Là où sombrent les secrets
Auteur : Céline Bréant
Éditions : Taurnada (3 Juillet 2025)
ISBN : 978-2372581608
378 pages
Quatrième de couverture
Que s'est-il réellement passé cette nuit-là ?
Juin 2007. Trois jeunes amies bravent les interdits lors d'une classe verte en
montagne. Une escapade nocturne près de la tristement célèbre « rivière maudite
» vire au cauchemar : Maëlle disparaît sans laisser de trace. Quinze ans plus
tard, alors que Clémence tente toujours de vivre avec ce drame, Mila, d'une
nature plus fragile, décide de chercher des réponses. Mais déterrer le passé
pourrait bien réveiller des secrets qu'il aurait mieux valu garder enfouis…
Mon avis
Lorsqu’on a des élèves sous sa responsabilité, en classe « transplantée »,
on dort peu car on a toujours peur qu’il y ait un problème et qu’on passe à
côté de quelque chose. Pourtant, cette nuit-là, en Juin 2007, trois filles ont
réussi à sortir des locaux. Clémence, la « meneuse », sa copine Mila,
et Maëlle, la troisième, un peu craintive, qui a suivi malgré tout, sans doute pour
ne pas rester derrière et éviter les moqueries.
La nuit, les perceptions sont différentes et cette escapade
a viré au drame. Maëlle, un temps séparée de ses camarades, n’est pas rentrée
et n’a jamais été retrouvée. Sans doute que la « rivière maudite »
dont les villageois disent qu’elle avale les femmes, a fait une victime de
plus. Il a fallu se reconstruire, continuer d’avancer. Maintenant, les deux
rescapées ne se voient plus au grand soulagement de Clémence qui se sentait « envahie »
par une Mila tourmentée, se posant beaucoup de questions.
C’est d’ailleurs Clémence qui s’exprime dans ce récit, les
chapitres au présent sont à la première personne et on apprend à la connaître.
Elle a bien réussi et est très reconnue dans son travail. Elle s’est forgée une
personnalité de battante, que rien n’atteint et qui n’a pas froid aux yeux. Mais
que cache-t-elle sous sa carapace ? N’est-elle pas rongée par la
culpabilité ?
Lorsqu’elle constate que Mila, dont elle n’a plus de
nouvelles, a cherché à la contacter, elle n’a pas envie d’être dérangée dans ce
fragile équilibre qu’elle a soigneusement mis en place. Elle veut la paix, se
protéger du passé et tracer sa route. Mais un événement imprévu l’incite à agir
et à repartir sur les traces du passé.
Est-ce une bonne idée ? Aura-t-elle des
éclaircissements sur les faits de 2007 ? Retrouvera-t-elle un peu de sérénité
ou ses découvertes bouleverseront son quotidien ? Elle ne sait pas dans
quoi elle met les pieds. Mais une fois lancée, elle n’a plus envie de s’arrêter…
Alternant le présent où Clémence s’exprime, avec des retours
en arrière (racontés à la troisième personne du singulier), ce roman monte en
puissance et en angoisse au fil des pages. Tout commence sur un rythme assez
tranquille avant de s’accélérer. On crispe les poings devant certains
personnages pervers, effrayants. Comment peut-on être destructeur à ce point ?
Avec une écriture addictive, fluide et plaisante, Céline
Bréant nous entraîne dans une histoire sombre, aux rebondissements inattendus
et percutants. On plonge dans la noirceur de l’âme humaine, on se demande
comment les protagonistes vont évoluer. L’approche psychologique des uns et des
autres aurait pu être plus approfondie mais peut-être que cela aurait trop
allongé le texte qui se suffit à lui-même. J’ai trouvé Clémence intéressante.
Elle s’humanise petit à petit, lâchant son « armure » pour s’ouvrir
un peu plus. Elle a été marquée au fer rouge, plus qu’elle ne veut l’avouer par
la disparition de sa compagne de classe. Mais elle semble résolue à aller jusqu’au
bout pour comprendre. C’est peut-être trop tard mais au moins, elle aura essayé…
Cette lecture est captivante, bien construite, je n’ai pas
ressenti de longueurs et le fait que la cadence s’intensifie est une bonne
chose pour capter et garder notre intérêt.
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