Je voudrais tant que tu te souviennes
Auteur : Dominique Mainard
Éditions : Joëlle Losfeld (11 janvier 2007)
ISBN : 978-2070787265
260 pages
Quatrième de couverture
Ce roman se déroule dans une petite ville française, divisée
entre une cité et un quartier pavillonnaire cossu et somnolent. Mado y habite
seule un pavillon. Elle n'a jamais eu d'autre amie qu'Albanala, une étrangère,
cartomancienne à ses heures. Un jour, celle-ci lui présente sa nièce, Julide,
une fillette alors âgée d'une dizaine d'années, et au fil du temps une profonde
tendresse naît entre Mado et l'enfant.
Mon avis
« …cela ébrécherait ce silence auquel elles tiennent tant
l’une et l’autre… »
« Ce » silence, la qualité du silence ….
On a envie de parler de ce livre en murmurant, en
chuchotant, à l’ombre d’un arbre … comme autant de secrets échangés …
Ce roman ressemble à une broderie, chaque mot est inscrit
sur le papier, à points comptés, tout doucement …
Chaque mot est choisi, plein de poésie … pour nous parler au
cœur …
On ne veut rien bousculer, on est là, à observer, écouter,
vibrer au rythme des phrases, (dont certaines parfois longues et construites en
commençant par la proposition subordonnée, ce qui donne un style particulier),
on est là, silencieuse, sur la pointe des pieds …
Heureuse d’être invitée à lire une histoire, remplie de
poésie, presque difficile à résumer par peur de l’abimer, d’oublier sa douceur,
sa fraîcheur, sa chaleur …
L’auteur raconte à la troisième personne, comme un peintre
qui décrirait un paysage, toute une vie … Il y a peu de dialogue au style
direct … (surtout dans la première partie).
Trois femmes … un homme …. qui « s’est laissé prendre au
piège des rencontres silencieuses et lointaines …. »
Comment sont-ils liés ?
Mado, Julide sont liées, par quoi, par qui ? On peut penser
que seule Nala, la troisième le sait (ou croit le savoir ?) … Nala qui a confié
Mado à Julide … Mado et son monde minuscule, ses photos minuscules …
Julide qui cherche sa vie, sa place dans la vie …
Aucune de ces femmes ne vit l’Amour comme elle le
souhaiterait …
Et l’homme ? Il est là, presque muet et en même temps si
présent …
La première partie est très calme, très lente. La seconde,
plus vive, donnant le souhait de tourner les pages pour découvrir la suite
encore plus vite, puis de revenir en arrière s’imprégner de chaque mot …
C’est un livre dont on ne peut que se souvenir, parce qu’il
est différent, il porte en lui l’émotion, la poésie … tout cela si bien écrit
qu’on se dit qu’il aurait été dommage, vraiment dommage de passer à côté …
Ce roman est une vraie rencontre, à faire lorsqu’on est prêt
pour ne rien gâcher, pour que les mots glissent en nous comme l’eau fraîche sur
les poignets un soir d’été.
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