Ann d'Angleterre
Auteur : Julia Deck
Éditions : Seuil (19 Août 2024)
ISBN : 978-2021576535
260 pages
Quatrième de couverture
En avril 2022, la mère de Julia Deck est victime d’un
accident cérébral. Selon les médecins, ses chances de survie sont infimes. Mais
la patiente déjoue les diagnostics. Commence alors un long cheminement, dans
l’espoir d’une convalescence, à travers le dédale des établissements de soins.
En parallèle, Julia Deck raconte, sur un rythme vif et non dénué d’humour
british, la vie de cette femme issue d’une famille ouvrière anglaise,
passionnée de littérature, qui s’est élevée socialement, est venue habiter en France,
tout en continuant d’entretenir un rapport complexe avec sa famille
d’Angleterre.
Mon avis
La mère de l’auteur, une dame de plus de 80 ans, installée à
Paris, est victime d’un AVC. On ne peut
pas dire que Julia n’avait jamais envisagé qu’une telle situation se présenterait.
Mais là, elle est dedans et c’est un bouleversement. Les médecins sont
pessimistes et lui demandent de réfléchir pour trouver la meilleure solution
pour la malade qui a perdu beaucoup de son autonomie.
C’est le moment des discussions, des rendez-vous, il faut
anticiper, gérer, c’est usant moralement, déstabilisant, long et pénible à
vivre. On suit le quotidien de Julia, ses questionnements, tout ce qui l’anime.
Elle devait faire la promotion de son dernier livre et elle cherche que mettre
en place pour sa mère…
En parallèle, comme elle se rend dans l’appartement maternel,
elle observe ce lieu, son esprit s’évade et elle revient sur leur relation, pas
vraiment fluide. Elle nous raconte la vie de sa maman, sa place dans sa
famille, ses études, ses rencontres. Elle « reconstruit » leur lien.
On découvre ce qu’elles ont un commun : le goût de la littérature. Est-ce
que c’est ça transmettre ? Et puis, il y a ce sentiment que quelque chose
lui échappe, qu’elle ne sait pas tout… elle creuse… ah les non-dits…. Est-ce qu’elles
vont enfin se parler réellement ?
J’ai beaucoup aimé ce livre, malgré un petit bémol (J’ai
trouvé dommage l’absence de points d’interrogation au bout des questions ainsi
que les tirets pour les dialogues. Non pas qu’on ne comprenne pas mais je ne
vois pas l’intérêt….) On passe par diverses émotions, car tout est très bien
exprimé. Ses phrases sont parfois d’une ironie mordante lorsqu’elle décrit l’hôpital
ou certains entretiens. Je crois que c’est ce que j’ai particulièrement
apprécié, ce mélange des genres et le fait que Julia dise les choses comme
elles sont. L’écriture est franche, directe et ça donne un « fond »
intéressant à ce roman (car il est catalogué roman, même s’il ressemble
fortement à une tranche de vie).
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