Pour seul pardon
Auteur : Thierry Brun
Éditions : Jigal (25 Septembre 2021)
ISBN : 978-2377221318
200 pages
Quatrième de couverture
Thomas Asano a trouvé refuge dans une petite ville nichée au
pied des Vosges. Ici, la vie y est âpre. Homme à tout faire, il a la réputation
d’être travailleur et bon chasseur. Il est surtout décidé à se faire oublier :
il a connu Sarajevo et la prison. En liberté conditionnelle, c’est un homme
brisé par la culpabilité qui tente de se reconstruire. Pourtant, le passé
d’Asano le rattrape. Cet homme simple et discret n’a désormais plus le choix.
Il redevient ce qu’il n’a cessé d’être : un homme de guerre.
Mon avis
Le coin est un peu perdu mais c’est voulu, Thomas Asano ne
cherche pas la compagnie, il n’a pas envie qu’on s’occupe trop de lui, il
préfère se faire oublier. Alors dans les Vosges, au milieu de nulle part, il se
fait transparent. Il loue ses services, c’est un bosseur, un bon chasseur aussi,
« braconneur » à ses heures. En liberté conditionnelle, il se tient
droit, calme, prend sur lui quand ça bout à l’intérieur. Il pense à celle qu’il
a aimée et se rapproche d’une autre, la fille de son patron. Il a connu le pire
Asano, la guerre, la prison, l’arme à la main, les poings serrés, quel que soit
le lieu, il a fallu qu’il se batte, qu’il s’en sorte … seul…
La violence, il a donné, il n’en veut plus, c’est fini tout ça !
Pourtant, il va être obligé de repartir et retrouver ses
vieux démons. La faute à pas de chance. Son boss entre en possession d’un chargement
de cocaïne qui ne lui était, bien sûr, pas destiné. Il le garde alors qu’il ne
pourra pas le revendre …. Rapidement, de grosses voitures apparaissent,
semblant chercher quelque chose… Thomas comprend vite qu’elles sont conduites
par des malfrats qui ont eu vent de la récupération du colis et qui veulent
rétablir l’équilibre en le reprenant. Il sera difficile pour Asano de se tenir
loin de tout ça, surtout si la belle Élise est en danger. Pourra-t-il gérer et
ne pas être impliqué ?
Il connaît les méthodes des hommes de main, il connaît la
forêt et la nature aux alentours, il peut se cacher, ruser, essayer de
minimiser les dégâts… essayer seulement parce qu’en face, on ne s’embarrasse
pas de politesse, on ne prend pas de gants, on fonce dans le tas sans réfléchir,
sans parlementer, sans affect….
C’est un roman âpre, dur, aux phrases courtes qui cognent,
qui font mouche. Il n’y a pas d’indice temporel. On découvre la Vie d’Asano par
bribes. Ce n’est pas linéaire, passé et présent se mêlent, les rêves également…
Il fait froid, humide, le décor est sombre, on est
pessimiste devant tout ce noir et pourtant une certaine forme d’humanité,
portée par Asano, se glisse entre les pages. Il redevient un guerrier, parce qu’il
n’a pas le choix …. Il sait les risques qu’il prend et même s’il veut éviter certaines
situations, il ne peut pas et doit se mettre en danger mais il le fait par
amour et cela le rend terriblement humain. L’amour qu’il porte à la vie, aux
femmes …..
Avec son récit, Thierry Brun nous rappelle combien il est
difficile de revenir de « l’enfer », celui qui vous colle à la peau,
qui envahit votre esprit, qui vous nargue, vous tue à petit feu malgré votre
lutte pour vivre….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire