"Coup de pub" de Pieter Aspe (De vijfde macht)

 

Coup de pub (De vijfde macht)
Auteur: Pieter Aspe
Traduit du néerlandais (Belgique) par Emmanuèle Sandron
Éditions: Albin Michel (1 er Juin 2012)
ISBN: 2226242902
300 pages

Quatrième de couverture 

Mariage en grande pompe au château de Torens. Pas de chance, le marié, Thierry Steen, publicitaire connu et héritier d’un empire industriel, est assassiné avant la fin de la noce. Van In et Hannelore, qui faisaient partie des invités, se lancent sur les traces du meurtrier. Le mobile du crime serait-il, une fois de plus, l’argent ? Ils ne tardent pas à apprendre que l’agence de pub de Steen était menacée d’une OPA par un concurrent, dont l’un des salariés se suicide quelques jours plus tard. Et pour compliquer le tout, on retrouve dans les toilettes les empreintes d’un tueur à gages mais aussi celles du procureur… L’enquête piétine et Van In, dont les méthodes sont toujours aussi peu orthodoxes, ne se méfie pas assez des femmes…

Mon avis

Question de goût…

Notre alimentation se doit d’être équilibrée, un peu de tout sans excès ….

Pour les lecteurs de romans policiers, c’est la même chose, il faut savoir goûter à tous les plats …

Mais quels sont les différents mets dans ce domaine de lecture?

Le plat le plus corsé ce sont les polars « prises de tête » (les neurones sont mis à rude épreuve) où l’on trouve beaucoup d’analyse fine des personnages (souvent torturés avec une part d’ombre) parfois au détriment de l’histoire qui peut passer au second plan,

d’autres sont plus classiques (ils font travailler les méninges) : une enquête, présent, passé, dans plusieurs lieux, avec des personnages bien travaillés,

d’autres récréatifs (voici les zygomatiques en action et le délassement assuré) avec des traits d’esprit, du sexe parfois (mais de bon goût ;-) et une intrigue,

et enfin,

les derniers qui n’apportent pas grand-chose mais qu’on lit de temps à autre, histoire de voir. Ce sont ceux où le gentil avocat, médecin, policier (barrez les mentions inutiles) finira par épouser la jeune femme veuve, célibataire, malheureuse et le méchant mourra, ira en prison, brûlera en enfer …. (id)

Cet opus de Pieter Aspe appartient à la catégorie trois.

Un bon roman, qui se laisse lire avec plaisir, qui fait sourire et qui détend.

Une excellente récréation malgré une fin un peu rapide ornée de quelques invraisemblables…

En résumé, on y voit : un jeune marié assassiné pendant le repas de noces, un suicidé sur la voie ferrée et un couple atypique qui mène l’enquête. Elle, c’est Hannelore Martens, juge d’instruction, lui c’est Pieter Van In, commissaire, tous les deux des personnages récurrents de l’auteur qui dans ces premiers livres les a fait se rencontrer, puis s’aimer (il y a toute une série de vingt-cinq volumes))

Ils ont tout de ces unions que l’on appelle « improbables ».

Il a un peu d’embonpoint, n’est pas très grand. Elle est belle, avec une « plastique » irréprochable.

Mais qu’ont-ils en commun? Deux adorables jumeaux, l’amour du bon vin et de la bière (une Duvel bien fraîche), un ami homosexuel qui travaille dans la police, un humour et une complicité indestructibles.

Nous allons les suivre, ensemble, séparément, accompagnés ou pas d’un comparse menant l’enquête, essayant d’ interpréter, de relier ces deux faits graves, de mettre en place les morceaux d’un puzzle dont les tenants et les aboutissants leur échappent.

La construction du roman est linéaire, le temps passe, presse Van In qui se met dans des situations incongrues en prenant des risques car il veut comprendre. Mais le bonhomme est tenace, capable de pousser plus loin le raisonnement pour arriver à ses fins 

L’écriture est fluide, les faits s’enchaînent bien, l’humour de bon aloi est très présent. 

« On dit que les mules et les chameaux ont davantage contribué au capitalisme que l’ordinateur et internet, car sans leur obstination, les commerçants n’auraient jamais réussi à traverser le désert pour trouver de nouveaux débouchés commerciaux. »

Les relations entre les policiers sont parfois un peu écorchées lorsque ceux manient la matraque un peu vite mais comme tout cela est dit avec finesse, on ne ressent pas le jugement de l’auteur derrière les mots.

Certains personnages secondaires sont assez truculents et valent leur pesant de cacahouètes, non leur équivalent en huîtres et crevettes dont Van In semble très friand (moi aussi).

Tout ceci se déroule en pays flamand, vous permet de garder le sourire aux lèvres, de reposer votre cerveau et donne envie d’aller voir de plus près les crustacés pour moi et peut-être la bière pour vous….


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