"Chinook" de Pete Fromm (Dry Rain)

 

Chinook (Dry Rain)
Auteur : Pete Fromm
Traduit de l’américain par Marc Amfreville
Éditions : Gallmeister (7 Avril 2011)
ISBN : 978-2351780411
300 pages

Quatrième de couverture

Le Chinook est un vent qui balaye ce Montana rural de ranchs et de petites villes, toile de fond des nouvelles de Pete Fromm qui nous parlent de vies de famille comme de solitude, d'amour et de fidélité, d'engagement ou d'héroïsme. À travers les portraits de gens simples se dessine le tableau tout en finesse des existences fragiles qui peuplent cet Ouest américain. On y découvre ce fils obéissant qui n'ose pas avouer à ses parents que sa femme vient de le quitter, ou ce père désespéré au point de kidnapper son propre fils...

Mon avis

Seize nouvelles, seize tranches de vie, capturées dans l’instant, sur quelques heures, un peu plus ou un peu moins. Des personnes qui vivent essentiellement dans un monde rural, loin de l’agitation des villes. On pourrait écrire « des gens ordinaires » mais certains diraient que c’est péjoratif… Ce pourrait être notre voisin-e, ou nous…

Avec son écriture sublimant chaque mot, Pete Fromm me régale. En quelques lignes, on est au cœur de l’histoire, lieux et personnages sont déjà familiers, comme un film sous nos yeux. Et puis, avec délicatesse, on entre dans le ressenti des uns et des autres. C’est évoqué avec pudeur, quelques phrases suffisent pour être au cœur de l’âme de chacun. Que le « je » qui s’exprime soit un homme ou une femme, l’auteur transmet ce qu’il-elle ressent comme si c’était lui. Il se glisse à merveille dans leur corps, leur esprit, transmettant doutes, hésitations, petits bonheurs, grandes interrogations, peurs, avancées….

Il y a ceux qui ont perdu le bonheur, ceux qui le cherchent, ceux qui l’oublient… La présence des éléments de la nature que l’on aime au début puis qui finissent par lasser… ou étouffer ….

« Tout ce ciel, tout ce vent qui ne tombe jamais avaient quelque chose de magique. Aujourd’hui j’ai l’impression de m’y enfoncer et d’y disparaître. »

Les paysages ont beaucoup d’importance, ils sont presqu’autant « vivants » que les protagonistes.
C’est sans aucun doute le style de l’auteur qui leur donne « vie ». J’ai le sentiment que chaque mot est soigneusement choisi (d’ailleurs merci à Marc Amfreville, le traducteur) pour que la représentation du contexte soit précise, visuelle. 

Pete Fromm parle du quotidien, de l’intime et tout est lumineux. On a l’impression que ça coule tout seul mais quand on l’écoute, on sait qu’il retravaille jusqu’à cent fois ses textes …. pour notre plus grand bonheur et pour un résultat tout simplement magnifique !

 


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