Auteur : Johan Theorin
Traduit du suédois par Remi Cassaigne
Éditions : Albin Michel (Février 2010)
ISBN : 978-2226195791
416 pages
Quatrième de couverture
L'Écho des morts explore l'atmosphère étrange de l'île dÖland,
où les Westin, une famille de Stockholm, ont décidé de s'installer
définitivement. Quelques jours après leur arrivée au coeur de l'hiver, Katrine
Westin est retrouvée noyée et son mari sombre dans la dépression. Alors que
d'inquiétantes légendes autour de leur vieille demeure refont surface, la jeune
policière chargée de l'enquête est vite convaincue qu'il ne s'agit pas d'un
accident...
Mon avis
La couverture monochrome de ce roman m’a tout de suite
interpellée. J’aime le bleu, tous les bleus, le bleu ciel d’orage, le bleu
étoilé, le bleu marine, le bleu entre chien et loup lorsque la nuit gagne sur le
jour….Je n’avais pas encore vu le bleu des yeux de l’auteur ;-) J’ai plongé dans le bleu de cette première
page et dans le livre en même temps comme attirée (inexplicablement je l’avoue)
par un aimant…. Et dès les premières lignes, j’ai été envoûtée, mais aussi « enveloppée »
par l’atmosphère créée par Johan Theorin…..
L’auteur est suédois et il situe son intrigue sur l’île d’Öland,
en Mer baltique, où vit la famille de sa mère. Il y a fait de nombreux séjours
et a sans aucun doute puisé son inspiration dans le folklore et les légendes transmis
en héritage…. Ce lieu est surnommé «l'île du soleil et des vents ». Öland peut
être douce, accueillante et gaie quand il fait beau mais dure, hostile et sombre
quand l’hiver est là. C’est alors, le froid, la mer glacée, les congères qui
dominent et la nature reprend le dessus, sauvage, indomptable.
Deux phares dont un éteint, une plage, un bout de lande, les
deux battus par les vents, une maison, une grange et beaucoup de travaux de rénovation
à faire et surtout l’horizon à perte de vue. Voilà un challenge intéressant pour les Westin
et leurs deux enfants qui ont décidé de quitter Stockholm. Remettre en état des habitations, c’est
leur dada, ils aiment ça et puis Katrine, la jeune épouse, retrouve ainsi un
peu ses racines familiales. Ils s’installent en août, et le père de famille vient
définitivement en octobre le temps de finir son boulot dans la grande ville. On leur parle de légendes, de croyances liées
à leur habitation et aux phares , suite à des naufrages en mer mais rien ne les
perturbe. Ils sont jeunes, beaux, emplis
d’énergie, que peut-il leur arriver ? Ils ont choisi, en conscience de laisser
derrière eux le bruit, l’agitation pour venir dans ce coin perdu mais si beau
quand tout vous sourit….alors les racontars ne les atteignent pas….
Et un jour, tout bascule, le bonheur n’a pas duré… Katrine
est retrouvée noyée, chute accidentelle, meurtre, que s’est-il passé ? Joakim,
le jeune papa sombre dans un profond mal-être accompagné d’un certain malaise.
Livia, sa fille, semble avoir des visions, la porte de la grange fermée chaque
soir est parfois ouverte, il y a des bruits bizarres mais il est tellement
fatigué, que croire, que penser ? Tilda,
une policière fraîchement nommée est chargée de faire un rapport sur les faits.
Elle rencontre régulièrement son grand oncle Gerlof qui a toujours vécu là. Il a plus de quatre-vingts
ans, l’esprit affuté, et lui apporte une aide précieuse par ses connaissances
du terrain, de la météo et des mœurs du coin. Elle a bien besoin d’un coup de main,
Tilda, vu qu’elle se pose des questions sur la noyade et qu’elle doit également
enquêtera sur une série de cambriolages… tout en essayant de régler ses
problèmes personnels.
L’écriture de Johan Theorin vous pénètre, vous englobe. Il installe
à petites touches une ambiance. Tous les sens sont sollicités. Vous sentez que
quelque chose vous effleure tant vous vous identifiez aux personnages, puis les
sons, les goûts, les odeurs, les paysages arrivent et sont présences…. Et vous
êtes là-bas, à trembler, écouter, vibrer au moindre écho, écarquillant les yeux
dans le noir… Le style et le phrasé sont indéfinissables, ils vous plantent un
décor tellement visuel, vivant, qu’ils magnifient ceux qui y vivent donnant une
aura particulière aux individus habitant cette île. L’auteur introduit
habilement une toute petite part de fantastique à son récit, glissant également
des événements du passé que nous découvrons dans certains chapitres. Cela
apporte à l’ensemble une approche encore plus « feutrée », empreinte
de mystère, de silences, d’échos …. et chut….écoutez…..ou plutôt lisez…..
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