"Un bon indien est un indien mort" de Stephen Graham Jones (The Only Good Indians)

 

Un bon indien est un indien mort (The Only Good Indians)
Auteur : Stephen Graham Jones
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
Éditions : Rivages (21 Septembre 2022)
ISBN : 978-2743656218
354 pages

Quatrième de couverture

Quatre amis d’enfance ayant grandi dans une réserve du Montana sont hantés par les visions d’un fantôme, celui d’un caribou femelle dont ils ont massacré le troupeau lors d’une partie de chasse illégale dix ans auparavant. Tour à tour, ils vont être victimes d’hallucinations et de pulsions meurtrières, jusqu’à ce que l’entité vengeresse s’en prenne à la fille de l’un des chasseurs.

Mon avis

Stephen Graham Jones est né en 1972 à Midland, Texas, et appartient à la tribu Pikunis (Blackfoot). Ses livres parlent des amérindiens, de leur vie quotidienne, de leurs légendes.

Dans ce roman, parfois à la frontière du fantastique (il est fait allusion à Stephen King), il aborde, par le biais de ses personnages, des thèmes forts concernant les indiens. Le poids des traditions, les mariages « mixtes » (ici un indien avec une blanche), la vie dans et en dehors de la réserve, l’attitude à avoir face à cet autre monde, l’extérieur. Comment agir et se comporter, à l’école, au travail, avec les autres.

Il y a dix ans, quatre amis, appartenant à la même réserve, ont fait une énorme bêtise. Ils ont massacré un troupeau d’élans. Un garde-chasse les a coincés et ils n’ont pu garder qu’une femelle qui attendait un petit. Cette vision les hante. Malgré les années, le souvenir reste vivace et la culpabilité est bien présente. Il faut vivre avec et continuer d’avancer mais voici, peut-être, venu le temps de payer.

Dès les premières lignes, on comprend que ce récit ne sera pas ordinaire, qu’il faudra faire avec les souvenirs plus ou moins vrais, les peurs, les esprits qui s’égarent.

On se demande où est la frontière entre réalité et illusion. On est au cœur de l’action, on « voit » par les yeux des protagonistes et on est totalement immergé dans les événements. Cela les rend encore plus « palpables » et pour certains, plus angoissants.

L’écriture est (merci au traducteur) fluide, « pointue », décrivant avec précision chaque fait, chaque sentiment ou ressenti. C’est très immersif.

Cette lecture est un peu déstabilisante, elle ne m’a pas totalement emballée. L’auteur mêle policier, thriller et fantastique, tout s’articule petit à petit, c’est seulement à la fin qu’on comprend vraiment ce qui peut arrêter la malédiction.

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