Béthune, 2 minutes d'arrêt
Auteur : Patrick-S Vast
Éditions : Ravet-Anceau (Mars 2011)
ISBN : 978-2359731583
134 pages
Quatrième de couverture
Un soir, en rentrant chez elle, Charline Wartel oublie son
sac à main dans le train. Ses papiers, ses clés, son téléphone... tombent entre
les mains d'un individu peu scrupuleux qui va s'en servir pour s'immiscer dans
sa vie. L'homme la suit, l'espionne, puis passe aux actes. Pour Charline et ses
proches, le quotidien va basculer dans l'horreur. Jusqu'où ce déséquilibré
a-t-il l'intention d'aller ? Le jeu pervers dont il tire les ficelles va
connaître une issue fatale.
Mon avis
Deux minutes d’arrêt en gare de Béthune, n’ont pas suffi à
Charline pour récupérer le sac à main qu’elle avait oublié dans le train …
Deux minutes d’arrêt ont suffi pour que le destin de
plusieurs personnes bascule inexorablement …
Qui, ne s’est pas écrié un jour ou l’autre « Mince, mon sac
(mes clefs, mon portable …) ? »
Nous avons tous, à un moment ou un autre, été confrontés à
une telle inattention, à un oubli de ce type …. Espérons que, la plupart du
temps, tout se soit terminé sans encombre, en retrouvant les objets perdus ...
Ce ne sera pas le cas de Charline. Malgré sa demande rapide
auprès du contrôleur du train, le sac ne sera pas retrouvé, récupéré par un
individu, qui traversant une mauvaise passe sentimentale et professionnelle, va
« s’amuser ». Une fois qu’il aura commencé, la spirale l’entraînera et il ne
pourra plus s’arrêter.
"Le jeu reprenait de plus belle, et c’était toujours
lui qui en établissait les règles."
Un engrenage infernal, bien pensé par l’auteur, va se mettre
en place. Une fois encore, un individu « lambda » va, seul, se prendre au jeu
de la violence et du taux d’adrénaline qui monte, gravissant les échelons vers
un non-retour, brouillant les pistes, lançant les uns et les autres dans de
fausses directions, tirant les ficelles, distillant des informations «
transformées » pour pousser les autres à penser « autrement ». Et nous, pauvres
lecteurs, assistons, impuissant, à toutes ces manipulations, sans pouvoir rien
faire, pestant contre les événements qui se déchaînent, espérant que l’un des
protagonistes, va comprendre et agir avant qu’il ne soit trop tard.
C’est de la vie de tous les jours qu’il s’agit dans ce
livre. Il y a simplement des rencontres qui se font, des gens qui se croisent,
comme « dans la vraie vie » » et dont découlent des situations qui échappent
aux différents personnages rencontrés.
La stabilité d’une vie ne tient qu’à un fil, moins de
dialogue, une mini-cachotterie, un oubli, et tout devient différent. Les
événements s’enchaînent et ne nous emmènent pas forcément là où on pensait
aller …..
Après ? Après, il est trop tard ….. On n’a rien dit, on
s’est tu, on est parti, on a triché, on a dénoncé, on a tué …. Et plus rien,
plus rien ne sera jamais comme avant ….
Régis Massin a été, pour moi, le personnage le plus
attachant. Les non-dits le brisent, le hantent, il ne sait plus comment agir
avec sa femme, les enquêteurs, il est très humain.
Patrick-S. Vast aurait pu mettre à profit ce personnage pour
le développer un peu plus ainsi que quelques autres sur le plan psychologique.
Mais cela n’est pas une obligation et aurait peut-être alourdi la lecture.
Le langage employé par Patrick-S. Vast est adapté au ton du
roman, familier parfois, courant à d’autres moments. Les dialogues sont bien
amenés entre les différents personnages.
Les chapitres sont courts et rythmés.
Les 134 pages filent entre nos mains à la vitesse d’un TGV.
Un seul bémol : la fin est peut-être un peu « escamotée », deux ou trois
chapitres de plus auraient pu étoffer ce roman sans nuire à l’intrigue.
Une lecture offrant quelques heures de pure détente.
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