Le colis (Das Paket)
Auteur : Sebastian Fitzek
Traduit de l’allemand par Céline Maurice
Éditions : L’Archipel (6 Mars 2019)
ISBN : 978-2809826050
320 pages
Quatrième de couverture
Psychiatre, Emma Stein a été victime d’une agression
nocturne dont elle s’est miraculeusement sortie. Depuis, elle vit recluse dans
sa maison, de peur de croiser à nouveau la route de ce psychopathe que la
presse a surnommé le Coiffeur. Un jour, son facteur lui demande d’accepter un
colis pour l’un de ses voisins. Emma connaît tous ceux qui habitent dans sa
rue. Or, jamais elle n’a entendu parler de cet homme
Mon avis
« Le colis » est un roman psychologique. Il évoque
des situations en lien avec la psychiatrie, domaine que l’auteur exploite
régulièrement.
Emma Stein est une psychiatre de renom qui a été sauvagement agressée dans sa chambre d’hôtel lors d’un congrès. Depuis, elle ne travaille plus et reste cloitrée chez elle, dans une maison que son mari a sécurisée au maximum pour qu’elle soit rassurée. Ses journées sont synonymes de tourments car le moindre fait non ordinaire la déstabilise et la fait sombrer dans la paranoïa et à ce moment-là, tout ce qui se déroule va « à l’encontre de tout bon sens » la faisant couler encore plus. Ses piliers sont son mari : Philipp, un policier ; Konrad, un vieil ami de la famille, son confident qui lui est avocat ; Sylvia, sa meilleure amie. Elle sait qu’elle peut compter sur eux et qu’ils sont prêts à l’aider au quotidien, de près ou de loin.
Après un prologue où l’on découvre une scène de l’enfance d’Emma,
on se retrouve vingt-huit ans plus tard. Le récit n’est pas linéaire, le
présent est évoqué mais il y a également des retours en arrière, dont certains
sont racontés par Emma lors d’entretiens avec Konrad qui l’aide à démêler ses
idées, ses pensées afin qu’elle puisse trier le vrai du faux, et savoir ce qui appartient
aux rêves ou à la réalité. AU fil des chapitres, on vit l’angoisse de cette
femme de plus en plus fort. On se demande ce qu’elle invente (en y croyant
vraiment) et ce qui est vrai. Est-ce que quelqu’un, dans l’ombre, tire les
ficelles en la manipulant afin de la rendre folle ? A-t-elle vraiment été
attaquée par celui que les enquêteurs surnomment « Le coiffeur » ?
Les autres victimes sont des prostituées, et sont assassinées, pas elle… Alors,
n’aurait-elle pas créé son propre traumatisme ?
Nous assistons à une lente descente aux enfers, celle d’Emma
qui ne sait plus que croire, qui croire, qu’espérer…. L’angoisse monte de pages
en pages, à travers des chapitres assez courts, maintenant un bon rythme. L’écriture
addictive et bien traduite (merci à Céline Maurice) de Sebastian Fitzek accroche
rapidement le lecteur qui n’a pas envie de poser le livre. Bien sûr, on peut
parfois penser que l’auteur exagère, qu’il va trop loin et que quelques faits
sont invraisemblables mais lorsqu’on est au cœur du récit, on ne se préoccupe
pas de cela. Notre centre d’intérêt, c’est Emma, sa fragilité, le choc qu’elle
a, peut-être, subi. On veut comprendre, avancer avec elle pour qu’elle renoue
avec la lumière, avec la vie…
J’ai beaucoup apprécié cette lecture. Le style est très prenant,
l’atmosphère anxiogène juste ce qu’il faut, et on ressent la peur d’Emma qui
est bien décrite. De nombreuses pistes
sont suggérées et on ne sait pas à qui faire confiance et où cela va nous
mener. On peut reprocher à l’auteur de ne pas avoir développé l’enfance de la
jeune femme, qui est brièvement évoquée et qui aurait mérité un peu plus de détails. A la fin, tout se recoupe, les pièces du
puzzle s’emboîtent et on « sait ».
D’ailleurs, on ne peut que féliciter Sebastian Fitzek pour les dernières
pages, révélatrices, surprenantes et porteuses de sens.
NB : La couverture est superbe avec une mise en page adaptée
et astucieuse !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire