"Tout peut s'oublier" d'Olivier Adam

 

Tout peut s’oublier
Auteur : Olivier Adam
Éditions : Flammarion ( 6 Janvier 2021)
ISBN : 978-2080233868
280 pages

Quatrième de couverture

Un appartement vide : c'est ce que trouve Nathan quand il vient chercher son petit garçon chez son ex-femme. Très vite, il doit se rendre à l'évidence : Jun est rentrée au Japon, son pays natal, avec Léo. À l'incompréhension succède la panique : comment les y retrouver, quand tant d'autres là-bas courent en vain après leurs disparus ? Et que faire de ces avertissements que lui adresse son entourage : même s'il retrouve leur trace, rien ne sera réglé pour autant.

Mon avis

« Passez notre amour à la machine
Faites le bouillir
Pour voir si les couleurs d'origine
Peuvent revenir
Est-ce qu'on peut ravoir à l'eau de Javel
Des sentiments »

En lisant ce roman (où les références de films et de chansons sont assez nombreuses), j’ai fredonné cette chanson d’Alain Souchon. En effet, Nathan a divorcé de sa première femme et se retrouvant seul, il est parti au Japon, un pays qu’ils aimaient beaucoup visiter ensemble. Là-bas, il a connu Jun. L’amour les a rattrapés et elle est venue le rejoindre en France. Mariage, un enfant, puis un divorce. Un fils Léo, qui partage son temps entre ses deux parents. Elle, céramiste, lui exploitant d’un cinéma. Elle lui reproche une certaine passivité, un manque d’initiative. Il n’y a plus l’étincelle. Les sentiments se sont enfuis, éteints, carapatés….

Et puis, un jour, le vide. Jun et Léo ont disparu, appartement vide et pas de réponse aux appels téléphoniques. L’enquête est vite menée, ils sont partis au Japon. Nathan est désespéré. La législation japonaise en matière d’affaire familiale et de garde d’enfants n’est pas la même qu’en France. Là-bas, le parent étranger n’a aucun droit. Nathan va lutter face à des personnes qui ne comprennent pas car pour elles, il n’y a pas de problème. En parallèle de la quête de Nathan, celle de sa voisine dont le fils rejette parents et société pour s’engager dans toutes sortes de manifestations. Il y a aussi deux frères qui recherchent leur sœur disparue au Japon. Chacun d’eux porte ses investigations, plus ou moins aidés par ceux qui les entourent (pour Nathan, rien n’est simple avec ses parents et son frère).

Olivier Adam explore les relations familiales, le poids des traditions, les lois étrangères qui bloquent les discussions, les liens amoureux qui se compliquent quand le dialogue s’étiole.

Le fil conducteur de ce récit reste le parcours de Nathan mais il part parfois dans d’autres directions, qui sont seulement survolées. Cela peut donner un aspect décousu. Il n’en reste pas moins que l’écriture de l’auteur est toujours aussi belle, fine, aussi délicate et précise, notamment lorsqu’il exprime les émotions de ces personnages. J’ai toujours du plaisir à le lire même si ce livre m’a laissé une impression mitigée.


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