"Perdre la tête" de Heather O'Neill (When We Lost Our Heads)

 

Perdre la tête (When We Lost Our Heads)
Auteur : Heather O’Neill
Traduit de l’anglais (Canada) par Dominique Fortier
Éditions : Les Escales (11 Avril 2024)
ISBN : 978-2365698160
460 pages

Quatrième de couverture

Montréal, 1873. Quand Marie, enfant lumineuse et gâtée, rencontre Sadie, fillette sombre et rusée, leurs vies basculent. Elles se lient d'une amitié fusionnelle, entre attirance et compétition. De défi en provocation, leurs jeux deviennent si dangereux qu'un jour, les adultes décident de les séparer.

Mon avis

Montréal 1873, Marie est la fille d’un homme riche, veuf et coureur de jupons. Elle est très gâtée, sans doute trop et a une vision du monde où tout est dû à la petite fille qu’elle est. C’est elle qui règne au niveau des jeunes de son âge, personne ne lui résiste. Et puis Sadie apparaît. Et c’est le début d’une amitié faite d’une fascination intense, pas toujours de bon aloi.

La première aime la lumière, la seconde préfère l’ombre et a un côté morbide, parfois un peu pervers. Les deux sont attirées par une forme de pouvoir, par les jeux dangereux, les risques … Elles se sentent invincibles et n’ont pas une bonne influence l’une sur l’autre. Elles finiront par être séparées et passeront plusieurs années sans se voir, ni se donner de nouvelles.

On suivra leur évolution, bien différente car leurs quotidiens n’ont aucun point commun. Chacune grandit mais ce qui les unit sans qu’elles le sachent, c’est d’une part qu’elles ne s’oublient pas mais surtout le fait qu’elles soient capables de mépris et d’actes immoraux, sans mauvaise conscience ou presque.

 Elles n’ont pas des personnalités ordinaires, elles se démarquent par leur façon de faire ou d’être, par leur caractère et par leurs idées parfois en marge d’une certaine normalité. Elles mettent presque le lecteur mal à l’aise à cause de leur attitude …

Elles finiront, à l’âge adulte par se retrouver. Je serai tentée d’écrire pour le meilleur mais surtout le pire. Rien ne les arrête … elles n’ont pas froid aux yeux.

C’est un roman qui aborde de nombreux thèmes. L’amour, les amitiés troubles, la vie au 19 -ème siècle au Canada avec la place des femmes dans la société, la vie des ouvriers et des riches patrons, les conditions de travail pour les adultes et les enfants, le mensonge, les jeux de pouvoir, le jeu de manipulation lorsqu’une personne veut arriver à ses fins, le sexe avec ce qui semble dans la norme ou pas, ce qu’on peut taire ou dire, voire écrire …

Ce livre explore tout ça, il est foisonnant. L’auteur a une écriture (merci à la traductrice) prenante, vive. Elle décrit bien les événements, les pensées et ressentis de ses personnages.

J'ai trouvé ce récit intéressant et original au niveau des rebondissements. Ce qui m’a manqué, c’est d’avoir de l’empathie pour un ou une des protagonistes. Aucun ne m’a donné envie de le prendre par la main et de l’accompagner. Je les ai regardés de loin sans m’attacher.


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