"Les couloirs démoniaques" de Jean-Marc Dhainaut


Les couloirs démoniaques
Auteur : Jean-Marc Dhainaut
Éditions : Taurnada (2 Juillet 2020)
ISBN : 978-2372580724
244 pages

Quatrième de couverture

Le Foyer des Galibots, une maison de retraite paisible située dans le Nord de la France, ferma ses portes en 1992 après une effroyable série de morts mystérieuses. Des suicides, selon l'enquête. Détails troublants : certains pensionnaires avaient témoigné de présences effrayantes, et une aide-soignante avait affirmé avoir été attaquée par une force invisible. Alan Lambin, enquêteur en paranormal, sent que cet endroit, construit sur les ruines d'un hôpital exploré quinze ans plus tôt, a besoin de lui.

Mon avis

C’est quinze ans après sa dernière aventure que nous retrouvons Alan Lambin, enquêteur en paranormal. Nous sommes en 2002. Il a cessé ses investigations, il écrit des livres et anime des conférences, pendant que Mina sa compagne tient une boutique ésotérique avec une amie. Une vie plus calme, plus rangée, pour nos soixantenaires…. Mais voilà que Paul Belvague, l’ami de toujours (ils se connaissent depuis plus de quarante ans) propose au couple une petite sortie au Foyer des Galibots, une ancienne maison de retraite où de drôles d’événements avaient eu lieu. Réticent dans un premier temps, Alan (qui ne garde pas de bons souvenirs de ce coin qu’il a déjà exploré) finit par se laisser convaincre et les voilà, tous les trois partis là-bas.

Cette résidence a été auparavant un hôpital, détruit par un coup de grisou, provoquant de nombreux décès. Sur le trajet, en direction du Nord, Alan sent que sa visite n’est pas le bienvenue, une présence hostile rode dans l’ombre et il n’est pas rassuré. Mina et Paul l’encouragent et ils finissent par se retrouver sur place. Là, ils tombent nez à nez avec Erwan Diwen qu’ils n’apprécient pas du tout. C’est un homme qui se targue d’avoir des connaissances identiques aux leurs et qui n’est qu’un charlatan. Leur opposition étoffe à merveille le récit.

Alan et ses amis vont être confrontés à différentes situations très délicates. Le « mal » est puissant, il a l’esprit retors et tous vont être soumis à de rudes épreuves. Des liens avec les enquêtes précédentes et le passé d’Alan apportent un plus indéniable à cette intrigue.

L’écriture de Jean-Marc Dhainaut s’est affirmée, il « assure » vraiment tant dans les descriptions (on croirait presque voir un film sous nos yeux), que dans l’atmosphère sombre, mystérieuse, évoquée avec panache et enfin dans les rouages de son texte sans fausse note où tout s’emboîte. Le récit est abouti, complet. L’aspect psychologique des personnages est creusé. Les ressentis de chacun, leurs peurs, leurs faiblesses, leurs forces sont décortiquées. On les voit lutter, essayer d’être plus puissants que l’horreur qui s’oppose à eux. Les liens amicaux et amoureux les portent et les aident pour résister.

J’ai beaucoup apprécié qu’Alan travaille en trio, qu’il ait du caractère pour coincer Erwan le prétentieux, que sa chère grand-mère fasse une apparition remarquable et bien pensée. Le style est toujours aussi fluide, prenant. Il y a du mystère, de l’action mais également de beaux sentiments.
Le lecteur se sent embarqué dans l’intrigue, on tremble, on espère, on attend les moments de résilience, de paix … Les émotions sont importantes et c’est signe que ce recueil est réussi.

Les auteurs qui savent accompagner leur « héros », sans sombrer dans des redites et sans lasser le lecteur, ont toute mon admiration. Je pense que cet équilibre est difficile à trouver. Jean-Marc Dhainaut sait tenir la main d’Alan, la lâcher quand il le faut…. A moins que ce ne soit le contraire ?

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