De la supériorité du passant dans les affaires de l’amour
Auteur : Jean-Marie Palach
Éditions du Volcan (17 Août 2021)
ISBN : 979-1097339388
253 pages
Quatrième de couverture
Pauline commence une activité d'agent littéraire
indépendante, à Paris. Un quinquagénaire timide et gauche prend contact avec
elle. Il vient de publier son premier roman. Pauline accepte de le lire et elle
décide de le défendre avec enthousiasme, mais sans résultat. Un jour, alors
qu'elle marche rue Saint-Jacques, un jeune homme la sauve au moment où une
voiture manque de la renverser. Elle tombe sous son charme, le harcèle de
questions mais il disparaît sans laisser de trace.
Mon avis
Depuis une dizaine d’années, je lis régulièrement les
nouveaux recueils de Jean-Marie Palach. Son dernier roman m’intriguait. J’ai
tout de suite été charmée par la couverture et le titre mais ça ne fait pas
tout, il fallait donc se lancer dans la lecture….
Et j’ai été conquise. L’auteur a exploré un nouveau style,
son écriture s’affirme de plus en plus et son récit offre de belles pistes de
réflexion ou de discussion.
Il nous présente Pauline. Après quelques déceptions
personnelles et professionnelles, elle se prend en main et décide de s’installer
comme agent littéraire. Les écrivains lui confient « leur bébé », à
elle de faire la promotion. Cela peut sembler simple mais pas du tout. Si celui
qui a écrit est connu, c’est déjà plus facile quelle que soit la qualité du
texte. Certains d’ailleurs ne prennent plus le temps d’écrire, se servant de
leur nom et demandant à un « nègre » de rédiger à leur place….
Un homme démarche Pauline.
Coincé, mal dans sa peau, il n’a pas d’envergure et elle accepte la mission en
pensant que si son écrit lui ressemble, ce sera une catastrophe. Par acquis de
conscience, elle lit le bouquin qu’il lui a confié. Et là, c’est le choc. Tout
y est : contexte, contenu, écriture, etc. Tout est magnifique ! La
qualité de l’ouvrage est telle qu’elle imagine sans peine combien il va être
aisé de le faire aimer …. Que nenni !
Pauline va déployer de l’énergie pour essayer de faire
connaître cet opus. En parallèle, elle pense à un jeune homme avec qui elle a
discuté lorsqu’il l’a aidée. Elle a parlé avec lui …. et elle n’a pas récupéré
ses coordonnées … Il occupe son esprit et peut-être déjà son cœur …..
Jean-Marie Palach a un regard acéré sur notre société et sur
le monde de la littérature. Il en expose les petits travers, égratigne ceux qui
se croient arrivés et profitent des autres (toute ressemblance etc serait-elle
fortuite ? Je ne crois pas, j’ai pensé à quelques personnes…) Les
références sont nombreuses, les allusions également, notamment pour les livres
et la musique. Son humour pince sans rire est bien dosé et l’ensemble de son
récit est un régal. Il aborde ses personnages avec une certaine forme de
tendresse, de délicatesse.
Il n’y a pas d’enquête, pas pléthore d’actions, pas d’individus
au caractère très marqué, et pourtant vous accrochez immédiatement dès que vous
lisez. Comme si le phrasé, les émotions ressenties et l’atmosphère vous aimantaient.
On découvre l’envers du décor du monde du livre et c’est intéressant. Pauline
est attachante, l’écrivain aussi malgré sa maladresse. Je crois qu’un des atouts
est d’avoir mis en lumière des gens ordinaires qui sont devenus des personnes
qu’on n’oubliera pas….
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