Ces femmes qui tuent - D'Agrippine à Marie Besnard, les
grandes empoisonneuses de l'Histoire
Auteur : Gérard Morel
Éditions : L’Archipel (27 Février 2025)
ISBN : 978-2809849592
290 pages
Quatrième de couverture
L'ambitieuse impératrice Agrippine, la futile marquise de
Brinvilliers, la cupide Catherine Voisin, la subversive Violette Nozière,
l'austère et pieuse Marie Besnard... Toutes ces femmes restent auréolées d'une
légende maléfique pour avoir tué leurs proches, et pas n'importe comment : par
le poison. Or, l'empoisonnement implique ruse et préméditation. Longtemps
considéré comme un crime spécifiquement féminin, il est à ce titre plus
sévèrement réprimé que le meurtre dans le Code pénal. Il est vrai que les
hommes avaient d'autres moyens d'éliminer loyalement leurs ennemis, en duel ou
à la guerre, y gagnant au passage un certain prestige.
Mon avis
Gérard Morel s’est déjà penché sur des événements liés à des
enquêtes ou équivalent. Dans ce livre, il présente treize femmes, de 15 après
Jésus-Christ à 1980…. Un aperçu d’empoisonneuses célèbres ou très connues. Bien
entendu, elles sont beaucoup plus nombreuses et il y a toutes celles qui ont
agi, dans l’ombre, sans jamais se faire prendre.
Mais qu’est-ce qui a pu les motiver à prendre le risque d’être
arrêtées ? Pourquoi en sont-elles venues à de telles extrémités ? Une
des idées émises par l’auteur est que les hommes ont la possibilité de se
battre en duel, les femmes non…. Ça se défend….
Certaines ont voulu se débarrasser d’époux méchants ou
encombrants, d’autres étaient avides de pouvoir. Leur point commun ? Être
prêtes à tout pour arriver à leurs fins.
Quelques-unes se sont débrouillées seules, d’autres ont obtenu « le
matériel » nécessaire par une connaissance ou en fouinant un peu pour
trouver une personne susceptible de préparer le produit adéquat. Il y en a même
qui avaient, disaient-elles, beaucoup de rats dans leur demeure et qui se fournissaient
sans état d’âme en mort aux rats !
Ce qui est impressionnant, c’est l’ingéniosité dont elles
ont fait preuve, avec ou sans aide pour obtenir la mort de ceux qu’elles
visaient. Elles ont également montré une volonté à toute épreuve, ne baissant
jamais les bras, poursuivant leur but sans se relâcher. Si elles se sont
heurtées à des obstacles, elles ont recommencé gardant leur objectif en ligne
de mire. Incroyable cette opiniâtreté lorsqu’on imagine les risques pris et le
fait qu’elles pouvaient se retrouver en prison ! Leur ténacité m’a
impressionnée !
L’écriture de l’auteur est fluide, plaisante. Il s’est énormément
renseigné avant d’écrire. Il a tout mis à notre portée sans tomber dans l’excès.
Il donne des détails, explique la démarche de chaque tueuse, resitue les faits
dans leur contexte et il essaie de comprendre et de transmettre leurs raisons
pour choisir de tuer. Car si on y réfléchit, c’est une décision violente et
difficile à prendre, donner la mort n’est pas anodin.
Bien sûr, certaines étaient sans doute très malheureuses,
voire mal aimées ou mal traitées. Est-ce que ça excuse leur geste ? Quant
à celles qui rêvaient de puissance… Leur attitude quand elles sont « coincées »
est parfois surprenante. D’aucunes continuent de narguer et ne baissent pas les
yeux !
C’est très intéressant et divertissant également. Que le nom
soit connu ou pas, on apprend toujours quelque chose car, même si on a entendu
parler de ces meurtrières, on ne peut pas tout savoir.
La construction, avec un « épisode » pour chacune
permet de lire sans se lasser, et si on fait une pause dans la lecture, de la
reprendre sans risque d’oubli ou de mélange.
J’ai particulièrement apprécié les récits concernant Violette Nozière et la veuve Besnard. Probablement parce que j’en avais entendu parler. Pour moi, c’est une belle découverte !
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