La mort imaginale
Auteur : Philippe Paternolli
Éditions : du Caïman (23 Avril 2024)
ISBN : 978-2493739162
308 pages
Quatrième de couverture
On ne réalise pas le casse informatique du siècle sans se
mettre du monde à dos. Surtout quand on a arnaqué beaucoup de monde...
Marseille, la Grande-Bretagne et la montagne Sainte-Victoire. Trois lieux
successifs. Pour échapper à la vengeance du parrain marseillais Dédé de Rocca,
des frères Gentile – natifs des Abruzzes – et du gang du Serbe Marko Tzabo.
Mais aussi aux recherches d’une cellule spéciale de la police française.
Mon avis
Ça commence sur une évasion de prison, violente. On se dit :
« Ah oui, je suis dans un roman. » et puis on se souvient de l’actualité
récente et le cœur serré on sait que ça existe dans la vraie vie. L’écriture
addictive nous a déjà « ferré » alors on continue car ce malfrat, il
faudra bien que quelqu’un le coince, non ?
Ensuite on fait connaissance avec Éric et Nora, installés
avec leur fille près de la montagne Sainte-Victoire où ils tiennent des
chambres d’hôtes. Une petite vie tranquille loin du tumulte de la ville. On réalise
très vite qu’ils ont eu de l’argent pour acheter ce domaine et que s’ils sont
là c’est pour se faire oublier en vivant comme tout le monde. Quelques retours
en arrière, bien construits, avec de nombreuses explications, nous aideront à
comprendre comment ce couple est arrivé là. Lui, petit magouilleur de base n’a
pas fréquenté les bonnes personnes. Très doué, il a été recruté « de force »
pour un gros coup. Mais il a été gourmand et ne s’est pas contente de la petite
part qu’on lui a donnée. Mais tout ça c’est du passé. Il a su louvoyer, changer
de pays, d’identité et devenir un autre, discret, « rangé des voitures »….
Personne ne peut le retrouver. Personne, vraiment ?
Aucune raison pour que l’évadé, qui l’a connu dans une autre
vie, vienne se promener vers Aix en Provence. Aucune raison pour qu’une
improbable rencontre se fasse… Mais quand Éric apprend par la presse les
événements de la prison, il sait qu’il va falloir être vigilant.
Tout pourrait s’arrêter là, chacun chez soi. Mais Philippe
Paternolli nous emmène dans un récit captivant. Avec les flash-backs on va
découvrir la personnalité d’Éric et de sa compagne, on va connaître leur
histoire, leurs choix. Avec le présent, on va suivre leur quotidien et celui d’autres
personnages plus ou moins liés à eux.
Suspense, rebondissements, adrénaline au maximum, construction
parfaitement mise en place, c’est avec une écriture rapide, alerte, que l’auteur
m’a accrochée dès les premières pages. Je suis rentrée dans le milieu du grand banditisme
et j’ai cerné toutes les conséquences de ce genre de choix. Ce n’est pas la
liberté, c’est être ficelé, surveillé, vivre sur le qui vive permanent, avoir
peur, prendre des risques, ne pas avoir une vraie vie de famille, jouer avec sa
vie à chaque instant…
J’ai beaucoup apprécié cette lecture. Les scènes sont
visuelles, on se croirait dans un film, ça bouge, ça bouscule et on sent que
tout peut déraper d’une minute à l’autre. Les dialogues sont vifs, adaptés au rythme
du récit. Dans les passages plus calmes, les protagonistes se posent et on sent
une réelle réflexion sur les décisions prises ou à prendre.
Je n’ai ressenti aucun temps mort, j’avais sans cesse envie
de connaître la suite, de découvrir l’évolution des individus J’appréhendais la
conclusion, j’avais peur des clichés, d’avoir tout deviné et finalement, j’ai
trouvé la fin dure mais assez réaliste.
NB : les mues : quelle idée originale !
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