Inspecteur Lynley - Tome 21 : Une chose à cacher (Something to
Hide)
Auteur : Elizabeth George
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nathalie Serval
Éditions : Presses de la Cité (6 Octobre 2022)
ISBN : 978-2258195585
658 pages
Quatrième de couverture
Teo Bontempi, membre d'une brigade luttant contre les
violences faites aux femmes, succombe à l'hôpital après avoir été retrouvée
inconsciente dans son appartement londonien. Thomas Lynley et ses adjoints,
Barbara Havers et Winston Nkata, découvrent bientôt lors de leur enquête que la
policière, d'origine nigériane, avait été excisée dans son enfance. Teo
s'intéressait d'ailleurs à une clinique qu'elle soupçonnait de mutilations
génitales médicalisées, une pratique qui suscitait l'hostilité des exciseuses
locales. Mais peut-être faut-il plutôt chercher les raisons de la mort de Teo
dans sa vie privée ?
Mon avis
Dans son dernier roman, Elizabeth George relie une enquête
pour meurtre à des sujets qui sont encore, malheureusement, d’actualité. Il s’agit
de l’excision, et de l’infibulation, mutilations génitales féminines (MGF)
pratiquées dans certains pays d’Afrique où ce sont des traditions ancestrales mais
également en Europe. Certains s’emploient à combattre ces horreurs.
C’est le cas de la policière, Teo Bontempi, qui est membre d’une
brigade luttant contre les violences faites aux femmes. On s’aperçoit très vite
qu’elle a été assassinée mais par qui et pourquoi ? Ce sont l’inspecteur Thomas
Lynley (qui assure un intérim), Barbara Havers et Winston Nkata qui vont mener
l’enquête. Personnages récurrents de l’auteur, c’est un plaisir de les
retrouver, d’autant plus que Deborah et son mari sont également présents. Si,
comme moi, on les « suit » depuis le début de leurs aventures, on
peut voir l’évolution de leurs relations, de leur quotidien et c’est très
intéressant.
Mais ce qui l’est encore plus, c’est la façon dont l’auteur
nous plonge dans le thème qu’elle a choisi d’évoquer. Qu’elle le fasse avec des
jeunes filles ou des femmes qui vont être amputées ou celles qui ont déjà
souffert, elle porte une belle réflexion sur les raisons d’agir ainsi. On sent vraiment
tout le poids des traditions et la volonté pour certaines mères de rendre leur
enfant plus « aimable » pour un homme. Comme si seul le plaisir
masculin comptait ! Dominées, habituées à se soumettre, elles obéissent
sans songer à la souffrance infligée, à d’autres possibilités car pour elles,
il n’en existe pas.
En ce qui concerne les investigations pour le crime, les
enquêteurs se rendent compte assez rapidement que certaines personnes ne sont
pas claires et jouent un double jeu. J’ai beaucoup aimé les différentes
relations familiales qui sont présentées. Elles sont quelques fois complexes
comme dans la vraie vie. Ce n’est pas toujours simple de se comprendre !
Je pense que certains lecteurs reprocheront des longueurs à
ce livre. Personnellement, elles ne m’ont pas gênée, j’ai apprécié de voir
comment se tissaient les rapports entre les uns et les autres, comment étaient
exploités les témoignages divers et variés.
Et puis, c’est avec bonheur que j’ai retrouve les protagonistes
que je connais depuis longtemps.
L’écriture et le style sont fluides (merci à la traductrice). Même si les faits s’installent doucement, il y a des événements nouveaux, des indices troublants, ou pas, qui arrivent et relancent pour mettre du rythme. Ce n’est sans doute pas le meilleur recueil de l’auteur mais par les thématiques qu’il aborde, il vaut le détour.
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