Elles
Auteur : Saskia Jacquemin
Éditions : 5 Sens (15 octobre 2025)
ISBN : 978-2889498390
266 pages
Quatrième de couverture
Lorsque Elia se retrouve plantée devant ce supermarché, les
pieds trempés et le cœur en éclats, elle réalise à quel point son monde vient
de s’écrouler. Pas loin, une autre femme est en fuite, entraînant dans sa
course une petite fille. Une grand-mère réunira ces destins que rien n’aurait
dû faire se rencontrer. « Elles », c’est l’histoire de quatre femmes de
générations différentes aux destins entremêlés. Elles pourraient être vos
sœurs, vos filles, vos mères. Agnès, Elia, Sinaï et Nina ont le point commun de
n’avoir pas été épargnées par la vie mais d’avoir su coaguler rapidement des
blessures imposées.
Mon avis
Elia, Sinaï, Agnès, trois femmes. Elles n’avaient aucune
raison de se croiser, de se parler et puis, la magie de la vie les a fait se
rencontrer.
« Il se disait souvent que ces deux femmes devaient
être l’une pour l’autre, des rencontres de vie, celles qu’on explique difficilement
et qu’on n’oublie jamais. »
Dans les chapitres avec l’en-tête de leur prénom, elles
s’expriment, parlent de leur quotidien, de leurs espoirs, de leurs déceptions,
de leurs peurs, de leurs joies …. De temps à autre, on peut lire le journal de
Nina, beaucoup plus jeune. On « accompagne » ces personnes sur
plusieurs années, au cœur de leur vie, dans leur intimité.
« Ces femmes n’étaient pas censées se rencontrer et
pourtant, leurs destins s’étaient emmêlés les uns aux autres, laissant naître
des racines qui devenaient profondes. »
Certains disent qu’une femme s’accomplit dans la maternité,
lorsqu’elle devient mère. Mais on peut être mère ou père, sans porter l’enfant
au creux de son ventre. On peut également être heureux-se sans être parents. L’essentiel,
c’est de se sentir bien dans ses choix, dans ce qu’on souhaite au plus profond
de soi sans laisser peser les influences extérieures.
Ce sont de magnifiques portraits que nous offre Saskia
Jacquemin. Elle décrit celles qu’elle présente avec retenue, délicatesse, sans les
juger, sans trop de pathos. Il y a les coups du sort, ce qu’on ne maîtrise pas
et qui peine ou détruit, et il y a parfois un regard échangé, un mot ou un
geste qui aident à avancer, à se relever, à croire encore en l’avenir.
C’est tout cela et bien plus encore qu’on découvre dans ce
roman intimiste. Elles ont toutes une blessure morale et le besoin de ne pas s’appesantir
sur elles-mêmes. Résilientes avant tout, elles se battent avec leurs moyens, et
se rendent rapidement compte que lorsqu’on donne un peu de soi, on reçoit beaucoup
plus.
J’ai trouvé cette lecture émouvante, emplie d’émotion. Bien
sûr, j’ai parfois pensé que « c’était encore vraiment pas de chance »
pour certains protagonistes mais il arrive que, dans la réalité, ce soit ainsi.
Alors, le fait que tout soit condensé permet d’aborder plusieurs thèmes dans un
seul récit, différentes situations que l’on pourrait connaître et face
auxquelles on devrait réagir. On peut d’ailleurs se demander ce qu’on ferait si
on était confronté aux événements évoqués. Et c’est là qu’en lisant, j’ai réalisé
que, face à une situation, chacun réagit avec ce qu’il est, ce qu’il a vécu. On
n’a pas tous le même recul par rapport à un fait grave en fonction de notre
passé, des gens qu’on côtoie, de ce qu’on veut pour le futur.
Le style est fluide, les ressentis sont exprimés avec pudeur,
finesse, sans en rajouter. On passe assez vite d’un personnage à l’autre, tout
en comprenant aisément ce qui va les relier petit à petit.
J’ai trouvé ce livre bien écrit et plaisant à lire, même si
quelques fois, c’est très triste et que ça m’a fait de la peine…. La couverture
est belle !






