Freedom (Freedom)
Auteur : Jonathan Franzen
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Wicke
Éditions : L’Olivier (25 Novembre 2021)
ISBN : 978-2823618631
752 pages
Quatrième de couverture
Et si Patty Berglund était la femme idéale ? Pour Walter,
son mari, cela ne fait aucun doute. Épouse aimante, mère parfaite, Patty a tout
pour plaire. Mais au fond, qu'en pense-t-elle ? En renonçant à Richard, ce bad
boy qui se trouve être le meilleur ami de Walter, Patty a peut-être commis
l'erreur de sa vie.
Mon avis
« Bienvenue à Pattyland, le pays des erreurs ».
Formidable chronique sociale de cette Amérique qui a voulu, qui voudrait mais
qui …. subit les conséquences de ses erreurs, de ses choix.
Bien entendu, se tromper, choisir, tout cela fait « grandir », il faut en tirer
des leçons, mais forcément, le cours de la destinée de chacun en est changé…
Trois générations se côtoient dans ce roman, trois générations décortiquées
dans un pays, une ambiance, une vie, des vies tout simplement …. . Chaque
personnage est finement analysé dans ses relations, leur évolution, les
sentiments qu’il éprouve : jalousie, égoïsme, envie(s), rêve(s) d’un jour ou
d’une vie….
Non-dits, secrets, mensonges, apparences, action ou vérité comme le jeu des
grands adolescents …. Tout cela est présent dans les 718 pages qui défilent,
comme autant de flashes sur ces familles américaines qu’il nous ait donné de
rencontre le temps d’un livre.
Vit-on pour soi ou pour les autres ? Quel impact le regard de celui qui est en
face ou à côté de moi ? Quelle force peut-il me donner ou me faire perdre ?
« J’ai découvert où je voulais être, et avec qui je voulais être. » dit
Patty dans son journal d’ « autobiographe » où elle parle d’elle à la troisième
personne et qu’elle a écrit à la demande de son thérapeute.
Cette partie, appelée « Des erreurs furent commises » examine soigneusement,
avec acuité ; le parcours de Patty, ses doutes, ses choix, ses sentiments, son
analyse de ce qu’elle a fait ou pas et ce que cela a engendré pour elle et sa
famille …
Car les choix d’une personne ont un impact plus important que ce qu’on imagine
…
Ce journal, on le lit entre les pages 45 et 246. Puis à la page 590, dans une
conversation avec elle, son mari Walter dit : -Des erreurs furent commises.
Un constat lourd, pas de reproches, pas de remarques interminables, juste ces
quatre mots …. Titre du journal intime …
Quatre mots lourds de sens ….
Est-ce que nos erreurs sont plus difficiles à porter que nos choix ? Est-ce
qu’elles nous obligent à faire le deuil de certains de nos rêves ?
Est-ce nous, vraiment, qui faisons des erreurs, ou parfois, la vie nous
pousse-t-elle à prendre une direction pour ne pas faire souffrir les autres ?
…. Tiens on en revient aux autres … Quel est le poids de tout cela ?
J’ai beaucoup apprécié ce roman, sa construction, son écriture.
Je l’ai trouvé dense mais très intéressant.
Il offre une assez bonne « peinture » d’un pays, à une époque précise, dans un
milieu donné et soulève par ce biais, beaucoup de questions.
D’autres, avant l’auteur, se sont "frottés" à cet exercice difficile
de parler d’un pays à travers différentes familles mais je trouve que Jonathan Franzen s’en
sort plutôt bien car je ne me suis pas ennuyée une seule seconde !
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