Solitudes
Série : L’œuvre de sang (3)
Auteur : David Lecomte
Éditions : Fleur Sauvage (26 Août 2014)
ISBN : 9782954271088
240 pages
Quatrième de couverture
Mon premier fut créé par le mal
Mon deuxième est au coeur des déments
Mon troisième ne vit que pour le beau
Mon tout
deviendra une fleur
Mon avis
Tout a une fin, enfin c’est ce qu’on dit, ce qu’on croit….
Pour le dernier tome de sa trilogie, David Lecomte a fait
fort, très fort… C’est mon préféré, celui qui
restera ancré en moi…. Et bien que ce soit l’ultime opus de cette série,
l’imagination du lecteur devra travailler et faire le reste du chemin …. ou
pas….
D’abord, la couverture est magnifique et fait le pendant de
la première qui était une fleur simple rouge sang. Là, on retrouve une fleur
noire en reflet passant par le t de Solitudes en forme de croix… Et bien entendu me sont montés aux lèvres les
mots que j’affectionne :
Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur
Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix (Louis
Aragon)
Cette croix dont les anciens disent que « chacun porte la
sienne », comme un fardeau, comme une compagne également car c’est, pour
certains, la seule façon d’exister, à travers leur souffrance…
Elle est là, la souffrance, terrible amie de celui qui se
retrouve seul face à ses problèmes, ses peurs…
Ils sont plusieurs dans ce roman à être face à l’indicible,
l’inconcevable qui peuple leurs journées, mais aussi leurs rêves. Elle est si
mince, si ténue la frontière entre ce qu’on est, ce qu’on voudrait être, ce
qu’on souhaite, ce qu’on subit, ce qu’on tente, ce qu’on réalise ; entre le
réel et l’imaginaire (comme ces deux fleurs, l’une dans la lumière, l’autre
moins nette dans l’ombre mais accrochée, nouée indéfiniment à la première…)
C’est là, la force de roman, faire osciller le lecteur entre
une réalité crue, violente, trouble parfois et une part de rêves qui peut
tourner au cauchemar ou pas…
Tout est lié, les personnages sont attachés les uns aux
autres, sans forcément le savoir, par un fil ténu, invisible qui les entraîne,
les entrave quelques fois … La musique est omniprésente activant le bien ou le
mal, comme la peinture ou la photo dans les tomes précédents. J’ai aimé
l’évocation des différents titres (ils auraient mérité une play list en fin
d’ouvrage) puissants catalyseurs d’émotions, de transfigurations….
Chacun a sa part d’obscur et de beau, plus ou moins enfoui
au fond de soi, des fantasmes plus ou moins avouables qui lui passent en tête. Dans son texte, David Lecomte offre la
possibilité à ses personnages de révéler ce qu’ils sont « de l’autre côté du
miroir »…. C’est déroutant, fascinant, de temps à autre dérangeant mais
original, attirant comme si nous aussi, nous tombions sous le charme de ces
fleurs vénéneuses si belles et si méchantes …. de ce paradis évoqué tout au
long de la trilogie….
« L’enfer c’est les autres », disait Sartre ………….. Le
paradis peut-il être également « les autres » ?....
Peut-être y-a-t-il un début de réponse en filigrane entre
les lignes….
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