Morsaline
Auteur Hervé Sard
Éditions: Krakoën (25 Mars 2010)
ISBN : 978-2916330488
330 pages
Quatrième de couverture
Kerande, côte atlantique, été 2009. Les touristes se bousculent dans la petite cité médiévale, inconscients du drame qui se joue à quelques pas de là. Deux morts par balle. Deux « clients » plus ou moins forcés d’une très chic et très discrète clinique psychiatrique. Les gendarmes enterrent vite le dossier, avec la bénédiction du Parquet de Nantes : un fils à papa trop médiatique compte au nombre des tués. Folie meurtrière confirmera à son tour – bien malgré lui – le commissaire Czerny. Car il le sent : un fou peut en cacher un autre ; et la tuerie n’est pas finie. Czerny parviendra-t-il à démêler le vrai du faux ? La vie lui a appris à se méfier des coupables livrés sur un plateau. Surtout lorsque les coupables en question sont derrière les barreaux.
Mon avis
« Trop de polars ne nuit pas à la santé…. »
On me l’a toujours répété et c’est bien vrai …
« Faut pas lire que » des romans policiers, qu’ils soient «
polars (noirs ou pas)» ou thrillers d’ailleurs …
Bon d’accord … mais, à mon avis, il est bien d’en avoir
toujours un sous le coude, au milieu des ses autres lectures, comme ça, pour se
détendre …
« Morsaline » est arrivé entre mes mains, sous mes yeux, et me voilà embarquée.
Loin du dernier policier lu, plutôt du style « bien propre »
sur lui et contenant entre les lignes de l’enquête, une certaine érudition.
Celui-ci est différent et j’ai eu autant de plaisir à le
lire.
Comme quoi, les gens se trompent lorsqu’ils disent que tous
les romans policiers se ressemblent.
Pourtant, dans les premières pages, deux fautes d’accord sur
des noms composés (alors que je venais de faire la leçon avec mes élèves) et,
ajouté à cela, un langage assez familier, je n’étais pas certaine d’apprécier
et puis ….
Je vous le dis et le répète « Lisez des policiers mais ne
prenez pas le même auteur deux fois de suite pour ne pas tomber dans l’ennui… »
Bien sûr, un mort, des morts ; un policier, des policiers ; un suspect, des suspects, une enquête, des ramifications (ah bon, on dit « des enquêtes » ?) …
Mais la construction, la présentation, l’écriture, le
rythme, tout peut changer pour peu qu’on ne lise pas le même écrivain en
continu.
Hervé Sard, c’est une écriture pleine d’humour, de dérision, de finesse (à lire entre les lignes), de jeux de mots (Kerande, ça ne vous rappelle rien ?) et ce titre « Morsaline », la mort peut-elle être saline si elle fauche près des marais salants ?
Morsaline, c’est le surnom donné à une clinique psychiatrique où deux morts viennent d’être découverts.
Le commissaire Czerny (Hervé Sard écoute-t-il le pianiste du
même nom ?) et son équipe vont mener l’enquête.
Des personnages hauts en couleurs, atypiques, et aux
réparties rapides et amusantes vont nous tenir compagnie.
Czerny en couple avec son mainate.
- Venez-y vite. J’ai un mainate qui m’attend à la maison.
- Faut pas avoir honte, vous savez. La vie en couple, c’est
une source d’emmerdes. Enfin, il paraît. Il y a un comique qui dit que le
mariage sert à régler à deux des problèmes qu’on aurait jamais eu tout seul.
Czerny, a un « cube » virtuel, en place dans son esprit,
animé par les différents éléments de sa réflexion. Ce cube se déforme, vibre au
gré des pensées du commissaire.
Déjanté ? Non, pas vraiment … mais différent … et c’est là
ce qui fait le charme de cette lecture ….
Ses acolytes, que ce soit le lieutenant Carol Joly et son dynamisme, le commandant Mazurelli et sa banane de rocker, le lieutenant Prigent et ses recherches alambiquées (mais pas stupides), ont tous une personnalité bien définie, des traits de caractère déterminés. L’ approche psychologique avec les travers de chacun est abordée de façon légère mais « rondement » menée.
Les malades et le personnel de la clinique, ainsi que les
personnages annexes sont bien intégrés dans l’histoire et les tempéraments de
chacun d’eux assez clair..
Une galerie de portraits (dans laquelle on ne se perd pas)
savoureuse.
Et puis, au détour des pages, des indices, les raisonnements des uns et des autres pour avancer ver le dénouement ainsi qu’une autre « mini » enquête pour ne pas s’ennuyer.
Les chapitres sont courts, tous présentés avec, en titre, le
jour, l’heure et le lieu (tout se déroule sur une semaine entre le 24 et le 31
Août), écrits à la troisième personne sauf quelques uns introduits par «
quelque part, ailleurs » et où la personne qui s’exprime dit « je ».
Il y a plusieurs endroits en parallèles mais pas de risque de se mélanger.
On ne voit pas le temps passer, un roman qui se lit le
sourire aux lèvres ….
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