La croisière (The Cruise)
Auteur : Catherine Cooper
Traduit de l’anglais par Maryline Beury
Éditions : L’Archipel (16 Mai 2024)
ISBN : 978-2809848397
386 pages
Quatrième de couverture
L'atmosphère est à la fête sur l'Immanis, paquebot de luxe
qui sillonne la mer des Caraïbes.
Jusqu'à ce que Lola, la danseuse vedette, se volatilise sans laisser de trace.
Quelques jours plus tard, c'est au tour d'un technicien de maintenance de
disparaître.
La croisière serait-elle maudite ?
Mon avis
Je m’attendais à huis-clos avec un ou quelques meurtres sur
un paquebot de luxe mais j’étais loin d’imaginer ce que présente ce
roman !
Plusieurs temporalités, plusieurs narrateurs mais jamais je
n’ai été perdue. Je me doutais bien que les histoires allaient se rejoindre
mais je ne savais pas comment. En outre, chaque fois que l’on croit que tout
est réglé, que ça rentre dans l’ordre, ça repart de plus belle.
Sur le bateau, on s’intéresse surtout à une partie du
personnel, ce qui fait qu’il n’y a pas trop d’individus à repérer. Un couple de
danseurs, le capitaine, le médecin, la chef de cuisine… Leurs rapports sont
plutôt fluides. Pourtant le soir du réveillon, la danseuse vedette disparaît. Y-avait-il
des tensions, quelqu’un qui lui en voulait ? S’est-elle suicidée ?
L’atmosphère se tend, les conversations sont plus délicates, moins naturelles, personne
n’est vraiment à l’aise ni tranquille. D’autant plus qu’un technicien de
maintenance manque également à l’appel quelques jours plus tard alors que
le bateau est en période d’entretien, donc sans passagers.
À ce moment-là, les employés peuvent s’installer dans de
belles suites, au lieu de leur petite cabine, et ont moins de pression au
niveau du travail. Par contre, avec tous les événements déstabilisants qui « tombent »
sur chaque corps de métier, tous sont sur les nerfs.
Par l’intermédiaire des différentes personnes qui prennent
la parole, on découvre que quelques-uns ont des choses à cacher. En parallèle,
on suit des faits du passé et on se demande bien comment ils seront rattachés
au présent. On pourrait penser que tout cela va s’embrouiller mais pas du
tout !
J’ai été surprise par toutes les « entrées » de ce
récit. Date, lieu, personnage qui s’exprime sont notés en début de chapitre
donc rien de difficile pour suivre. On passe de l’un à l’autre en quelques
pages, ça donne un rythme soutenu, plutôt rapide et tout est captivant et
prenant car on n’a qu’une envie : retrouver le ou la précédent-e pour connaître
son évolution. Si quelques éléments peuvent sembler un peu tirés par les
cheveux, ils n’enlèvent en rien la qualité de l’intrigue, particulièrement
réfléchie et travaillée.
L’écriture de l’auteur s’adapte (vocabulaire, expressions) à
chaque protagoniste, homme ou femme, qui confie ce qu’il, elle, a fait, vu,
éprouvé face à chaque situation. C’est très réussi car ce n’est pas chose aisée
de se mettre dans « la peau » de chacun. Je n’ai pas senti de fausse
note à la traduction. Tout est fluide, plaisant à lire.
Les relations tissées entre les uns et les autres sont un
grand point fort de ce livre. C’est bien ficelé, ça s’emboîte petit à petit
comme les pièces d’un puzzle pour faire un ensemble particulièrement réussi.
J’ai trouvé intéressant de voir comment l’auteur analyse le passé en expliquant
son impact psychologique sur le présent. Elle démontre combien ce que vit un
enfant peut influencer son avenir, voire le transformer et lui fait perdre le
sens des réalités ou le culpabiliser à vie si on lui fait porter des
responsabilités qui ne sont pas de son âge, ni de son fait.
Je n’ai pas vu le temps passer tout au long de cette lecture
et j’ai vraiment apprécié de découvrir Catherine Cooper !
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