Genèse de l’enfer
Auteur : Yves Corver
Éditions : Bookelis (Juillet 2017)
ISBN: 978 2955072424
580 pages
Quatrième de couverture
Samedi 5 juin 2027, Ibiza. Douze mille personnes rassemblées
sur le plus grand dance floor de la planète. Trois heures du matin, au plus
fort de la fête, c est l’explosion ! Un attentat parmi d’autres dans un
contexte tendu où le danger et la violence sont à leur paroxysme. Impuissantes
à contenir cette menace grandissante, les élites ne voient plus d'autre
solution que la fuite. Une vaste opération mondiale est alors déclenchée.
Stéphane Larieux, détective privé, et son ex-femme, commissaire divisionnaire de
la section antiterroriste d Europol vont conjuguer tous leurs talents dans
cette enquête aux dimensions internationales. Ils ignorent qu’ils viennent de
prendre un aller simple pour l’enfer.
Mon avis
Si loin, si proche…..
2027 ? C’est dans peu de temps finalement …
Yves Corver signe là
un roman d’anticipation qui peut être comparé à une piqûre de rappel si nous
oublions que nous devons vivre avec les autres, que nos différences sont nos
richesses et que l’avenir nous appartient pour peu que nous ne gâchions pas
tout en faisant n’importe quoi….
De là à penser que ce qu’il décrit pourrait bien arriver un
jour …. Brrrrr….
Après les attentats d’Ibiza en 2027, Paris est
« cloisonné », les habitations et alentours des « riches » sont protégés ;
tout ce beau monde vivant en zone sécurisée. Les sociétés privées de
surveillance sont légion. C’est à la tête de l’une d’elle que Stéphane Larieux
a fait fortune.
Les quartiers
« à risque » sont soigneusement contrôlés. Tout y est géré, à
distance, par l’élite de la nation (en lien avec quelques sbires sur place qui
restent en contact régulier avec elle), jusqu’à la nourriture, éventuellement
un peu droguée et trafiquée pour certains afin que les hommes et les femmes
restent faibles et dociles, des fois qu’ils aient des envies de rébellion.
« […..] sans le cloisonnement entre les quartiers……enfin…..je préfère ne pas y penser. »
« […..] sans le cloisonnement entre les quartiers……enfin…..je préfère ne pas y penser. »
Vu comme ça , pas besoin de faire un roman, après tout,
chacun chez soi, ça roule et basta, même si ce n’est pas l’égalité, ni la
justice, c’est ainsi. Sauf que, les attentats d’Ibiza sont restés dans les
mémoires et les nantis ont peur. Un vaste projet de construction immobilière
dans des îles calmes, ensoleillées, hyper sécurisées et où « vous ne trouverez que des gens comme vous » est mis en
place. Seuls les très fortunés y auront
droit et les places sont chères et malgré tout prises d’assaut….
Partir, ne pas partir, fuir le risque potentiel de
débordement et aller là-bas ? Quelques uns se questionnent, d’autres ont
déjà fait leur choix… C’est ainsi que Stéphane, qui est également détective
privé, est sollicité par une famille dont le fils, qui a payé pour « une
place au soleil », a disparu. Parallèlement, Estelle de Jong, son
ex-femme, commissaire divisionnaire, est chargée d’une enquête délicate,
impliquant des « haut placés ».
Bien entendu, même si cela paraît un peu facile, les deux
anciens conjoints vont se retrouver à mener leurs recherches où des points
communs vont apparaître, ce qui va leur permettre de se retrouver. Tout cela ne
sent pas bon du tout, malversation, détournement de fonds, scandale, magouille
et compagnie auxquels sont mêlés des
hommes qu’il ne faut pas trop mettre en avant car ils sont
« protégés »…..
C’est à travers le regard et les activités deux ex époux que
l’on va découvrir une société où les grands de ce monde pensent que « La nature, que Dieu a créé, nous
enseigne que les faibles n’ont pas d’autres choix que de se plier à la loi des
plus forts. » Pour eux, les relations sont actées de cette façon et
s’il n’y avait pas quelques hommes pour parler d’égalité, ce serait beaucoup
plus simple, chacun acceptant son statut avec une cohabitation possible. Idée
de folie des riches ?
Menés de main de maître (pour un premier ouvrage, ce n’est
pas si mal), les événements s’enchaînent, se déchaînent, et le lecteur est tenu
en haleine par le suspense qui s’installe et monte au fil des chapitres. C’est
angoissant, parce qu’on se dit qu’il en faudrait peut-être peu pour avoir de
telles dérives et ça fait froid dans le dos.
Heureusement, au fur et à mesure, Stéphane semble prendre
conscience de son statut d’Homme (avec
un grand H) et il évolue dans son approche de l’autre. De quoi espérer en
l’Homme ?
Les esprits chagrins pourront souligner des personnages un
peu manichéens, des questions restées sans réponse et une fin déstabilisante
(mais c’est voulu et elle donne une autre approche du contenu….) mais il n’en
reste pas moins que ce livre se lit d’une traite, qu’il vous prend dans ses
rets et ne vous lâche qu’une fois la dernière page tournée (mais il reste bien
présent en vous car je le redis : brrrrrr….)
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