Jusqu’au bout du chemin
Auteur : Ludivine Delaune
Éditions : L’Archipel (31 Octobre 2024)
ISBN : 978-2809851007
418 pages
Quatrième de couverture
Manon, la trentaine, a fait le choix d'accompagner des gens
en fin de vie. Mais pourquoi un tel choix ? Ne serait-ce pas un moyen pour elle
d'oublier sa propre existence et de mettre de côté ses problèmes au lieu de les
affronter ? Chaque vie est unique, parsemée de petits bonheurs malgré les
difficultés. Telle est la philosophie de Manon Roussel, accompagnatrice de fin
de vie. Ses patients lui confient leurs plus beaux souvenirs et les épreuves
dont ils se sont relevés. C'est pour ces récits et pour récolter la confiance
des derniers instants qu'elle a choisi ce métier.
Mon avis
Nous avons tous une vie à mener, des combats à choisir et
des victoires à remporter.
Manon a trente ans, elle vit seule à proximité de sa
grand-mère qui commence à perdre le fil du temps et sa mémoire. Elle est très
attachée à elle car cette dernière l’a élevée, aussi elle ne souhaite pas la
placer en institution. Elle essaie de mettre en place des garde fous afin de
veiller sur elle le mieux possible. Ce n’est pas toujours simple, voire très
douloureux lorsque sa mamie ne la reconnaît pas mais elle tient bon. En
parallèle, elle est accompagnatrice de fin de vie. Un métier qui n’a rien d’évident
mais qu’elle aime.
La plupart du temps, ce sont les familles qui signent un
contrat avec elle. Son rôle ? Passer du temps avec les malades, les écouter,
échanger, les aider. Elle est une présence extérieure, attentive, délicate et
surtout « neutre » par rapports aux conflits familiaux qui peuvent
être évoqués.
Pourquoi a-t-elle choisi cette activité professionnelle ?
C’est lourd car les personnes à qui elle se consacre meurent et la séparation
est dure à vivre. Cherche-t-elle à « réparer » quelque chose ? Elle
n’a pas de compagnon, pas d’enfants, peu de famille, quel a été son cheminement ?
Je me suis vite attachée à cette jeune femme, forte et
fragile à la fois, pleine d’empathie, ne prenant pas de temps pour elle afin de
ne jamais lâcher les autres. Heureusement, il y a sa copine Élise qui apporte
de la fantaisie dans son quotidien, qui la secoue de temps à autre en lui
rappelant qu’il ne faut pas s’oublier. Mais elle agit ainsi pour se protéger
comme si un trop plein d’émotions allait la noyer.
Dans ce roman nous suivons Manon et ceux qu’elle côtoie chaque
jour, que ce soit dans le cadre de son travail ou de sa vie personnelle. Nous
apprenons à la connaître, à lire entre les lignes, entre les phrases qu’elle prononce,
ce qu’elle ressent vraiment. Elle n’ose pas s’exprimer mais elle pense à ce qu’elle
pourrait dire.
« J’essaye de faire de mon mieux, de me sentir
utile, d’apporter un peu de soutien à ceux qui en ont besoin. Et je tente d’oublier
mon histoire en écoutant celle des autres. »
Qu’a subi et vécu cette femme pour se comporter ainsi ?
Quelles sont ses souffrances secrètes ? Acceptera-t-elle les mains tendues,
le partage ou restera-t-elle sur la réserve ?
Ce récit nous montre le cheminement de chacun des principaux
personnages, c’est intéressant de voir ce qui peut les aider à évoluer, ce qui
les touche ou leur fait peur. Malgré des
passages plus tristes, tout est empreint de tendresse et c’est une belle
histoire de vie.
L’écriture fluide et agréable de Ludivine Delaune fait la
part belle aux sentiments. Il y a de belles réflexions sur les êtres humains,
sur la place de la famille, le poids du passé, les non-dits qui empoisonnent,
les secrets qui finissent par être connus…. J’ai beaucoup apprécié cette lecture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire