La lame et le sang - Tome 1 : Le seigneur maudit
Auteur : Julien Schneider
Éditions : Ogmios (13 Mai 2020)
ISBN : 978 2490352081
312 pages
Quatrième de couverture
Takeshi est le détenteur d’un étrange sabre maudit qui
l’incite à verser toujours plus de sang. Devant lutter contre cette soif
contre-nature, il cherche un moyen pour se libérer de ce fardeau. Il croise la
route de son ancien frère d’armes, Akira, un samouraï en manque d’aventure
devenu le yojimbo de Mariko, une mystérieuse jeune noble dépossédée de ses
terres qui cherche à les récupérer. Akira demande alors à son ancien
condisciple de les aider.
Mon avis
Ce roman est le premier d’une trilogie se déroulant sur fond
de Japon médiéval avec une pointe de fantastique. On retrouve les « codes »
du genre avec les samouraïs, les kamis (divinités), les rōnins etc. Et bien sûr
un objet magique (ici un sabre). Il faut s’habituer au vocabulaire, mais il y a
un lexique et on comprend grâce à quelques indications de quoi parle l’auteur. Les
personnages ne sont pas trop nombreux et on se repère vite.
Dès le début, à travers une scène assez sanglante, nous faisons
connaissance avec Takeshi. Il possède un sabre maudit qui a « soif »
de sang. Donc son maître tue pour le nourrir. Mais il a toujours besoin de plus
et Takeshi voudrait bien trouver une solution pour que ça cesse…. Il rencontre
une jeune femme qui semble capable de l’éclairer sur les pouvoirs de son arme
afin de mieux la comprendre.
De nombreuses épreuves ou rencontres jalonnent son chemin,
permettant à l’auteur de glisser des combats très réalistes, des dialogues instructifs.
Un rythme intéressant est installé ainsi qu’une atmosphère « vivante »
(on a pratiquement les « images » sous les yeux). Le texte est entrecoupé
de retours en arrière qui permettent de connaître le passé et les liens entre
les uns et les autres. On voit ainsi comment ont évolué les protagonistes.
Takeshi m’a paru très détaché quand il tue, comme si la mort
d’autres humains ne lui faisait ni chaud ni froid, puis j’ai découvert son histoire
personnelle…
Dans ce style de livres, je n’ai lu que « le clan des
Otori » (et finalement très peu de points communs entre les deux), autant
dire que j’ai encore beaucoup à apprendre, à découvrir. Je ne dis pas que je
vais tout retenir, mais je suis contente de savoir maintenant comment on « devient »
samouraï par exemple.
J’avais peur d’un récit très manichéen. Bien entendu, il y a
des bons et des méchants mais pas que…. Takeshi se pose des questions (page
183) par rapport à la vengeance, à la domination que lui impose son sabre, et,
en élargissant, par rapport à la vie et ses choix…. J’avoue que cette part d’humanité
m’a plu.
Julien Schneider a su doser son écrit pour présenter les rivalités,
les émotions, les différentes scènes qui apportent des éléments sans tout dévoiler
d’un coup. On sent qu’il s’est documenté, qu’il maîtrise son sujet et que ce
doit être une passion pour lui car il n’en parlerait pas si bien.
Son écriture est plaisante, et l’équilibre entre conversations et descriptions est bon. Les rebondissements maintiennent le suspense et l’intérêt du lecteur.
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