Une enquête à la Belle Epoque -Tome 2: Le portrait brisé
Auteur : Alice Quinn
Éditions : City Edition (3 avril 2019)
ISBN : 978-2824614465
336 pages
Quatrième de couverture
Cannes, janvier 1888. La ville est secouée par un scandale
financier qui entraîne la faillite de nombreux notables. C'est dans ce contexte
troublé qu'un banquier est retrouvé assassiné. Aux yeux de la police, la
coupable idéale est Anna. Emprisonnée, Anna ne peut compter que sur Miss
Fletcher et sur Lola pour l'innocenter. Avec l'aide de Maupassant, l'homme de
lettres, elles vont jouer les détectives.
Mon avis
Ce deuxième tome reprend le lieu (Cannes) et les personnages
déjà évoqués dans « La lettre froissée » publié il y a un peu plus d’un
an mais il peut se lire indépendamment. Une fois encore, Alice Quinn a fait de
sérieuses et complètes recherches pour donner de la crédibilité et un fond
historique réaliste à son récit qu’elle mène de main de maître.
Cette intrigue se situe quelques années après la première.
Les personnages ont évolué, Anna surtout a grandi et est devenue une belle
jeune fille. Miss Gabriella Fletcher et Lola sont toujours ensemble et font de
leur mieux pour subvenir à leurs besoins et veiller sur leur protégée, Anna. L’atmosphère
est celle de la Belle Epoque avec ses courtisanes, ses pauvres, ses mensonges,
ses non-dits, ses erreurs, ses folies, ses maladies (et les médecins, parfois
un peu fous, qui vont avec) … Lady Sarah, l’ancienne amante de Miss Fletcher réapparaît
dans sa vie et demande à Anna un immense service. Mais quand on dit oui à ce
genre de choses, on ne maîtrise jamais tout. Et voilà comment Gabriella et Lola
se font embarquer dans une histoire où il va falloir défendre Anna, accusée de
meurtre, sans y laisser des plumes … Elles peuvent compter sur quelques alliés,
dont Maupassant qui est toujours là, un peu faible, la maladie progressant mais
toujours prêt à aider.
Pendant cette période, beaucoup de riches ont eu des
problèmes d’argent et les banquiers, véreux pour certains, ont bien profité de
cet état de faits. La ville (et son ambiance) est décrite avec des mots ciblés,
on croit voir les fiacres, les filles de petite vertu, les cabinets secrets, on
sent les parfums, les odeurs, tant la plume de l’auteur sait trouver le ton
juste, rendant visible et vivant tout ce qu’elle présente.
Le début du roman installe les événements, les protagonistes,
les rapports qu’ils entretiennent puis très vite les choses s’accélèrent et c’est
sans temps mort que le lecteur engloutit les pages. Le vocabulaire est en
adéquation avec l’intervalle de temps choisi, les dialogues donnent du rythme
et tout se tient, l’écriture est fluide. J’ai eu peur d’une enquête un peu « facile »
mais il n’en est rien. C’est habilement construit. De plus, quelques questions
restées en suspens dans le premier opus ont une réponse ce qui a comblé la curieuse
que je suis.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture que je verrai bien en téléfilm
tant les personnages sont pittoresques, ayant du « mordant » et une
présence palpable.
Alice Quinn confirme avec ce livre qu’elle peut alterner les
genres, de la comédie dites légères avec les textes parlant de Rosie Maldonne au
roman policier dans un contexte historique (cette série d’enquêtes) en passant
par le très noir avec Fanny N.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire