraiment un plus ! Les styles sont très différents et c’est intéressant de découvrir la résonnance que les mots ont eu pour chaque intervenant-e et comment il ou elle l’a exprimé.



Un dossier documentaire, très référencé, de huit pages sur l’auteur complète ce beau livre. Il y a des photographies sépia, quelques lignes pour expliquer sa vie, ses choix et surtout la fabuleuse histoire de « Liberté », ce texte publié clandestinement, parachuté par les avions de la Royal Air Force sur la France occupée.

Il a été publié avec un autre titre (pour déjouer la censure) en juin 1942 à Alger. Le responsable de la revue qui trouvait pénible les répétitions « j’écris ton nom », n’a pas lu jusqu’au bout, persuadé que c’était une célébration de l’amour et il a mis le tampon « approuvé ». Une fois imprimé, il a réalisé que le message était plutôt porteur de résistance…

En France, ce sont les éditions de la Main à la Plume qui l’ont fait paraître en l’antidatant pour éviter une nouvelle fois tout problème.

Un extrait :

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable, sur la neige
J’écris ton nom…

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer : LIBERTÉ

J’ai, chaque année scolaire, fait apprendre tout ou une partie de Liberté à mes élèves. Les mots employés sont universels, ils seront toujours d’actualité car, malheureusement certains doivent encore lutter pour préserver leur-s liberté-s.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire