"Mon père est femme de ménage" de Saphia Azzeddine

 

Mon père est femme de ménage
Auteur : Saphia Azzeddine
Éditions Léo Scheer (24 août 2009)
ISBN : 978-2756101958
172 pages

Quatrième de couverture

« Mon père a refermé la bouche en mâchant dans le vide, il s'est redressé et a regardé sa montre. On était vendredi, je n'avais pas école le lendemain. Donc je pouvais l'aider. Embarrassé à l'idée de m'imposer sa vie, il trouve toujours un moyen d'alléger le truc. Là, il a dit : — Bon alors mon Polo, tu viendé ou pas ce soir ? Une petite faute de français rigolote pour soulager tout ça, un peu d'humour pour camoufler le désastre de la soirée. Une soirée qui s'avère être sa vie en fait. J'ai souri, ça détend mon père, et j'ai répondu comme à chaque fois : — Je viendé, je viendé... Je l'aime mon père, mais j'ai du mal à l'admirer. Souvent, quand je le regarde, il est à quatre pattes, alors forcément ça manque un peu de hauteur tout ça... »

L’auteur 

Saphia Azzeddine, née au Maroc d’une mère normande et marocaine et d’un père marocain, a grandi à Ferney-Voltaire. Bac littéraire, licence de sociologie, un an à Houston au Texas, travaille un temps dans les pierres précieuses à Genève puis devient journaliste. Elle est également scénariste, ce roman est le deuxième qu’elle écrit.

Mon avis

« J’en avais l’eau à la bouche de l’aimer mon père. Et je m’en suis donné à cœur joie de l’aimer. Il n’y avait rien de meilleur » (page 124)

171 pages pour se rafraîchir en été.

171 pages pour se réchauffer en hiver.

171 pages pour sourire à la vie au printemps.

171 pages pour oublier que parfois en automne le brouillard est là.

Ce court roman est un petit régal.

On suit Paul dans son quotidien et, à travers l’écriture de ce jeune de 14 ans, on voit toute la tendresse qu’il éprouve pour son père.

C’est léger, ça se lit en quelques heures et ça fait du bien.

Les chapitres sont courts, non numérotés, ça s’enchaîne rapidement.

Paul, que tous appellent Polo a honte de sa famille, de sa vie dans la cité, de sa mère qui ne fait rien, de sa sœur qui rêve de concours de beauté… Paul voudrait une autre vie mais ne renie rien de celle qu’il a. Il espère s’en sortir même s’il est blanc, moche, petit (avec un zizi qui l’inquiète) et pauvre…

Paul aide parfois son père à faire le ménage et découvre ainsi d’autres univers : la bibliothèque

où il « apprend » des mots…, le magasin de sport ….. C’est écrit comme parlerait un jeune de 14 ans avec des expressions familières mais cela ne donne vraiment pas une impression fausse.

C’est plein d’humour, certaines situations ou réparties sont amusantes. C’est aussi rempli de mélancolie, d’amour et de tendresse…tous ces sentiments que Polo ressent pour son père qui prend beaucoup de place dans sa vie…

La dédicace est originale. La fin est truculente, bien imaginée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire