Un polar mineur
Auteur : Sven Andersen
Éditions : Les éditions du bord du Lot (13 Avril 2021)
ISBN : 9782352085836
308 pages
Quatrième de couverture
Dans les années quatre-vingt, à Bruxelles et ses environs.
Une jeune femme a été découverte morte dans un entrepôt et sa sœur contacte un
privé parce que la police ne semble pas près de trouver l’auteur du meurtre. Saura-t-il
percer le mystère du meurtre de la jeune femme ?
Mon avis
Ce récit se déroule en 1986, en Belgique, à Bruxelles et
dans les environs. Alexandra, une jeune femme dont la sœur Carole, a été
découverte assassinée deux ans auparavant, fait appel à Hans Nollomont, un
détective assez atypique, pour reprendre l’enquête et démêler l’affaire qui n’a
pas été résolue par les policiers. Il accepte et se lance dans des
investigations.
La personnalité du fin limier est bien détaillée, il aime son
chat qui partage sa vie, les jolies femmes qui, elles, passent dans sa vie, la
boisson, les belles voitures, il est armé (ça peut toujours servir) et manie le
vocabulaire et la dérision à la perfection. Pour autant, il n’est pas toujours
en réussite. Il lui faut parfois coincer des futurs maris qui se laissent
tenter par la bagatelle (et ainsi faire annuler des mariages) ou d’autres
petites enquêtes plus futiles pour faire bouillir la marmite ou plus prosaïquement
acheter de la pâtée pour matous. Alors, cette mission est l’occasion de montrer
de quoi il est capable !
Le voilà donc parti à la découverte de Carole qui était une
adolescente comme les autres. Comme les autres vraiment ? Ça reste à
prouver. Et ce que va entrevoir notre homme au fil de ses journées est loin d’être
anodin. C’est lui qui s’exprime à la première personne et qui partage avec le
lecteur non seulement ce qu’il apprend, ce qui lui pose question mais également
quelques digressions. Cela m’a étonnée, j’ai pensé que si l’auteur digressait
trop, il allait me perdre. Bien au contraire, c’est même un intérêt supplémentaire,
d’abord parce qu’on observe comment il se comporte dans sa vie personnelle et
ça nous apprend beaucoup sur lui, mais aussi parce qu’il « écorche »
gentiment - on reste politiquement correct - certains aspects de la politique,
de la maison poulaga qui veut garder le pouvoir, des trafics financiers et des messieurs
soi-disant bien sous tous rapport qui sont en vérité de beaux saligauds etc.
Nous sommes dans les années quatre-vingt, pas d’ADN, de
téléphone portable, on travaille à l’ancienne, à la manière d’un Nestor Burma,
ou d’un Maigret. Hans (qu’il me pardonne cette familiarité) se coule dans les
lieux un peu plus obscurs de la capitale belge, boîtes de nuit, bars plus ou
moins bien fréquentés, endroits sombres, on découvre une autre face de cette
ville. Il fait ce qu’il peut pour être discret, se faire oublier, se montrer
presque transparent afin que les uns ou les autres se confient, se lâchent, lui
fassent confiance et parlent. D’autres fois, il y va au rentre dedans, au culot.
Il sait adapter ses méthodes à ses interlocuteurs. Il n’avance pas forcément
très vite, il prend le temps mais pas à pas il connaît mieux la famille, les
fréquentations et les amis de la disparue. Et certains faits font apparaître
une vie moins lisse qu’on aurait pu l’imaginer.
L’atmosphère et les relations entre les individus sont
finement décrites. L’auteur a un très beau glossaire (j’ai appris de nouveaux
mots et ça m’a bien plu !) et un phrasé qui flirte avec l’humour et la raillerie
par moments. Hans Nollomont ne se prend pas au sérieux mais il enquête avec
application. Un recueil un peu à l’ancienne
et un enquêteur qui a sûrement de beaux jours devant lui !
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