Les yeux d’Iris
Auteur : Magali Collet
Éditions : Taurnada (4 Novembre 2021)
ISBN : 978-2-37258-094-6
256 pages
Quatrième de couverture
Un meurtre et un suicide.
Trois hommes. Trois femmes.
Des retrouvailles.
Un pacte.
Tout se paye, même l'amitié.
Mon avis
Il est des amitiés tellement fortes qu’on est prêt à tout ou
presque pour ceux qu’on aime. Alors on fait des pactes, souvent dans le feu de
l’action, sans savoir vraiment où cela nous mènera…
Lorsque Julie a souffert, vivant une situation innommable et
terrible, ses amis ont été là, présents, discrets, à l’écoute. Ils ont promis de
l’aider à se venger. Le temps a passé. Pour elle, le traumatisme est resté,
pour les autres, pris dans l’engrenage du quotidien, ils ont avancé dans la
vie. Célibataires, en couple, ou parents, chacun s’est construit, tant bien que
mal, avec ses failles, ses peurs, ses faiblesses, ses forces, ses secrets.
Morgane qui a eu, elle aussi, sa dose de souffrance, a préféré partir à l’étranger
comme s’il était plus facile d’oublier en mettant de la distance. Oublier ?
Tout le monde sait que c’est impossible, voire carrément inenvisageable.
Alors, lorsque des années plus tard, Julie appelle et dit
que le moment de tenir les promesses est arrivé, chacun se rend au rendez-vous.
Si longtemps après que reste-t-il de l’accord passé entre eux ? Sont-ils
capables d’agir quitte à remettre en cause l’équilibre, fragile pour certains,
de leur vie ? Jusqu’où peuvent-ils aller ?
Dans son nouveau thriller, Magali Collet aborde des thèmes
graves : le suicide, l’influence des « amis », la volonté de
dominer pour certaines personnes, la dépression, le rôle et la place de chacun
dans un couple, les liens entre frère et sœur, entre collègues…. Il est parfois
si difficile de faire la part des choses, de dire non au bon moment, d’oser d’affirmer,
de ne pas « se perdre » en croyant qu’on n’a pas le choix, de rester
droit dans ses idées pour continuer à s’aimer….
Un des personnages de cette histoire a vécu un événement
traumatisant et son accompagnement après les faits a été délicat. L’auteur
souligne là quelque chose de primordial, la libération de la parole, et en
parallèle l’écoute qui doit en être faite pour que la personne touchée ne
culpabilise pas et se sente vivante, comprise et soutenue.
L’auteur nous fait pénétrer dans le présent des
protagonistes, nous présentant chaque individu (ils sont six) en quelques lignes,
on a déjà une idée assez précise de ce qu’ils sont. Puis quelques passages en italiques
nous renvoient dans le passé et enfin, les liens entre eux se dévoilent et le
lecteur cerne très vite que ça va être compliqué car, avec le recul, les choix
ne sont plus les mêmes….
L’auteur a attaqué un sujet fort, prenant, avec des scènes noires,
violentes, elle a pris le parti de rester plus dans l’action que dans l’analyse
des émotions des uns et des autres. On ne peut pas fermer les yeux ni se
boucher les oreilles alors on prend tout en pleine face. On réalise que l’atmosphère
est bizarre, emplie de non-dits, de mensonges peut-être. On sent que ça va se
fissurer et craquer mais on ne sait pas comment. Les dégâts seront-ils
irrémédiables ? Qui sortira de tout cela brisé, blessé ou « réparé » ?
Y-a-t-il une justice ? Comment doit se manifester celle des hommes face à
la vengeance ?
C’est un récit prenant, sombre, presque en huis clos car il
y a peu de personnages et peu de lieux. On frissonne, on serre les poings, on
craint le pire, on est pris dans le contexte, apeuré par le contenu et on ne
lâche pas la lecture jusqu’à la dernière page.
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