Tempête blanche (White Fire)
Auteurs : Douglas Preston, Lincoln Child
Traduit pas Sebastian Danchin
Éditions : L’Archipel (14 Mai 2014)
ISBN : 9782809814699
430 pages
Quatrième de couverture
Roaring Fork, station huppée du Colorado. L’inspecteur
Aloysius Pendergast, du FBI, arrive juste à temps pour éviter que sa protégée,
Corrie Swanson, ne passe dix ans derrière les barreaux. Cette dernière, qui
enquête sur la mort de onze mineurs prétendument dévorés par un ours, en 1876,
s’est en effet mis à dos les autorités locales, dont les juteux projets
immobiliers pourraient être mis à mal. Au moment où Pendergast arrive, la
municipalité doit aussi faire face à un autre problème menaçant la station : un
pyromane met le feu à plusieurs chalets cossus - leurs propriétaires étant
enfermés à l’intérieur.
Mon avis
Méfiez-vous du mercure qui dort…
Londres, 1889 : une conversation entre Oscar Wilde, le
docteur Arthur Conan Doyle (et ses romans et écrits) et quelques autres
convives….
De nos jours, dans le Colarado et plus précisément à Roaring
Fork une station plutôt chic d’à peu près deux mille habitants, dont la plupart
ont un porte-monnaie bien garni.
Le point commun ? Une jeune fille, Corrie Swanson, que
l’inspecteur Aloysius Pendergast, héros récurrent de notre binôme écrivain, a
pris en affection.
Pourquoi ? Un sujet de thèse. Trouver le thème d’un mémoire
est toujours un événement particulièrement délicat. Il faut le faire accepter
par les tuteurs, puis faire des recherches conséquentes avant d’arriver à la
rédaction.
Corrie, qui n’a pas froid aux yeux, a obtenu l’accord de la
faculté pou aller examiner à Roaring Fork les dépouilles de onze mineurs morts
en 1876, dans le but d’approfondir l’ostéologie (étude des os, des squelettes,
des dents) criminelle à laquelle elle souhaite se consacrer. Cela tombe bien,
les corps ont été exhumés dans le but d’être déplacés pour un projet de
construction de club house et compagnie. C’est donc l’occasion rêvée.
Un peu tête brûlée et joliment têtue, notre étudiante se
rend sur place et « brut de décoffrage »
comme le sont parfois les jeunes, elle ne va pas tarder à se mettre la mairie,
la police et autres partenaires du coin à dos….
Se heurtant à beaucoup de difficultés, opiniâtre et pugnace,
Corrie avance doucement, recule, repart, se trouve face à des obstacles qu’il
faut surmonter tant bien que mal. Mais il n’y a pas que ça. Il se passe des
choses pour le moins bizarres à Roaring Fork. Comme quoi, l’argent n’apporte
pas que le bonheur. Bien qu’elle préfère se débrouiller comme une grande et
qu’elle n’aime pas qu’on se mêle de ses affaires, les prospections de Corrie
font faire sortir de sa retraite Aloysius Pendergast. Il la rejoint pour jeter
un œil… Et puis, il va rester …. Car cet homme est attiré, comme par un aimant,
par les situations tordues et dangereuses qu’il n’a de cesse d’analyser et de
comprendre…. C’est comme cela qu’il se retrouvera à aider (de loin) la jeune
thésarde, glissant ça et là, quelques idées et documents.
D’une écriture fluide, rythmée, mêlant habilement le présent
à des éléments du passé (parfois par des écrits), les auteurs emportent le
lecteur dans un tourbillon qui cessera une fois le livre refermé. Il faut
reconnaître qu’ils savent se renouveler et ceci n’est pas une petite qualité
tant les ouvrages avec Aloysius Pendergast sont nombreux. Je ne sais toujours
pas comment ils s’y prennent pour écrire à quatre mains et construire leurs
intrigues mais on ne s’ennuie pas une seconde, c’est parfaitement huilé, il n’y
a pas de fausse note er ça se déroule sous vos yeux sans temps mort.
J’ai particulièrement apprécié deux choses.
La première c’est le lien « passé/ présent » et la façon
dont les textes de Arthur Conan Doyle sont intégrés au reste du livre. C’est
astucieux, bien dosé et parfaitement retranscrit.
La seconde, ce sont les conversations entre Corrie et
Pendergast et la façon dont il lui explique le « métier ». Il a la grande force
de ne jamais se poser en donneur de leçons ou de dire ce qu’il faut faire. Il a
l’intelligence de transmettre des indications sans les imposer, de décortiquer
certains raisonnements en développant la démarche d’investigations. Il ne
prétend pas détenir la vérité, il glisse des idées auxquelles Corrie adhère ou
pas. Cet homme est grand mais il sait se pencher vers les autres….
Une lecture complète, agréable, bien pensée et qui
surprendra probablement les nouveaux lecteurs du duo.
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