Les demoiselles d'Oxford Street - Tome 2 : L'année des
fiançailles (Love and Marriage at Harpers)
Auteur : Rosie Clarke
Traduit de l’anglais par Martine Desoille
Éditions : L’Archipel (13 Mars 2025)
ISBN : 978-2809851359
352 pages
Quatrième de couverture
Londres, 1913. Quatre vendeuses de Harpers, grand magasin
d'Oxford Street, sont déterminées à réussir tant professionnellement que
personnellement. Vivant sous un même toit, elles pourront se soutenir en cas de
coup dur, ou se réjouir quand la première d'entre elles annoncera ses
fiançailles...
Mon avis
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé les quatre filles de
chez Harpers (un grand magasin d’Oxford Street). Elles sont amies et partagent
maintenant un appartement. Elles ont toutes un emploi dans ce grand commerce dont
Ben est le patron. Elles ont trouvé chacune une place en fonction de leurs
compétences. Assez présent au moment de l’ouverture, le directeur est reparti
aux Etats-Unis et tarde à rentrer. Sally, une des jeunes femmes du groupe de
copines, à qui il a confié la responsabilité des achats pense que son attitude
est un peu légère car il n’y a pas longtemps qu’elle a ce poste. Elle aurait
bien besoin de soutien.
On est à Londres, en 1913, et les suffragettes, avec Emmeline
Pankhurst et sa fille, se battent pour les droits des femmes. Tout ce qui est
décrit sur cette « lutte » est excessivement intéressant et m’a donné
envie d’en savoir plus. Elles ne demandaient, finalement, que des choses « normales » :
un salaire identique pour les mêmes fonctions que les hommes, le droit de
travailler et de ne pas être condamnées à être mère au foyer, avoir la
possibilité de louer un logement, etc. Finalement, heureusement qu’elles se
sont bougées pour nous… Ce contexte historique est assez riche, bien documenté,
et intégré au récit. Il est même question de certaines chansons d’époque (que
je me suis empressée de chercher et d’écouter).
De plus, je n’avais jamais entendu parler du décret du « chat et de la
souris » (Cat and Mouse Act). Cette loi cherchait à contrecarrer les
grèves de la faim des suffragettes emprisonnées, en autorisant la libération
temporaire des prisonnières, puis leur réenfermement une fois celles-ci
réalimentées. Bien sûr, ces militantes avaient parfois des actes répréhensibles
(bris de vitres, incendies, outrages à agents) mais si on les avait écoutées…auraient-elles
eu le besoin d’agir ainsi ? Les quatre colocataires, malgré leur envie de
s’investir, comprennent qu’elles doivent rester prudentes car le danger est
réel.
Ce roman met en avant de beaux portraits de femmes dévouées,
qui s’effacent pour aider les autres, au risque de s’oublier. Si elles rencontrent
l’amour, il faut qu’elles restent vigilantes pour ne pas se faire étouffer et
que leur futur époux décide de tout. J’ai apprécié que la plupart osent parler,
tenir tête (avec stratégie et douceur) sans jamais baisser les bras. Comme elles
sont quatre, elles échangent, exposent leurs idées et leurs opinions sans
crainte du jugement. Ainsi, elles « étoffent » leur caractère et leur
confiance en elle et peuvent se sentir plus fortes face à l’adversité. Leur
amitié n’est pas un vain mot, elle fait sens. De plus, elles s’enrichissent de
leurs différences.
J’ai aimé les
accompagner, découvrir ceux qu’elles rencontrent, observer leurs réactions en
fonction de leur personnalité. Elles n’ont rien de mièvre. Elles ont des points
communs mais chacune sa façon d’être, de réagir, d’envisager l’avenir. Elles « grandissent »
et s’affirment au contact les unes des autres. Et se respectent ! Leur
quotidien est fait de hauts et de bas, elles vivent de nouvelles expériences,
se trompent de temps à autre, se font berner, s’angoissent, espèrent, se
découragent mais rebondissent. Cette lecture procure de la curiosité pour les
faits historiques évoqués et de nombreuses émotions par rapport aux événements
présentés. C’est vraiment bien pensé !
J’ai passé un bon moment et j’ai hâte de poursuivre avec les autres tomes !
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