Mon Noël avec Marcia (Marcia Aus Vermont)
Auteur : Peter Stamm
Traduit de l’allemand (Suisse) par Pierre Dehusses
Éditions : Christian Bourgois (6 Novembre 2025)
ISBN : 978-2267047707
80 pages
Quatrième de couverture
Alors que l'année touche à sa fin, Peter est convié à une
résidence d'artistes dans le Vermont, au nord-est des États-Unis. Dès son
arrivée, d'étranges événements font ressurgir les fantômes de son passé : tout
semble évoquer Marcia, la femme qu'il a rencontrée trente ans plus tôt à New
York, où il essayait de se faire un nom en tant qu'artiste. Le Noël qu'ils ont
passé ensemble, découvre-t-il maintenant, aurait pu changer sa vie à jamais.
Mon avis
Ce petit livre explore les souvenirs, la mémoire, le passé,
le futur, les relations humaines.
Peter est un peintre renommé et il est convié à une résidence
d’artistes dans le Vermont, aux Etats-Unis. Il y a trente ans, à New-York, il a
rencontré Marcia et son père semble être le mécène à l’origine du projet auquel
il va participer. En découvrant ce lien, des réminiscences remontent …
Trente ans avant, il n’arrive pas à percer en tant qu’artiste.
C’est la période de Noël, il décide de ne pas rentrer auprès de ses parents et
de rester près de la statue de la Liberté. Alors qu’il déambule dans les rues,
une femme lui demande du feu et puis elle suggère qu’ils achètent (mais elle n’a
pas d’argent) quelques petites choses pour faire une soirée car c’est son
anniversaire. C’est ce qu’on appelle une rencontre improbable mais il la suit après
avoir un peu hésité. Il découvre son quotidien, sa façon bien particulière de
gérer les relations humaines, notamment avec un couple d’amis. Au bout d’une
semaine, il choisit de repartir, disparaît et passe à autre chose. Il n’aura
plus jamais de contact.
Et là, dans ce coin reculé, où il est venu en tant que
peintre reconnu, tout le submerge. D’abord par petites touches puis par vagues,
surtout lorsqu’il trouve un album dans le tiroir de la chambre où il est logé. Cet
objet a-t-il été déposé à son intention, par qui et pourquoi ? Les
questions s’imposent à lui. Qu’aurait été sa vie s’il était resté ?
Peut-on regretter ce qui n’a pas existé et dont on ne sait rien ? Ou est-il
préférable d’oublier et de tourner la page ?
« Nous ne savions rien l’un de l’autre et je crois
que nous avons tous les deux compris à ce moment-là qu’il était trop tard pour
rattraper quoi que ce soit. »
La résidence où il séjourne, un peu isolée, en pleine
nature, est propice à l’introspection. Il essaie de se projeter, d’imaginer, d’avoir
une vision de ce qu’il a raté, de ce qu’il a laissé, de ce qui aurait pu être.
Mais si longtemps après, ses pensées sont floues. Les situations ont-elles été
comme il le pense ? Ressasser, réfléchir à tout ça, à quoi bon ?
Le texte alterne entre passé et présent, montrant les liens entre
les deux. Peter se questionne sur son interprétation des événements, de ce qu’ils
ont vécu ensemble. A-t-il bien ou mal cerné ce qu’il se passait ? Tout
cela reste assez fragile. Il n’est pas vraiment sûr de lui. Il ne sait plus. Et
j’ai bien senti que, moi aussi, je ne saurais pas tout. Par exemple, on ne
saura pas grand-chose de Maria (j’ai apprécié la place de la photographie dans
sa vie). D’ailleurs le but de cette petite histoire, ce n’est pas forcément de
tout comprendre …
L’écriture transmet une certaine forme de nostalgie, de douce
mélancolie, idéale par temps de froid avec un chocolat chaud. On se laisse
bercer par les mots de Peter Stamm (merci au traducteur) qui suffisent, malgré
un petit nombre de pages, à nous emporter dans un autre univers pour nous faire
rêver …

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire