Sur un
mauvais adieu (The wrong side of goodbye)
Auteur : Michael Connelly
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin
Éditions : Calmann-Lévy (28 Mars 2018)
ISBN :9782702156520
450 pages
Quatrième de couverture
À présent inspecteur de réserve au San Fernando Police
Department, Harry Bosch est un jour
contacté par un magnat de l’industrie
aéronautique qui, sentant sa mort approcher, souhaite savoir s’il a un héritier. Dans sa jeunesse, le vieil homme
a dû quitter sa petite amie sous la
pression de sa famille. Aurait-elle eu un enfant de lui ? Cette question n’étant pas du goût du
conseil d’administration avide de se
partager le gâteau, Bosch est vite menacé. Pour corser le tout, ses collègues du commissariat ne
parviennent pas à mettre la main sur un
violeur en série particulièrement redoutable…
Mon avis
Moi, je l’aime bien Harry Bosh. C’est un vieil ami à moi car
je le connais depuis ses débuts ou presque. Parfois, il vieillit mal et se
lance dans des histoires hautement improbables mais je lui pardonne et je
reviens vers lui. Cette fois-ci, ce n’est pas mal, et c’est surtout bien écrit
et bien traduit (comme d’habitude par Robert Pépin et je me demande s’il ne
finit pas par ressembler à Michael Connelly à force de reproduire ses écrits…)
Bref, revenons à Harry. Après sa retraite, il est devenu
inspecteur de réserve. Cela lui prend un peu de temps et surtout ça occupe ses
neurones et ça il aime vraiment beaucoup. Il a besoin de bouger, de chercher, de réfléchir sans arrêt …. Par
contre, en tant que réserviste, il doit « pointer », noter ses heures
et ça, il déteste. Il a son caractère et il préfère agir comme il le sent,
souvent à l’instinct, et qu’on lui fiche la paix.
Ses collègues sont à la recherche d’un violeur qui s’invite
chez des femmes et disparaît aussitôt son forfait accompli. Sale histoire qui
ne rassure pas la population. Harry cherche des indices, des points
concomitants entre les différentes agressions pour coincer celui qui agit ainsi
dans l’ombre. Mais voilà qu’il reçoit un appel d’un vieil homme qui, sentant
arriver la fin de sa vie, se demande s’il n’a pas un héritier qui serait à même
de récupérer son immense fortune. Harry accepte le défi bien qu’ayant très peu
de pistes. Il va donc passer d’une affaire à l’autre, ne voulant rien
lâcher. De ce fait, il va parfois négliger ses collègues ou sa fille…. Il aura
besoin d’aide et fera appel à son demi-frère qui est avocat (et qui est comme
Harry, un héros récurrent de l’auteur). On le sent investi mais tiraillé car il
n’arrive pas à tout mener de front et quelle priorité choisir ? … En outre,
il sait bien que la demande du vieil homme est privée et qu’il ne devrait
pas utiliser ce qu’il a au bureau ou ses relations de boulot et y passer
trop de temps mais…..Il sent bien qu’il dérange que ce soit le conseil
d’administration, ou les employés, tous ceux qui voudraient une part du «
gâteau »….alors, têtu, il s’obstine….et ne lâche rien, quitte à se mettre en danger....
J’ai beaucoup aimé la recherche de paternité car elle envoie
le lecteur vers la guerre du Viet-Nam et donc les souvenirs de Harry Bosh, ainsi qu’ à la rencontre d'une communauté
mexicaine et d'un milieu d' artistes. Mais quelle que soit l’enquête,
notre réserviste est un sacré bonhomme. Il a une force de déduction
impressionnante et ses raisonnements sont toujours intéressants. C’est
d’ailleurs ce qui fait que le lecteur est vite imprégné de l’intrigue, il y a
toujours un rebondissement, une intuition, une suggestion apportés par Harry et
on se demande où cela va nous emmener.
C’est donc une lecture agréable, fluide et captivante mais
je mettrai, malgré tout, un léger bémol. Les deux intrigues sont intéressantes,
bien construites mais je m’interroge, ont-elles été réunies pour que le livre
soit plus long ? En conclusion, un bon Connelly mais pas un des meilleurs.
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