Mourir en Juin (To Die In June)
Auteur : Alan Parks
Traduit de l’anglais (Ecosse) par Olivier Deparis
Éditions : Rivages (12 février 2025)
ISBN : 978-2743665524
370 pages
Quatrième de couverture
Une femme vient signaler à la police que son fils a disparu
mais on ne trouve aucune trace de l’existence du jeune garçon. L’inspecteur
Harry McCoy ne tarde pas à découvrir que la famille est membre d’une secte
chrétienne, ce qui jette une tout autre lumière sur cette disparition. Par
ailleurs, des vieillards esseulés et marginaux sont victimes d’empoisonnements
et parmi ces hommes considérés comme des rebuts de la société se trouve le
propre père d’Harry.
Mon avis
J’ai fait connaissance de l'inspecteur Harry McCoy avec
Janvier noir, qui se déroule en 1970 à Glasgow. De mois en mois, me voici en
Juin, à la moitié de la série qui monte en puissance. Cette fois-ci, c’est en
1975 que se déroule cette nouvelle aventure mettant en scène Harry et son
collègue et ami Wattie.
C’est sans doute le tome le plus sombre, le plus noir, celui
qui m’a serré le cœur au-delà du raisonnable parce que Harry va mal et que je
me suis attachée à lui comme s’il existait vraiment. Il perd pied, se perd
lui-même, l’espoir semble le déserter. Il mange mal, boit trop, ne fréquente
pas toujours les bonnes personnes. Son passé difficile le hante, il ne prend
pas soin de lui comme s’il ne s’autorisait pas à être heureux. Pourtant des
personnes lui témoignent leur amour ou leur affection : Margo, Murray etc.
Il semble ne pas en tenir compte…
Wattie et Harry viennent d’être « relocalisés » au
commissariat de Possil, dans un autre quartier de la ville, officiellement pour
une restructuration. Wattie est persuadé qu’il y a une raison précise pour ce
« déplacement » et que son camarade le sait et ne lui dit rien…
Alors, parfois, les relations sont un peu compliquées entre les deux hommes qui
pourtant s’apprécient.
Un jour, une femme débarque au bureau en disant que son fils
a disparu. En creusant, il s’avère que ce n’est pas clair et que l’enfant n’existe
pas. Elle fait partie d’une communauté religieuse où les gens semblent un peu
« illuminés ». En parallèle des sans-abris sont retrouvés morts. Mort
naturelle ou alcool frelaté par leurs soins ? Ou autre chose ? D’ailleurs
qui pourrait regretter ces gens-là ?
Nos deux policiers ont du travail. En outre, la guerre des
gangs est ouverte en continu. De ce fait, l’atmosphère est particulièrement
lourde, tendue. McCoy est sur tous les fronts, souvent seul car collaborer, se
confier, tout cela n’est pas naturel chez lui. C’est un électron libre, qui détourne
les règles. Il a un sens aigu de la justice. On peut lui faire confiance mais
il a ses propres idées, ses propres méthodes. Il est impulsif et ça lui joue
des tours, le mettant dans des situations qu’il ne maîtrise pas. C’est un
personnage intéressant, il a besoin de solitude, navigue entre deux eaux, entre
le bien et le mal. Il hésite pour ses choix, se trompe quelques fois et ne sait
plus que faire…
Alan Parks retranscrit bien l’ambiance de cette ville, aux
quartiers abîmés, qu’il faudrait rénover, gangrénés par la pègre mais pas que …
Il nous envoie sur des fausses pistes. Il montre parfaitement les conditions de
travail de la police, les mensonges, les « arrangements » avec la
vérité.
L’écriture est forte, fluide (merci à Olivier Deparis, le
fidèle traducteur). Le vocabulaire est bien choisi, que ce soit pour présenter les
événements ou les émotions et pensées des individus. C’est une force de l’auteur,
il partage avec nous le quotidien, sous toutes ses formes, de ceux qui « habitent »
son récit.
J’ai beaucoup aimé les différentes problématiques abordées,
notamment sur la place de la religion, ses dérives ainsi que tout ce qui concerne
l’influence que ce soit au commissariat, dans la rue ou ailleurs. Ce n’est pas
évident de dire non lorsque ceux qui sont face à vous semblent avoir raison et
ne vous laissent pas le choix.
Vivement le roman de Juillet pour voir ce que devient Harry !
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