Fureur
Auteur : Chochana Boukhobza
Éditions : Denoël (5 Janvier 2012)
ISBN : 978-2207111987
410 pages
Quatrième de couverture
La mort de Francis Delorme met le feu aux poudres. Son petit-fils doute qu'elle
soit accidentelle. Il demande une enquête discrète à un ami d'enfance qui va,
sans le vouloir, déchaîner des forces obscures.
Un fil souterrain relie
De
Mon avis
« Tous les trajets, tous les itinéraires, tous les mouvements sont la vie. La seule distance à parcourir est la vie, et elle seulement. »
Dans son nouveau roman, Chochana Boukhobza nous emmène à la
suite d’un groupe d’hommes et femme âgés ayant vécu
La fureur de vivre, le combat pour la vie, les ont habités,
il y a longtemps mais tout cela hante leurs nuits, leur esprit et
inlassablement reviennent les questions de savoir s’ils ont fait les bons
choix.
Tous sont différents, issus de milieux distincts mais soudés
par une réelle volonté d’avancer, de vivre, ici et maintenant ….
A-t-il eu raison celui qui a abandonné son compagnon blessé
pour se sauver et ainsi continuer la lutte ?
A-t-il eu raison celui qui a pris un parti plutôt qu’un
autre ?
A-t-il eu raison celui qui s’est tu, celui qui a parlé ?
Chacun des « anciens » porte en lui une part
d’ombre, des épisodes douloureux qu’il préfère taire, qu’il essaie d’oublier en
les mettant au fond de sa poche avec son mouchoir par dessus …
Mais je ne vous apprends rien …
Le passé nous rattrape toujours … et il se charge de se rappeler à nous … pas toujours de façon douce …
La vie tranquille (en apparence ?) des vétérans va être perturbée puis bouleversée pour certains …La mort frappe, injuste …
Un jeune homme, Jo, va se retrouver à mener l’enquête …
Lorsqu’il s’agit de lui, l’auteur dit « je » et se
met « dans la peau » de ce tout jeune homme.
Le vocabulaire s’adapte alors au personnage.
Le récit alterne donc de la troisième personne à la première, passant presque d’un « milieu » à un autre mais on s’apercevra bien vite que tout est lié, relié ….
L’écriture fluide, virevoltante de Chochana Boukhobza est un plaisir pour le lecteur. Les décors sont plantés, les personnages installés petit à petit sous les yeux comme un film avec une succession d’images, de scènes, soigneusement orchestrée. Inutile de prendre des notes, tout s’enchaîne d’une façon limpide et vous souhaitez ne jamais refermer le livre tant ses protagonistes sont présents en vous.
De plus, l’auteur a réussi avec brio, un exercice éminemment difficile. À savoir glisser de ci, de là, des références historiques, des événements vraisemblables, d’autres totalement véridiques (Je pense notamment, moi qui ai lu ses « Mémoires », au passage sur Andreï Sakharov) … sans jamais que ces éléments ne semblent « plaqués », posés là, sans lien avec le reste. Au contraire, la documentation est parfaitement insérée au roman, faisant partie intégrante de l’intrigue et apportant des connaissances solides sur tout ce qui est évoqué.
On sent que l’auteur a pris la peine de faire des recherches, de se documenter pour faire de cet opus un ouvrage abouti qui porte aussi en lui un message fort pour l’avenir de l’homme face à l’utilisation du nucléaire ….
Une fois encore, Chochana Boukhobza a su me prendre par la
main, par le cœur, m’entraînant à la suite de ces personnages … Avec son texte,
elle a su m’émouvoir, me transportant de pages en pages jusqu’au moment où il a
fallu se résigner à les quitter …. jusqu’au prochain roman ….
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