La disparue de Belle-Île
Auteur : Christophe Ferré
Éditions : L’Archipel (12 Octobre 2023)
ISBN : 978-2809847260
364 pages
Quatrième de couverture
Où est passée Chloé ? Plus aucune trace de cette jeune
ostéopathe depuis une soirée qui s'est terminée dans les cris. Plus étonnant
encore, sa voiture est tout aussi introuvable, alors qu'elle n'est jamais
repartie par le bac qui relie l'île au continent. Un mystère comme les aime
Léa, une journaliste qui ne tarde pas à comprendre que sa présence dérange...
Mon avis
Christophe Ferré aime situer ses intrigues en bord de mer.
Ce nouveau titre ne déroge pas à la règle et se passe à Belle-Île en mer, au
large des côtes de la Bretagne Sud. Six mille habitants, quatre-vingt-cinq
mètres carrés, ce n’est pas très grand et tout le monde se connaît et finit par
se côtoyer.
Un matin, les patients de Chloé, jeune ostéopathe, installée
sur l’île, l’attendent en vain. La police va vérifier chez elle, elle n’y est
pas et sa voiture a disparu. Elle n’a pas pris le ferry, elle est forcément sur
Belle-Île mais où ? A-t-elle eu un accident ? S’est-elle fait agresser ?
A-t-elle disparu volontairement en cachant son véhicule et en partant avec un
bateau de plaisance ? Les investigations ne donnent rien….
Sur le continent, Léa journaliste affectionnant les cold-case
(affaires non résolues qu’elle arrive parfois à résoudre), propose à son
rédacteur en chef d’aller sur place et d’écrire quelques chroniques. Il donne
son accord et la voilà partie. Elle s’installe à l’hôtel et le plus discrètement
possible (bien qu’elle ait annoncé sa venue sur son blog), elle essaie de
comprendre ce qu’il s’est passé.
La veille de sa disparition, Chloé a participé à une soirée
crémaillère avec moins de dix personnes. Elle s’est disputée avec un des
invités qui l’a giflée…. Léa se débrouille pour entrer en contact avec les uns
et les autres mais elle n’apprend pas grand-chose. Elle rencontre le
journaliste du coin, le boulanger mais rien. Elle trouve que les enquêteurs
sont désinvoltes. Heureusement, Tom, son compagnon la rejoint. Il faut dire que
Léa n’est pas toujours prudente et quand elle lui explique ce qu’elle fait, il
pense qu’il vaut mieux rester quelques jours avec elle et l’accompagner sur le
terrain pour ses recherches.
Le récit de Christophe Ferré est construit entre le
quotidien de Léa, et son journal où elle fait le point avec des réflexions
personnelles. De nombreuses références sur des crimes réels sont évoqués pour
soutenir un raisonnement ou soumettre des hypothèses par comparaison.
Léa comprend très vite que Belle-Île est non seulement une
terre de mystère, où de nombreuses légendes ont vu le jour, mais également une
terre de silence (page 112). Les habitants ne disent que ce qu’ils veulent, le
reste est tu. Il est donc nécessaire d’observer, de déduire, de creuser si on
veut savoir ce qu’est devenue Chloé. Mais elle se fie souvent à son intuition
et elle devrait faire preuve de plus de recul.
L’auteur a une écriture fluide, il connaît les rouages du roman
policier. La plupart du temps, il nous laisse sans réponse en fin de chapitre,
le ventre noué et les mains moites. Il maîtrise l’art du suspense, plante un
décor angoissant (la nuit, une météo hostile) et le lecteur a peur comme les
personnages. Le style est vif, sans temps mort, ça se lit vite. Il manque
peut-être un petit peu de profondeur à certains individus. Mais en savoir trop
sur eux, aurait sans doute permis de comprendre les tenants et aboutissants
trop vite.
La fin est presque trop rapide et en même temps, je trouve
qu’elle ne pouvait pas traîner plus en longueur quand on sait qui a agi et
pourquoi. Une lecture plaisante et sans prise de tête.
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