On a perdu le MH 370
Auteur : Jean-Louis Baroux
Éditions : L’Archipel (5 Novembre 2020)
ISBN : 978-2809828832
270 pages
Quatrième de couverture
Le 8 mars 2014, un Boeing 777 de la
Malaysia Airlines décolle à 0 h 41 de l'aéroport international de Kuala
Lumpur. Sa destination : Pékin. À son bord, 239 personnes. Au petit matin, la
compagnie annonce que l'avion a disparu. Le plus grand mystère de l'histoire de
l'aviation civile contemporaine commence... Qu'est-il advenu du vol MH 370 ?
Mon avis
Jean-Louis Baroux est le
président du premier réseau mondial de représentations de compagnies aériennes,
présent dans 150 pays. C’est dire s’il connaît le domaine de l’aviation
et les accords plus ou moins sous le manteau entre les différentes entreprises
qui se partagent le ciel.
Beaucoup de personnes se souviennent
du Boeing 777 (avec deux centre trente-neuf passagers) de la Malaysia Airlines
qui n’est jamais arrivé à Pékin et dont on n’a pas retrouvé la trace. Des
débris susceptibles de lui appartenir ont été récupérés sur une plage de la
Réunion. Mais rien n’est sûr d’autant plus que les boîtes noires sont
introuvables.
Une hypothèse envisagée a été que,
peut-être, après avoir disparu des radars, cet avion aurait encore volé
plusieurs heures avant d’être capté par un satellite puis de ne plus émettre
définitivement. Mais pourquoi continuer à voler sans rien communiquer ?
Que s’est-il passé ? Le
saura-t-on un jour ?
Dans ce roman, Jean-Louis Baroux
fait des suppositions mais elles sont liées à des faits réels, qu’il a
soigneusement étudiés. Pour ne pas mettre qui que ce soit en cause, il a changé
certains noms, des lieux. Mais le fond reste, à savoir, une rivalité entre
compagnie aérienne et un pilote au comportement immature alors qu’il avait de
nombreuses heures de vol et qu’il semblait être « une valeur sûre ».
Ce qu’il présente est captivant et très intéressant. Il a évité l’écueil de
nous mettre trop de termes techniques sur les avions, les plans de vol, etc ou pour
parler des marchés et des liens établis entre les différentes compagnies qui se
surveillent, se jalousent même de temps à autre.
Le postulat de l’auteur sur les
dramatiques événements est crédible. Il décortique la personnalité du pilote, ses
faiblesses. Il ne critique pas, il constate. En parallèle, il explique la « guerre »
entre les compagnies aériennes, la place de l’argent sur le marché de l’aviation.
Le goût du pouvoir qui empêche parfois d’être humain, tout simplement.
Je suis tout de suite rentrée dans
l’histoire et j’ai été accrochée dès le début. On suit le déroulement des
faits. Il y a du rythme et l’écriture est fluide. De nombreux dialogues
apportent un autre éclairage sur les situations décrites et évitent toute
lourdeur au texte.
La trame de fond est le mystère de cet avion disparu mais d’autres
thèmes apparaissent et nous montrent que les choses ne peuvent pas être
simples. Il y a les conditions de travail du personnel navigant et les
mouvements sociaux lorsqu’ils ne sont pas en phase avec la direction. On
découvre aussi les manipulations, les essais d’influence chez les uns et les
autres. Être toujours plus grand, plus fort que le voisin. La concurrence, les
actions, les choses qu’on veut dévoiler et celles qu’on préfère taire quitte à
payer le prix fort…. J’ai également découvert ce qui est appelé le « compte
bonus » qui permet aux dirigeants de manipuler des sommes sans rendre de
compte….
Jean-Louis Baroux ne prétend pas détenir la vérité dans son livre.
Il émet une théorie étayée par des connaissances pointues et nous en fait part
en la partageant.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture sans temps mort !
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