Maurice Gimbel voulait revoir la mer
Auteur : Pierre Guini
Éditions : P.G. Éditions (26 Avril 2022)
ISBN :9782958189600
220 pages
Quatrième de couverture
Maurice Gimbel n est persuadé, son séjour à l'Ehpad des
Capucines ne sera qu'une parenthèse dans son existence. Il en a vu d'autres, et
à 96 ans, notre homme n'a qu'un seul objectif en tête : s'échapper de cet hôtel
4 étoiles. Dans son esprit l'affaire est simple. Dans la réalité c'est
autrement plus compliqué, surtout quand on se déplace en fauteuil roulant.
Mon avis
Maurice Gimbel est accueilli en EHPAD, son fils, Piel, vient
le voir, parfois…. Les visites ne sont pas forcément faciles, l’ancien oublie,
se perd, se met en colère, fait semblant de dormir, c’est selon… Mais une chose
est sûre : il n’a pas envie de rester aux Capucines qu’il prend pour un
hôtel où il peut houspiller le personnel.
Lorsque Piel évoque son père, il dit « Maurice Gimbel »,
jamais il n’utilise le mot Papa, comme s’il voulait rester à distance de leur
relation, prendre du recul, ne pas laisser les émotions l’envahir. Peut-être
parce que son père a toujours été un homme mystérieux, qui s’absentait souvent,
qui ne disait pas vraiment ce qu’il faisait.
Dans ce roman, on découvre comment Piel appréhende et
perçoit le décès de son paternel. Et de temps en temps, c’est la vie de ce
dernier qui est évoquée, un quotidien avec une part de non-dits, des secrets,
un besoin de sortir des sentiers battus… Piel a grandi avec ce père quelques
fois absent, à qui il a inventé des occupations. Est-ce que le décès de son
géniteur lui permettra de comprendre ce qu’il faisait, d’approcher la vérité
sur ce qu’il faisait ou est-ce que jusqu’au bout, son père va « jouer »
et être facétieux ?
C’est avec une pointe d’humour, et beaucoup de tendresse
cachée sous des dehors un tantinet ironiques que le lien entre ces deux hommes
est présenté. On voit le monde de l’intérieur des Ephad, on se dit que oui, c’est
parfois comme ça mais qu’on préfère ne pas y penser. Maurice Gimbel a du caractère,
et son comportement m’a fait sourire. Finalement, je crois qu’il ne se prend
jamais au sérieux et c’est très bien ainsi !
L’auteur a su rédiger un récit à la fois léger et profond
car les thèmes qu’il aborde : les rapports filiaux, la vieillesse, la
mort, ne sont pas simples. Il le fait avec délicatesse, rajoutant un peu de
dérision pour éviter de tomber dans un pathos lourd et inutile, rendant ainsi la
lecture très plaisante.
Merci pour ce beau retour de chronique. Cela donne envie de lire ce livre.
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